Un texte de Sophie Rosemont
Qui a dit que la Haute Couture tournait en rond et n’était utile qu’à faire de très belles robes de soirées occidentales ? Certainement pas nous. Aussitôt terminée, cette Fashion Week nous laisse le doux souvenir d’un voyage dans le temps et dans l’espace.
On plonge dans les tableaux des maîtres flamands avec Dior (guère étonnant de la part de Raf Simons !), on s’offre une virée dans la Bretagne profonde avec Jean Paul Gaultier (la plus sublime des robes de mariées, mi bête, mi papillon), une nuit de folie dans les casinos luxueux de la Normandie bien née avec Chanel, une cérémonie avec des princesses toute d’or revêtues grâce à Elie Saab – au son de Nirvana et de Air, quel bonheur ! On participe à l’accrochage d’une exposition inclassable avec Viktor & Rolf, qui (ré)inventent la femme-tableau, on danse avec les promeneuses discoïdes sous influences 80’s d’Armani Privé, on se rêve riche dame romaine chez Valentino, ou aristocrate russe du plus bel âge de Saint-Petersbourg avec Ulyana Sergeenko. On part même dans une autre dimension imaginée par Galliano chez Maison Margiela…
Oui, tout est possible, et si la Haute couture est réputée pour ne pas être portable, elle n’en est pas moins voyageuse, audacieuse, excessive et, surtout, désirable.