À la tête du label Studio ALCH, la créatrice Alexandra Hackett alias Mini Swoosh s’est fait connaître grâce à ses pièces upcyclées axées sur le détournement, et ses multiples collaborations avec Nike.
Mini Swoosh était l’une des invitées phare de la soirée « Paris Tuned City », organisée jeudi 13 décembre dernier à Montreuil pour célébrer les 20 ans de la Nike TN, également connue sous le nom de « requin ». En parallèle des lives de 13 Block, Slowthai ou encore Koba LaD, et de l’ouverture du épicerie TN éphémère réunissant des goodies inspirés par le modèle, la designer australienne proposait un atelier de customisation au public de l’événement. En dehors du label Studio ALCH qu’elle a fondé à Londres, dont elle a dévoilé la première collection en juin dernier, Alexandra Hackett multiplie en effet les collaborations avec Nike, séduit par sa capacité à réinterpréter des pièces existantes. Rencontre.
ANTIDOTE. Ton travail s’axe sur le détournement de produits, pourquoi te concentrer sur ce process ?
MINI SWOOSH. J’aime beaucoup l’idée de pouvoir prolonger la durée de vie d’un produit : au lieu de le jeter à la poubelle, on peut l’utiliser pour créer quelque chose de nouveau, qui pourrait avoir une fonction qui n’avait pas été explorée auparavant. Au cours du processus de reconstruction, je défais entièrement le vêtement, puis j’essaye d’intégrer chacun de ses éléments à la nouvelle pièce que je crée, donc il n’y a presque pas de gaspillage.
Beaucoup de gens approchent l’idée du développement durable en se disant : « Okay, créons un produit qui soit éco-responsable », alors qu’il y a déjà tellement de produits existant dans le monde… Ce que je fais, c’est trouver des produits en fin de vie pour leur offrir un nouveau commencement. On peut tout réinventer sans cesse, et l’écologie est un sujet que tout le monde devrait commencer à prendre en considération, même si c’est très facile de ne pas y penser.
Ton travail semble souvent à mi-chemin entre art et mode : où est-ce que tu te situes ?
Jusqu’à il y a quelques années, on opposait l’art et la mode, et on ne pouvait pas se trouver entre les deux. Mais je pense qu’il existe aujourd’hui un espace intermédiaire beaucoup plus flexible, d’ailleurs je me considère comme une designer de manière générale, pas uniquement une designer mode.
Qu’est-ce qui t’inspire pour la création de tes pièces ?
Je m’intéresse beaucoup aux processus de fabrication, et donc aux textiles, aux matières, dont celles qu’on peut trouver dans la rue – le plastique par exemple -, et également aux fonctions qu’on peut leur conférer.
Quelle relation entretiens-tu avec Nike, dont tu détournes régulièrement les pièces ?
J’adore Nike et il y a environ deux ans, j’ai été sélectionnée pour être l’un des douze créatifs à participer à la campagne Vote Forward de la marque, qui consistait à concevoir sa propre version de la Air Max. On collabore maintenant sur plusieurs projets.
Tu as également conçu des vêtements pour des artistes célèbres comme Kendrick Lamar, Skepta ou Frank Ocean…
…Oui, ils collaborent avec Nike tout comme moi, et j’ai créé différentes pièces pour leurs tournées, ou leurs shootings photo. J’ai déconstruit certains vêtements pour en concevoir de nouveaux qu’ils ont portés.