Quelques mois avant sa grande rétrospective au Palais Galliera, le MoMu d’Anvers célèbre les années Hermès de Martin Margiela dans une exposition événement jusqu’au 27 août.
Près de dix ans après son départ des podiums, la légende Martin Margiela continue de fasciner, le mode comme le monde. Si son nom est régulièrement cité comme l’influence majeure de designers de renom parmi lesquels Phoebe Philo, J.W.Anderson, Kanye West ou encore Demna Gvasalia, c’est au tour du MoMu d’Anvers de payer son hommage et revenir sur sa belle parenthèse Hermès dont il assura la direction artistique des collections prêt-à-porter femme pendant six ans et douze collections de 1997 à 2003.
Si tout a été dit ou presque sur Martin Margiela, qu’il est très certainement l’un de ceux qui a révolutionné la mode en son temps, qu’il a œuvré et appris au côté de Jean Paul Gaultier avant de fonder sa maison éponyme en 1988, qu’il est le père du déconstructionnisme, des bords francs, des coutures apparentes, de l’oversized, qu’il prisait une mode artisanale et recyclable à l’heure des productions à grande échelle, qu’il glorifiait l’anonymat et la discrétion à une époque dominée par les supermodels ; on rappelle trop peu souvent son parcours éclairé dans l’un des temples du luxe à la française : Hermès.
La légende raconte que Margiela se serait présenté les mains vides à Jean-Louis Dumas en 1997, et lui aurait expliqué son projet en sept mots : confort, qualité, intemporalité, pérennité, fait main, tradition, élégance en mouvement. « Avec ces mots, Martin Margiela a gagné la confiance de mon père », se souvient dans le Figaro Pierre-Alexis Dumas, l’actuel directeur artistique de la griffe. Pari gagnant puisque Martin Margiela dépoussière les collections de la marque tout en préservant les codes et les traditions de cette grande maison, en ne touchant quasiment pas à son carré, par exemple. Ses collections chez Hermès répondent avec élégance et confort à celles plus conceptuelles de Margiela. Il casse les codes mais pas l’héritage, il innove sans révolutionner.
L’exposition nous invite à suivre un parcours sur 500m² à la fois blanc – pour Margiela – et orange – pour Hermès – sur lequel sont disposés plus d’une centaine d’éléments, des silhouettes bien sûr, mais aussi des photos et de courtes vidéos qui nous invitent à découvrir comment Martin Margiela jonglait avec habilité entre ses deux maisons.
L’exposition Margiela, les années Hermès est à découvrir au MoMu d’Anvers jusqu’au 27 août 2017.