Hermès du temps de Margiela à Anvers

Article publié le 3 juin 2017

Photo : campagne Hermès 2002

Quelques mois avant sa grande rétrospective au Palais Galliera, le MoMu d’Anvers célèbre les années Hermès de Martin Margiela dans une exposition événement jusqu’au 27 août.

Près de dix ans après son départ des podiums, la légende Martin Margiela continue de fasciner, le mode comme le monde. Si son nom est régulièrement cité comme l’influence majeure de designers de renom parmi lesquels Phoebe Philo, J.W.Anderson, Kanye West ou encore Demna Gvasalia, c’est au tour du MoMu d’Anvers de payer son hommage et revenir sur sa belle parenthèse Hermès dont il assura la direction artistique des collections prêt-à-porter femme pendant six ans et douze collections de 1997 à 2003.

Si tout a été dit ou presque sur Martin Margiela, qu’il est très certainement l’un de ceux qui a révolutionné la mode en son temps, qu’il a œuvré et appris au côté de Jean Paul Gaultier avant de fonder sa maison éponyme en 1988, qu’il est le père du déconstructionnisme, des bords francs, des coutures apparentes, de l’oversized, qu’il prisait une mode artisanale et recyclable à l’heure des productions à grande échelle, qu’il glorifiait l’anonymat et la discrétion à une époque dominée par les supermodels ; on rappelle trop peu souvent son parcours éclairé dans l’un des temples du luxe à la française : Hermès.

La légende raconte que Margiela se serait présenté les mains vides à Jean-Louis Dumas en 1997, et lui aurait expliqué son projet en sept mots : confort, qualité, intemporalité, pérennité, fait main, tradition, élégance en mouvement. « Avec ces mots, Martin Margiela a gagné la confiance de mon père », se souvient dans le Figaro Pierre-Alexis Dumas, l’actuel directeur artistique de la griffe. Pari gagnant puisque Martin Margiela dépoussière les collections de la marque tout en préservant les codes et les traditions de cette grande maison, en ne touchant quasiment pas à son carré, par exemple. Ses collections chez Hermès répondent avec élégance et confort à celles plus conceptuelles de Margiela. Il casse les codes mais pas l’héritage, il innove sans révolutionner.

L’exposition nous invite à suivre un parcours sur 500m² à la fois blanc – pour Margiela – et orange – pour Hermès – sur lequel sont disposés plus d’une centaine d’éléments, des silhouettes bien sûr, mais aussi des photos et de courtes vidéos qui nous invitent à découvrir comment Martin Margiela jonglait avec habilité entre ses deux maisons.

L’exposition Margiela, les années Hermès est à découvrir au MoMu d’Anvers jusqu’au 27 août 2017.

À lire aussi :

[ess_grid alias= »antidote-home2″]

Les plus lus

Précommandez le numéro automne-hiver 2024/2025 d’Antidote

Précommandez le numéro automne-hiver 2024/2025 d’Antidote sur Antidote.Bigcartel.com.

Lire la suite

Commandez le numéro printemps-été 2024 d’Antidote

Commandez le numéro printemps-été 2024 d’Antidote.

Lire la suite

Nike réinvente son emblématique ensemble Tech Fleece pour ses dix ans

Lancée il y a tout juste dix ans, la gamme « Tech Fleece » de Nike, composée de survêtements chauds, légers et polyvalents, taillés dans un tissu technique ultra-doux, s’améliore et se réinvente dans une version plus respectueuse de l’environnement, plus chaude et plus légère, qui se décline dans des coloris inédits.

Lire la suite

Christian Louboutin s’inspire du basketball et des années 90 pour sa nouvelle sneaker « Astroloubi »

Dévoilée en juin dernier lors de la Fashion Week homme printemps-été 2024 de Paris et photographiée dans le dernier numéro d’Antidote « Now or Never », la nouvelle paire de sneakers « Astroloubi » fusionne l’esthétique de la chaussure de basket des années 1990 et les codes emblématiques de la maison Louboutin, tels que la semelle rouge carmin et les détails cloutés.

Lire la suite

De quoi l’extension holistique des maisons de mode est-elle le signe ?

Productions cinématographiques, restaurants, jeux vidéos, design d’intérieur… Les marques de luxe développent des univers de plus en plus complets. Mais pourquoi et comment la mode contemporaine développe-t-elle de nouveaux terrains d’expression à la fois physiques et virtuels, dans lesquels les consommateur·rice·s peuvent évoluer et revendiquer leur identité ?

Lire la suite

Newsletter

Soyez le premier informé de toute l'actualité du magazine Antidote.