Ces jours-ci, beaucoup se bousculent pour aller à l’exposition consacrée au marquis de Sade, à Orsay. Ils n’ont pas tort, même s’il faut parfois avoir le cœur bien accroché… Or, quelques étages au-dessus, le musée d’Orsay dévoile d’autres trésors. En l’occurrence, ses récentes acquisitions. 180 œuvres mêlant design (Maurice Dufrêne, Paul Follot), sculpture (Jean-Léon Jérôme) peinture évidemment (Félix Valloton, Edgar Degas, Pierre Bonnard), photographie (Etienne Carjat, Julia Margaret Cameroun). Le tout dans un parcours qui n’obéit à d’autre logique que le fil rouge temporel : les 19e et 20e siècles. D’abord, on se laisse séduire par une première partie essentiellement consacrée au mobilier et autres tapisseries à faire pâlir d’envie les amateurs de Farrow & Ball. S’y glissent des clichés tels que le M. Arnaldet d’Etienne Carjat, inspiré d’un poème de Charles Baudelaire, Le Rêve d’un Curieux. On voit d’ailleurs le poète en arrière-plan, dissimulé à moitié derrière une porte mais semblant fixer l’objectif… Puis on entre dans un espace plus grand, un peu plus sombre, introduit par un tableau assez impressionnant de Maurice Denis, Portrait d’Yvonne Lerolle en trois aspects. Un peu plus loin, le Dante et Virgile de William Bouguereau. Et aussi Une Danseuse en maillot d’Edgar Degas, d’un bleu radical, les sublimes photographies préraphaélites de Julia Margaret Cameroun… Une exposition dense et éclectique, qui rappelle à quel point une œuvre d’art est vouée à l’éternelle renaissance.
Un texte de Sophie Rosemont
Jusqu’au 22 février, 7 ans de réflexion, dernières acquisitions au Musée d’Orsay.
1, rue de la Légion d’Honneur, 7e
www.musee-orsay.fr