Enfin !
L’attente aura été longue. Un an après en avoir dévoilé le nom – une référence à un célèbre illustrateur américain -, Lana Del Rey présente Norman Fucking Rockwell !, un nouveau disque composé de 14 titres tous plus envoûtants les uns que les autres, qui fait déjà l’objet de nombreuses critiques dithyrambiques. Produit par Jack Antonoff, qui a notamment collaboré avec Taylor Swift, Charli XCX ou encore Pink, Norman Fucking Rockwell ! ensorcèle de par son atmosphère intimiste et reprend les codes chers à l’artiste, qui s’y livre sans fard.
Tout au long de l’écoute, on retrouve ainsi en filigrane une atmosphère doucement mélancolique, signature de la chanteuse depuis son premier carton en 2011 avec l’entêtant « Video Games », mais qui s’appuie cette fois principalement sur des mélodies joués au piano ou à la guitare sèche. Entourée de peu d’artifices et langoureuse tant dans les aigus que dans les graves qui se meurent en fin de phrases, la voix suave de Lana Del Rey y révèle sa pureté pour mieux bouleverser, et donne vie à des textes poétiques emprunts du mélange de nostalgie et de mélancolie qui ont fait son succès. « They write that I’m happy / They know that I’m not / But at least I can say I’m not sad », susurre t-elle dans « Hope is a dangerous thing for a woman like me to have – but I have it » : un morceau très personnel dévoilé au début du mois de janvier, traitant du thème de la dépression à travers une comparaison avec la poétesse Sylvia Plath, qui s’est suicidée en 1963, tout en multipliant les références à différentes figures de la culture américaine tel que Slim Aarons, photographe de la jet set dans les années 50, 60 et 70. Les titres « How to disappear » (« Comment disparaître ») et «Happiness is a butterfly » (« Le bonheur est un papillon ») soulignent quant à eux le caractère éphémère de la vie comme du bonheur.
Norman Fucking Rockwell ! se présente comme un condensé de l’univers de Lana Del Rey, tant dans ses sonorités que dans son esthétique rétro qu’on retrouvait déjà dans le trailer de l’album présenté le 1er août dernier, dans lequel la chanteuse de 34 ans apparaît en train de surfer aux côtés d’un bodybuilder, et sur la pochette de l’album où Duke Nicholson, petit-fils de l’acteur Jack Nicholson, l’enlace sur un bateau devant le drapeau des États-Unis.
Autres éléments récurrents de l’artiste originaire de New York, l’American Way of Life et la Californie (qui prête son nom à un morceau) continuent d’infuser à travers son œuvre comme dans le double clip de « The Greatest » et « Fuck It I Love You », ou dans celui de la reprise de « Doin’ Time » du groupe ska punk Sublime, dévoilé cette semaine et qui s’inspire du film de science-fiction américain Attack of the 50 Foot Woman (1958). On y aperçoit une Lana Del Rey géante qui venge son alter ego miniature, trompée par son petit ami dans un drive-in, après avoir fait trempette à Venice Beach. La plage de la côte ouest des États-Unis avait déjà inspiré un titre éponyme à la chanteuse : un single de près de 10 minutes, sorti dans la foulée du titre « Mariners Apartment Complex » il y a déjà un an, qu’on retrouve sur Norman Fucking Rockwell !. Une attente qui en valait définitivement la peine.
Pochette de l’album Norman Fucking Rockwell !.