Après s’être lancé comme DJ et compositeur de musique électronique, l’artiste japonais Ryoji Ikeda a prolongé son œuvre avec des installations monumentales intégrant une dimension spatiale et visuelle. Avec test pattern, une création dont il présente la treizième déclinaison à la Grande halle de la Villette, dans le cadre du festival d’Automne, il traduit le flux de données qui nous inonde à travers une vidéo glitchée étendue tout en longueur au sol. Ses motifs géométriques en noir et blanc y défilent à une vitesse hypnotique, en synchronisation avec une bande-sonore oppressante, dans une salle plongée dans le noir – comme pour évoquer la violence sourde liée à la saturation de nos esprits hyperconnectés, provoquée par l’abondance infinie d’informations qui leur sont adressés quotidiennement.

Au sein du même bâtiment, le chorégraphe et artiste William Forsythe présente son installation Nowhere and Everywhere at the Same Time Nº2, tout d’abord créée dans un bâtiment abandonné de New York, avant d’être repensée et adaptée à l’espace qui l’accueille à La Villette. Une centaine de pendules y sont suspendues, au milieu desquelles les visiteurs sont invités à interagir, devenant ainsi les chorégraphes de l’œuvre en mouvement. L’idée de la réunir auprès de celle de Ryoji Ikeda s’imposait d’ailleurs avec logique : de par leur background, les deux artistes présentent une grande sensibilité aux questions de rythme, et le producteur japonais avait déjà présenté ses créations conjointement à celles de William Forsythe à plusieurs reprises, en parallèle de leur collaboration sur les vidéos Antipodes I/II.