Installée du 30 mai au 1er juin dernier à Barcelone, la dixième édition du célèbre festival a contribué à mettre en lumière quelques-unes des voix les plus novatrices de la scène rap américaine. Présentations.
« C’est un nouveau chapitre qui est en train de s’écrire pour les femmes dans l’industrie du hip-hop, et je suis fière d’en faire partie ! » Ces mots, combatifs et réjouissants, s’échappent avec conviction de la bouche de Princess Nokia. Connue pour son discours progressiste et ses revendications féministes, la New-Yorkaise a profité de sa présence sur la scène « Lotus » du Primavera Sound Barcelone le 30 mai dernier pour nous rappeler avec joie que les rappeuses, longtemps relayées au second plan d’une industrie sexiste, sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à sortir de l’ombre – en témoigne la phénoménale ascension de Cardi B, qui devenait en début d’année la première femme de l’histoire à recevoir le Grammy Award du Meilleur album rap de l’année.
Le lieu et l’instant choisis par l’interprète de « Tomboy » pour proclamer ce discours étaient on ne peut plus judicieux : non seulement cette nouvelle édition du festival barcelonais proposait pour la toute première fois une programmation paritaire, constituée à 50% de femmes et à 50% d’hommes (on y retrouvait aussi bien Christine and the Queens que Tame Impala, Solange que Mac Demarco, Rosalia que Future, Erykah Badu que Mura Masa), mais de surcroît, elle a fait le choix d’exposer des femmes à la carrière émergente qui, chacune à leur façon, contribuent à redéfinir les codes de la scène rap américaine. Voici celles qui nous ont le plus marqués.
Rico Nasty, figure du punk rap
Bien qu’elle soit native de New York, Rico Nasty semble en provenance d’une toute autre galaxie – il n’y a qu’à s’immerger dans les clips de « Roof » et de « Tia Tamera » pour le comprendre. Révélée en 2017 grâce à son single « Smack a Bitch », rapidement suivi de la mixtape Nasty, Maria-Cecilia Simone Kelly (de son vrai nom) détonne de par son énergie viscérale, ses looks flamboyants et son identité musicale à mi-chemin entre rap et heavy metal.
Avec son récent projet Anger Management, une collection de 9 titres façonnée aux côtés de son allié Kenny Beats, cette rappeuse et productrice de 22 ans délivrait une œuvre entremêlant messages d’empowerment féministes (« If you got your own shit, you ain’t ever gotta listen to him, girl / Niggas be hatin’ on bitches », affirme-t-elle sur « Hatin »), références à Jay Z (la production de « Hatin » sample l’iconique « Dirt Off Your Shoulder » ), et l’idée d’une catharsis à travers la thérapie primale (« The expression of anger is a form of rejuvenation / I’m screaming inside of my head in hopes that I’m easing the pain », peut-on entendre sur « Sell Out »).
Explosif et singulier, le cosmos mis au monde par Rico Nasty a su attirer l’attention de médias aussi prestigieux que Pitchfork ou The Fader (qui lui a dédié un documentaire), mais aussi de festivals aussi imposants que Coachella, SXSW, Primavera Sound Barcelone ou encore l’Afropunk Paris, où elle se produira le 13 juillet prochain.
Photo : Rico Nasty au festival Primavera ©Dani Canto.
BbyMutha, l’underground rap mom
Brittnee Moore, alias BbyMutha, a fait de son identité et de ses intimes expériences le socle de sa musique. Africaine-américaine à la tête d’une famille de quatre jeunes enfants (elle a donné vie à une paire de jumeaux à l’âge de 17 ans, et à une seconde sept ans plus tard), celle qui se décrit comme « une mère au foyer qui gagne de l’argent en faisant du rap » et une « underground rap mom » s’épanche régulièrement sur son statut de mère noire célibataire aux États-Unis, brisant au passage les nombreux stéréotypes qui subsistent encore trop souvent autour de ce dernier.
Cette thématique, rarement commentée au sein de l’industrie du rap américain, BbyMutha commence à l’aborder dès son premier EP Glow Kit, paru fin 2016 et porté par les singles « Roses » et « Rules ». Elle n’a depuis cessé de l’explorer, notamment à travers sa série d’EPs Muthaz Day et sur des titres comme « MOM and Kids » et « The Motha of Tears », sur lesquels résonnent la voix de ses enfants. À tout juste 30 ans, elle s’apprête aujourd’hui à lever le voile sur son tout premier album Mothaland. Précédemment annoncé par les singles « Heavy Metal » et « Spooky Mutha Mansion », ce dernier devrait paraître d’ici la fin de l’année 2019.
Tierra Whack, entre rap, poésie et septième art
Avec son univers fantasque, où s’entremêlent ses innombrables influences (le hip-hop des années 1990, le cinéma d’horreur, la poésie, et un certain amour pour l’absurde), Tierra Whack est incontestablement l’une des rappeuses les plus captivantes du moment. Née à Philadelphie, cette dernière se prend d’amour pour le rap à l’adolescence, lors de laquelle elle découvre l’univers d’artistes comme Missy Elliott, Busta Rhymes, Outkast ou encore Lauryn Hill. Sous le pseudonyme de Dizzle Dizz, elle donne vie à ses premiers freestyles à l’âge de 14 ans, épaulée par le collectif local We Run The Streets, et finira par taper dans l’œil d’ASAP Rocky (qui ira jusqu’à la comparer à un certain Kendrick Lamar).
Photo : Tierra Whack au festival Primavera ©Sandra Lopez.
Malgré ces débuts prometteurs, il faudra attendre 2017 pour voir la carrière de Tierra Whack officiellement commencer. Au mois d’octobre de cette année, elle partage le surprenant « MUMBO JUMBO », dont le clip sera nommé dans la catégorie « Meilleur clip » aux Grammy Awards 2019. Quelques mois plus tard, elle offre Whack World : un premier album de 15 minutes, constitué d’autant de titres et accompagné d’un court-métrage, à travers lequel elle dévoile une palette musicale large, allant de la trap (« Sore Loser ») à la pop (« Hungry Hippo ») en passant par le R’n’B (« Flea Market »), voire même la country (« Fuck Off »).
Avec ce projet, Tierra Whack suscite l’intérêt de quelques-uns des plus gros titres de la presse américaine, dont le New York Times, mais également d’artistes comme Solange Knowles, André 3000 ou encore Lauryn Hill, s’imposant de fait comme l’un des noms les plus prometteurs de la scène rap américaine. En début d’année, elle précisait un peu plus les contours de son monde protéiforme en livrant une série de singles qui exposaient un peu plus la versatilité de sa musique (« Only Child », « CLONES », « Gloria », « Wasteland », sans oublier « Unemployed », qu’elle a récemment interprété dans le studio de COLORS). Sa programmation dans les festivals les plus cotés du moment, du Primavera Sound Barcelone à We Love Green, ne fait que confirmer son statut de figure montante du rap game.
Chynna, ou le rap comme arme salvatrice
À l’âge de 14 ans, Chynna Rogers décroche un contrat chez Ford Models, l’une des plus grandes agences de mannequin au monde, après avoir été repérée dans un parc d’attraction du New Jersey. Mais c’est un tout autre chemin qu’elle finira par tracer. Élevée à Philadelphie, où elle passe une grande partie de son adolescence à arpenter des studios d’enregistrement, elle décide finalement de se lancer dans le rap, encouragée par son mentor A$AP Yams, l’un des fondateurs du célèbre crew A$AP Mob. C’est ainsi qu’elle sort en 2014 « Glen Coco », un titre qui cumule rapidement près d’un demi-million d’écoutes sur les plateformes de streaming – et lance sa carrière.
La mort subite d’A$AP Yams, décédé le 18 janvier 2015 des suites d’une overdose, a ensuite un impact dévastateur sur la jeune artiste, qui plonge à son tour dans la drogue. Une addiction qu’elle finit par vaincre grâce à la musique, en laquelle elle trouve un moyen d’expression salvateur. Le jour de ses 22 ans, alors sobre depuis trois mois, elle délivre Ninety, une mixtape de six titres dans laquelle elle affronte ses failles les plus enfouies. « Demons dancing on me like I’ve been feening / Hard to believe I’ve been 90 days clean », y souffle-t-elle.
Depuis lors, Chynna ne cesse d’enchaîner les projets, perfectionnant toujours plus son flow lancinant et son écriture cathartique. Elle devrait prochainement offrir son tout premier album, dont le récent single « iddd » en serait extrait. Un disque attendu au tournant par ses fans de la première heure, et dédié, selon ses propres termes, aux « gens en colère qui ont trop de fierté pour montrer à quel point ils sont en colère ».
CupcakKe, représentante d’un féminisme pro-sexe
Photo : Cupcakke au festival Primavera ©Christian Bertrand.
Du haut de ses 22 ans, cupcakKe est déjà à la tête d’une imposante discographie. Propulsée sous le feu des projecteurs en 2015 grâce aux titres « Deepthroat » et « Vagina », rapidement devenus viraux, la rappeuse est également à l’origine des mixtapes Cum Cake et S.T.D (toutes deux sorties en 2016), ainsi que des albums Audacious (2016), Queen Elizabitch (2017), Ephorize (2018) et Eden (2018). Six longs formats avec lesquels cette native de Chicago, qui a pris goût à la musique au sein de l’église qu’elle fréquentait durant sa jeunesse, s’est fait la voix d’un rap effronté et hyper-sexualisé.
Mais sous ses airs désinvoltes, la musique d’Elizabeth Eden Harris (son nom à la ville) est également activiste. Plus d’une fois, cupcakKe a utilisé ses talents de parolière pour défendre les droits de la communauté LGBTQ+ (« LGBT »), dénoncer les violences policières aux États-Unis (« Picking Cotton ») et encourager l’empowerment au féminin (« Vagina »). Un militantisme fort, dont la rappeuse devrait à nouveau faire état dans son prochain projet, récemment annoncé par les singles « Squidward Nose » et « Bird Box», attendu d’ici la fin de l’année.
« C’est un nouveau chapitre qui est en train de s’écrire pour les femmes dans l’industrie du hip-hop, et je suis fière d’en faire partie ! » Ces mots, combatifs et réjouissants, s’échappent avec conviction de la bouche de Princess Nokia. Connue pour son discours progressiste et ses revendications féministes, la New-Yorkaise a profité de sa présence sur la scène « Lotus » du Primavera Sound Barcelone le 30 mai dernier pour nous rappeler avec joie que les rappeuses, longtemps relayées au second plan d’une industrie sexiste, sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à sortir de l’ombre – en témoigne la phénoménale ascension de Cardi B, qui devenait en début d’année la première femme de l’histoire à recevoir le Grammy Award du Meilleur album rap de l’année.
Le lieu et l’instant choisis par l’interprète de « Tomboy » pour proclamer ce discours étaient on ne peut plus judicieux : non seulement cette nouvelle édition du festival barcelonais proposait pour la toute première fois une programmation paritaire, constituée à 50% de femmes et à 50% d’hommes (on y retrouvait aussi bien Christine and the Queens que Tame Impala, Solange que Mac Demarco, Rosalia que Future, Erykah Badu que Mura Masa), mais de surcroît, elle a fait le choix d’exposer des femmes à la carrière émergente qui, chacune à leur façon, contribuent à redéfinir les codes de la scène rap américaine. Voici celles qui nous ont le plus marqués.
Rico Nasty, figure du punk rap
Bien qu’elle soit native de New York, Rico Nasty semble en provenance d’une toute autre galaxie – il n’y a qu’à s’immerger dans les clips de « Roof » et de « Tia Tamera » pour le comprendre. Révélée en 2017 grâce à son single « Smack a Bitch », rapidement suivi de la mixtape Nasty, Maria-Cecilia Simone Kelly (de son vrai nom) détonne de par son énergie viscérale, ses looks flamboyants et son identité musicale à mi-chemin entre rap et heavy metal.
Avec son récent projet Anger Management, une collection de 9 titres façonnée aux côtés de son allié Kenny Beats, cette rappeuse et productrice de 22 ans délivrait une œuvre entremêlant messages d’empowerment féministes (« If you got your own shit, you ain’t ever gotta listen to him, girl / Niggas be hatin’ on bitches », affirme-t-elle sur « Hatin »), références à Jay Z (la production de « Hatin » sample l’iconique « Dirt Off Your Shoulder » ), et l’idée d’une catharsis à travers la thérapie primale (« The expression of anger is a form of rejuvenation / I’m screaming inside of my head in hopes that I’m easing the pain », peut-on entendre sur « Sell Out »).
Explosif et singulier, le cosmos mis au monde par Rico Nasty a su attirer l’attention de médias aussi prestigieux que Pitchfork ou The Fader (qui lui a dédié un documentaire), mais aussi de festivals aussi imposants que Coachella, SXSW, Primavera Sound Barcelone ou encore l’Afropunk Paris, où elle se produira le 13 juillet prochain.
Photo : Rico Nasty au festival Primavera ©Dani Canto.
BbyMutha, l’underground rap mom
Brittnee Moore, alias BbyMutha, a fait de son identité et de ses intimes expériences le socle de sa musique. Africaine-américaine à la tête d’une famille de quatre jeunes enfants (elle a donné vie à une paire de jumeaux à l’âge de 17 ans, et à une seconde sept ans plus tard), celle qui se décrit comme « une mère au foyer qui gagne de l’argent en faisant du rap » et une « underground rap mom » s’épanche régulièrement sur son statut de mère noire célibataire aux États-Unis, brisant au passage les nombreux stéréotypes qui subsistent encore trop souvent autour de ce dernier.
Cette thématique, rarement commentée au sein de l’industrie du rap américain, BbyMutha commence à l’aborder dès son premier EP Glow Kit, paru fin 2016 et porté par les singles « Roses » et « Rules ». Elle n’a depuis cessé de l’explorer, notamment à travers sa série d’EPs Muthaz Day et sur des titres comme « MOM and Kids » et « The Motha of Tears », sur lesquels résonnent la voix de ses enfants. À tout juste 30 ans, elle s’apprête aujourd’hui à lever le voile sur son tout premier album Mothaland. Précédemment annoncé par les singles « Heavy Metal » et « Spooky Mutha Mansion », ce dernier devrait paraître d’ici la fin de l’année 2019.
Tierra Whack, entre rap, poésie et septième art
Avec son univers fantasque, où s’entremêlent ses innombrables influences (le hip-hop des années 1990, le cinéma d’horreur, la poésie, et un certain amour pour l’absurde), Tierra Whack est incontestablement l’une des rappeuses les plus captivantes du moment. Née à Philadelphie, cette dernière se prend d’amour pour le rap à l’adolescence, lors de laquelle elle découvre l’univers d’artistes comme Missy Elliott, Busta Rhymes, Outkast ou encore Lauryn Hill. Sous le pseudonyme de Dizzle Dizz, elle donne vie à ses premiers freestyles à l’âge de 14 ans, épaulée par le collectif local We Run The Streets, et finira par taper dans l’œil d’ASAP Rocky (qui ira jusqu’à la comparer à un certain Kendrick Lamar).
Photo : Tierra Whack au festival Primavera ©Sandra Lopez.
Malgré ces débuts prometteurs, il faudra attendre 2017 pour voir la carrière de Tierra Whack officiellement commencer. Au mois d’octobre de cette année, elle partage le surprenant « MUMBO JUMBO », dont le clip sera nommé dans la catégorie « Meilleur clip » aux Grammy Awards 2019. Quelques mois plus tard, elle offre Whack World : un premier album de 15 minutes, constitué d’autant de titres et accompagné d’un court-métrage, à travers lequel elle dévoile une palette musicale large, allant de la trap (« Sore Loser ») à la pop (« Hungry Hippo ») en passant par le R’n’B (« Flea Market »), voire même la country (« Fuck Off »).
Avec ce projet, Tierra Whack suscite l’intérêt de quelques-uns des plus gros titres de la presse américaine, dont le New York Times, mais également d’artistes comme Solange Knowles, André 3000 ou encore Lauryn Hill, s’imposant de fait comme l’un des noms les plus prometteurs de la scène rap américaine. En début d’année, elle précisait un peu plus les contours de son monde protéiforme en livrant une série de singles qui exposaient un peu plus la versatilité de sa musique (« Only Child », « CLONES », « Gloria », « Wasteland », sans oublier « Unemployed », qu’elle a récemment interprété dans le studio de COLORS). Sa programmation dans les festivals les plus cotés du moment, du Primavera Sound Barcelone à We Love Green, ne fait que confirmer son statut de figure montante du rap game.
Chynna, ou le rap comme arme salvatrice
À l’âge de 14 ans, Chynna Rogers décroche un contrat chez Ford Models, l’une des plus grandes agences de mannequin au monde, après avoir été repérée dans un parc d’attraction du New Jersey. Mais c’est un tout autre chemin qu’elle finira par tracer. Élevée à Philadelphie, où elle passe une grande partie de son adolescence à arpenter des studios d’enregistrement, elle décide finalement de se lancer dans le rap, encouragée par son mentor A$AP Yams, l’un des fondateurs du célèbre crew A$AP Mob. C’est ainsi qu’elle sort en 2014 « Glen Coco », un titre qui cumule rapidement près d’un demi-million d’écoutes sur les plateformes de streaming – et lance sa carrière.
La mort subite d’A$AP Yams, décédé le 18 janvier 2015 des suites d’une overdose, a ensuite un impact dévastateur sur la jeune artiste, qui plonge à son tour dans la drogue. Une addiction qu’elle finit par vaincre grâce à la musique, en laquelle elle trouve un moyen d’expression salvateur. Le jour de ses 22 ans, alors sobre depuis trois mois, elle délivre Ninety, une mixtape de six titres dans laquelle elle affronte ses failles les plus enfouies. « Demons dancing on me like I’ve been feening / Hard to believe I’ve been 90 days clean », y souffle-t-elle.
Depuis lors, Chynna ne cesse d’enchaîner les projets, perfectionnant toujours plus son flow lancinant et son écriture cathartique. Elle devrait prochainement offrir son tout premier album, dont le récent single « iddd » en serait extrait. Un disque attendu au tournant par ses fans de la première heure, et dédié, selon ses propres termes, aux « gens en colère qui ont trop de fierté pour montrer à quel point ils sont en colère ».
CupcakKe, représentante d’un féminisme pro-sexe
Photo : Cupcakke au festival Primavera ©Christian Bertrand.
Du haut de ses 22 ans, cupcakKe est déjà à la tête d’une imposante discographie. Propulsée sous le feu des projecteurs en 2015 grâce aux titres « Deepthroat » et « Vagina », rapidement devenus viraux, la rappeuse est également à l’origine des mixtapes Cum Cake et S.T.D (toutes deux sorties en 2016), ainsi que des albums Audacious (2016), Queen Elizabitch (2017), Ephorize (2018) et Eden (2018). Six longs formats avec lesquels cette native de Chicago, qui a pris goût à la musique au sein de l’église qu’elle fréquentait durant sa jeunesse, s’est fait la voix d’un rap effronté et hyper-sexualisé.
Mais sous ses airs désinvoltes, la musique d’Elizabeth Eden Harris (son nom à la ville) est également activiste. Plus d’une fois, cupcakKe a utilisé ses talents de parolière pour défendre les droits de la communauté LGBTQ+ (« LGBT »), dénoncer les violences policières aux États-Unis (« Picking Cotton ») et encourager l’empowerment au féminin (« Vagina »). Un militantisme fort, dont la rappeuse devrait à nouveau faire état dans son prochain projet, récemment annoncé par les singles « Squidward Nose » et « Bird Box», attendu d’ici la fin de l’année.