Figure flamboyante d’une pop engagée, George Michael s’est éteint le 25 décembre 2016 à l’âge de 53 ans. Le chanteur britannique a dédié son illustre et tragique existence à sa musique, à ses fans et aux nombreuses causes qu’il soutenait.
« C’est avec grande tristesse que nous confirmons que notre fils, frère et ami George est décédé en paix à son domicile à Noël ». Tandis que le tube Last Christmas réjouit comme chaque année les célébrations du 25 décembre, son iconique interprète George Michael s’éteint brutalement à 53 ans, indique son agent dans un communiqué officiel.
Né Georgios Kyriacos Panayiotou à Londres d’une mère anglaise et d’un père d’origine chypriote, celui qui se fait vite appeler George Michael débute une carrière dans la musique avec le boys band The Executives. Par manque de succès, le groupe éclate et le chanteur s’associe à l’un de ses membres, Andrew Ridgeley, avec qui il fonde Wham!.
Wham Rap ! et Club Tropicana, puis Wake Me Up Before You Go Go, Freedom ou encore Careless Whisper… Ce duo gagnant enchaîne les tubes et devient l’idôle des adolescentes, séduites par la pop enjouée et les performances généreuses de Ridgeley et Michael. Ce dernier ne l’admettra jamais, par modestie, mais la gloire du groupe repose avant tout sur son propre talent de compositeur et interprète. « C’est grâce à Andrew que je suis devenu ce que je suis », dit-il au contraire dans A Different Story, le documentaire qui lui est consacré en 2005.
Cette relation symbiotique prend fin sur scène en 1986 quand le groupe se sépare. Pour le bien de la carrière de George Michael qui triomphe en solo dès l’année 1987 avec son album Faith. Sur la mélodie du sulfureux I Want Your Sex, censuré par la BBC, il chante implicitement son homosexualité sans la révéler publiquement.
À cette époque, seul Elton John a fait son coming-out et les artistes ouvertement homosexuels aujourd’hui, se font très discrets quant à leur orientation sexuelle. Le mariage gay n’est pas envisagé, Grindr n’existe pas et le sida qui frappe de plein fouet la communauté est évoqué comme le virus gay, souvent utilisé pour pointer du doigt les pseudo-«déviances » des homosexuels.
George Michael n’est pas à l’aise avec sa sexualité et affirme la garder secrète pour le bien de sa mère, que la confidence aurait, d’après lui, bien trop inquiétée. Celui qui arborait un t-shirt « Choose Life » dans le clip de Wake Me Up Before You Gogo ne vit pas la vie à laquelle il aspire. Et quand bien même il tente une mise à nu dans Bare, son autobiographie de 1991, il reste évasif mais explique son refus de participer physiquement à la promotion de son deuxième album Listen Without Prejudice. George Michael est épuisé et cherche un équilibre personnel. Il confie alors aux supermodels la tâche d’incarner en vidéo son morceau Freedom! ’90.
Le décès de son premier amour en 1993 n’arrange pas la situation et le chanteur sort finalement de son silence en rédigeant une lettre de coming-out à ses parents, avant de disparaître durant seize mois. Il revient affaibli mais victorieux avec l’hymne Jesus To A Child qu’il écrit pour son amant mort du sida.
Il milite pour la lutte contre le VIH, arbore le ruban rouge lors de ses apparitions, s’affirme plus engagé que jamais pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur. Mais son coming-out se fera malgré lui, quand il est arrêté par un policier américain alors qu’il s’adonne à des rencontres dans un parc de Beverly Hills. Il sombre alors dans la drogue. Les décès de ses proches sont consécutifs, de sa mère à Diana en 1997. Tourmenté et dépressif, ses tournées demeurent pour autant toujours aussi éclatantes et ses fans ne l’abandonnent pas.
En 2012, il est frappé d’une grave pneumonie et échappe à la mort in extremis. C’est finalement une crise cardiaque qui l’emportera le 25 décembre 2016 à son domicile de l’Oxfordshire à l’âge de 53 ans. Il a vendu plus de 100 millions d’albums au cours de sa carrière et demeure à tout jamais le chef d’orchestre de la bande-son d’une génération tout entière. Son cœur s’est arrêté mais son œuvre est éternelle.