Jupe-tapis de voiture, base spatiale et guerre de générations : Antidote présente 10 moments qui concluent la saison des défilés de prêt-à-porter féminin hivernal 2017.
La fashion week parisienne conclue 4 semaines de marathon aux nouvelles quasi-quotidiennes : la dernière collection de Clare Waight Keller pour Chloé, le 100ème défilé de Dries Van Noten, les premiers shows de Atlein et Afterhomework alimentent les fils Instagram comme les discussions. Les tendances, elles, marquent le début d’une douce évolution depuis le sportswear, l’androgyne vers des coupes sexy, du féminin assumé, des lieux historiques – revues de façon conceptuelle et riches en références. Nos 10 moments immanquables.
PARIS : GRANDIOSE ET HISTORIQUE
Fenty Puma by Rihanna automne-hiver 2017-2018
Cela fait plusieurs saisons que la fashion week convoquait les journalistes dans des boites de nuit, installait ses sièges entre des machines à fumée et des distributeurs de poppers, comme pour signaler l’entrée en territoire underground.
Cette saison, les marques posent plutôt leurs valises dans des lieux majestueux, où les tenues de demain contrastent avec l’historicité du lieu. Ainsi Koché abandonne le forum des Halles pour aller défiler aux Folies Bergères ; Fenty présente une collection sexy et sportive dans une des branches anciennes de la Bibliothèque Nationale de France, et Louis Vuitton couronne la semaine en installant son podium au Louvre. Une façon de réconcilier passé et présent.
LE RETOUR : L’ÉTERNEL FÉMININ
De gauche à droite : Koché automne-hiver 2017-2018, Jacquemus automne-hiver 2017-2018, Jourden automne-hiver 2017-2018 et Atlein automne-hiver 2017-2018
Si l’androgyne, le tomboy et le genderless ont rhabillé les podiums ces derniers temps, un autre pendant voit le jour, en contraste radicale : un retour à l’éternel féminin.
Jourden présente une collection de robes aux jupons et froufrous, portées comme des robes d’enfants ; Atlein, pour son premier défilé, dévoile une collection de robes en jersey impeccablement coupées ; Jacquemus, lui, met en avant des tenues inspirés de la culture « gitane », mélange longues jupes et veste de blazer façon Matador ; et Koché s’éloigne de son streetwear couture pour proposer des robes en soies sensuelles.
L’ACCESSOIRE : LA BOTTE SAINT LAURENT
Saint Laurent automne-hiver 2017-2018
Pour son deuxième défilé à la tête de la maison Saint Laurent, Anthony Vacarello lançait une botte hivernale au talon conique, au cuir à l’effet retroussé couleur camel, noir ou bleu nuit. Un retour au confort apportant une note plus casual à une collection sexy et destinée à la nuit.
LE REMIX : OFF-WHITE
Off-White automne-hiver 2017-2018
Dans un interview avec le GQ, Raf Simons disait du créateur Virgil Abloh, à la tête du label Off/White, qu’il n’avait rien inventé. En réponse à celui qu’il décrit comme son maitre, le styliste américain intitule son show ‘Nothing New’. Et remet au centre la question du remix, de la relecture et de la réinvention en 2017.
LA TENDANCE : TUNING COUTURE
Balenciaga automne-hiver 2017-2018
Demna Gvasalia, adepte de détournements ludiques et luxueux, reprend les codes d’une voiture (il en aurait acquis une cette saison) : jupe portefeuille-tapis de voiture, clutch-rétroviseur, boucles d’oreilles-boucle de ceinture de sécurité. La mode du tuning, version couture.
LA BANDE-SON : KOCHÉ
Comme chaque saison, Koché fait appel au collectif Aamourocéan qui crée une œuvre sonore en adéquation avec le défilé. Résultat, un remix des compositeurs minimalistes Steve Reich et Avro Pärt, de la chanteuse Julee Cruise (cf. la bande originale de Twin Peaks), du musicien électro soutenu par Skrillex, Porter Robinson. Un mélange des genres et des époques à l’image de la marque.
LE REFRAIN : HIT ME BABY ONE MORE TIME
De gauche à droite : Esteban Cortazar automne-hiver 2017-2018, Louis Vuitton automne-hiver 2017-2018 et Fenty Puma by Rihanna automne-hiver 2017.
Britney Spears aurait-elle été avant-gardiste sans le savoir ? Une chose est sûre, le chic écolière revient, depuis les tenues mi-pom pom girl mi-uniforme scolaire de collèges américains chez Fenty ; du kilt à n’en plus finir chez Esteban Cortazar ; des jupes plissée chez Louis Vuitton. One more time.
LA MANNEQUIN : HIANDRA MARTINEZ
De gauche à droite : Saint Laurent automne-hiver 2017-2018, Loewe automne-hiver 2017-2018, Stella McCartney automne-hiver 2017-2018 et Chanel automne-hiver 2017-2018.
Des nattes plaquées, un visage mutin, et une pelle roulée à Selena Forrest, voilà comment Hiandra Martinez explose dans la mode : à l’affiche de la campagne actuelle Saint Laurent, pour qui elle défile également cette saison. Et ça ne s’arrête pas là, elle apparaît aussi sur les catwalk Chanel, Stella McCartney, Loewe… sans oublier la couverture d’Antidote : Borders. Et vient de dépasser la frontière entre new face et top.
LE WOW EFFECT : CHANEL
Chanel automne-hiver 2017-2018
Les journalistes pensaient avoir tout vu : supermarché, brasserie géante ou fausse rue furent par le passé recrées dans le Grand Palais. Cette saison, Chanel construit une base spatiale avec, au cœur, une fusée autour de laquelle défilent les mannequins. À la fin, le public n’est pas au bout de ses surprises : de la fumée émane de la machine, des lumières clignote et celle-ci décolle (presque). Vers l’infini et au delà des Champs-Elysées.
À SUIVRE : OTTOLINGER
Ottolinger automne-hiver 2017-2018
Pour sa première présentation parisienne, le label émergent Ottolinger, lancé par le duo suisse Christa Bösch et Cosima Gadien, imagine une ornementation à base de déchirure, de brulures et découpes punk – hauts calcinés ou jupes de feutre frangés mains. Pour rajouter à l’aspect artisanal détourné, la collection est présentée avec des sacs en argile sculpté main. Une pratique d’atelier emportée dans l’underground.