Une décision qui fait suite à un dialogue avec plusieurs associations.
Les manifestants anti-fourrure qui protestaient à l’extérieur du dernier défilé Croisière de Prada présenté à New York le 2 mai dernier auront enfin vu leurs souhaits s’exaucer. Mercredi 22 mai, le groupe Prada, propriétaire de la maison milanaise éponyme, de sa petite sœur Miu Miu et des marques de chaussures de luxe Car Shoe et Church’s a annoncé par voie de communiqué qu’il renonçait à l’utilisation de fourrure animale dans ses collections. Salué par plusieurs associations mobilisées pour la défense des animaux comme PETA, cet engagement sera appliqué dès la prochaine collection féminine de Prada pour le printemps-été 2020, qui sera présentée à Milan au mois de septembre.
Mûrement réfléchie, cette décision est le résultat d’un dialogue avec la Fur Free Alliance, une organisation qui fédère une cinquantaine d’associations qui militent pour les droits des animaux parmi lesquelles figurent notamment The Humane Society of the United States ou encore la LAV, la Ligue Anti-Vivisection italienne. Depuis 2017, la liste des maisons de luxe abandonnant la fourrure ne cesse de s’allonger. En 2017 et 2018, Michael Kors, Gucci, Versace, Armani ou encore Burberry avaient déjà pris le même engagement tandis qu’en décembre dernier, Chanel annonçait ne plus utiliser de peaux exotiques telles que le lézard, le python, l’alligator et le galuchat.
Photo : Prada.
Alors que les consciences continuent de s’éveiller quant à la souffrance animale et que les consommateurs, adoptant des valeurs éthiques, sont de plus en plus exigeants, l’industrie de la mode se voit obliger d’adapter ses pratiques pour continuer à séduire sa clientèle et demeurer à l’avant-garde. « La recherche et le développement de matériaux innovants permettront à l’entreprise d’explorer de nouvelles frontières en terme de création, tout en répondant à la demande pour des produits plus éthiques » a expliqué Muccia Prada, héritière de Mario Prada, fondateur de la maison milanaise pour laquelle elle est actuellement aux commandes de la direction artistique. « L’innovation et la responsabilité sociale font partie des valeurs fondatrices du groupe Prada et la décision d’adopter une politique « fur free » (…) représente une étape importante dans le cadre de cet engagement » a-t-elle ajouté.
Ces dernières années, le mouvement anti-fourrure s’est considérablement développé et généralisé. Mais le combat n’est pas gagné. Aux États-Unis, si l’interdiction de la vente de produits en fourrure de première main a déjà été adoptée dans les villes californiennes de San Francisco et Los Angeles, à New York, où Prada présentait sa dernière collection, le sujet et l’application par la municipalité d’une loi restrictive similaire fait encore largement débat.