Yann Weber, directeur de la rédaction et de la création d’Antidote, raconte pourquoi il a choisi de consacrer le nouveau numéro printemps-été 2019 à la notion de survie, explorée de manière transversale. Voici Antidote : Survival.
I WILL SURVIVE
La question cruciale de notre survie a traversé les époques, sans jamais être aussi récurrente et protéiforme qu’aujourd’hui. Une conjoncture qu’Antidote prend le parti d’interpréter comme une injonction au progrès. Les défis, toutes les périodes historiques en ont connu : ils sont faits pour être affrontés, surmontés et analysés afin de retenir les leçons du passé au profit de l’avenir.
Ce numéro Survival n’est donc pas axé sur les menaces qui pèsent sur notre planète ou l’humanité, mais sur les solutions s’offrant à nous pour lutter face aux injustices, résister aux épreuves que nos sociétés traversent et construire un futur durable. Il s’intéresse aux architectes et urbanistes s’évertuant à donner forme à leurs utopies urbaines capables de faire face au dérèglement climatique, tout en se penchant sur les nouveaux modes de vie qui célèbrent la slow life et les vertus salvatrices d’un ralentissement devenu nécessaire à l’ère de l’instantanéité.
Antidote : Survival dresse ainsi une série de points de repères, complétés par les parcours inspirants de personnalités comme le jeune rappeur londonien Octavian, qui s’est battu pour sortir de la rue avant de percer dans la musique, Beyoncé et son hymne « Survivor » louant sa propre résilience à l’heure où les Destiny’s Child étaient en pleine tourmente, ou encore l’artiste contemporaine Hessie, à l’origine du « Survival Art ».
La lutte pour la pérennité qu’ils célèbrent s’impose également au sein de la mode: du journaliste et documentariste Loïc Prigent dont l’ironie a servi la prolifique carrière, sur laquelle il revient dans une interview fleuve, à la maison Chanel s’engageant pour préserver le savoir-faire des Métiers d’Art. Sans oublier le revival de célèbres maisons tombées en désuétude puis remises sur pieds et modernisées grâce aux visions créatives de nouveaux designers, alliées à un marketing audacieux. Car la survie est avant tout une histoire d’adaptation, de métamorphose et de renouveau.
Autant de dimensions illustrées dans ce numéro par Davit Giorgadze, photographe et artiste géorgien de 22 ans dont le talent précoce s’exprime à travers une remarquable poésie visuelle. Et si cristalliser sa sensibilité dans une esthétique novatrice était finalement la meilleure façon de surnager par-dessus l’écume du temps, pour mieux viser un idéal d’éternité ?