Le British Fashion Council vient de dévoiler la liste des récipiendaires de son programme « Fashion Trust ». Il fait partie d’un ensemble d’initiatives qui soutiennent la jeune création britannique et confirment la position de Londres comme hub créatif.
C’est lors d’un dîner organisé la semaine dernière que le British Fashion Council, équivalent britannique de notre Fédération de la Haute Couture et de la Mode, a dévoilé la liste des labels sélectionnés dans le cadre du « BFC Fashion Trust » : un de ses nombreux programmes d’accompagnement et de soutien à la jeune création. Ainsi, cette année, ce sont sept designers basés au Royaume-Uni qui ont été choisis pour se partager la somme non négligeable de 400 000 livres, soit environ 450 000 euros. Ces derniers bénéficieront également d’un accompagnement professionnel pour les aider a développer l’aspect commercial de leur entreprise, selon leurs ambitions et besoins spécifiques.
Parmi les récipiendaires de cette subvention et de ce programme de mentorat figurent le label streetwear Aries, le designer sud-coréen basé à Londres Eudon Choi, connu pour son tailoring et déjà bénéficiaire du programme les deux années précédentes, la créatrice Molly Goddard, finaliste du prix LVMH en 2018 avec ses robes en tulle volumineuses et colorées, Nabil Nayal, premier créateur de mode au monde à avoir utilisé la technologie 3D, Marta Jakubowski, qui compte notamment Rihanna et Beyoncé parmi ses fans, Paula Knorr et enfin Katie Roberts-Wood. En complément, les labels Hillier Bartley, Huishan Zhang, Mother of Pearl, Paper London et Sharon Wauchob, sélectionnés en 2018 par le British Fashion Council, continueront cette année encore à recevoir l’accompagnement de professionnels.
« Londres est une ville qui a la réputation de produire les nouveaux talents les plus prometteurs de l’industrie de la mode.»
« Grâce à la générosité et à l’engagement des mécènes et partenaires, nous pouvons continuer à offrir un soutien financier et un mentorat à quelques-uns des meilleurs talents de la mode britannique, pour les aider à développer leur identité créative tout en transformant leurs labels en entreprises internationales », se sont félicitées les deux co-présidentes du « BFC Fashion Trust », Sian Westerman et Tania Fares. Philanthrope et entrepreneuse libanaise, cette dernière a d’ailleurs exporté le concept pour l’appliquer aux créateurs émergents du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
En près d’une décennie, l’initiative « Fashion Trust », créée en février 2011, a permis d’attribuer plus de deux millions de livres à quarante-deux créateurs différents au Royaume-Uni. Ces sommes permettent, par exemple, de financer la production de prototypes supplémentaires ou de développer des plans stratégiques sur le long terme, via la création d’une boutique en ligne par exemple. Avec la banque HSBC et Revlon comme partenaires officiels, le « Fashion Trust » collabore également avec plusieurs entreprises pour que ces dernières puissent prodiguer leurs conseils à la nouvelle garde de la mode anglaise. Ainsi, outre un soutien financier, les labels sélectionnés recevront l’expertise juridique du cabinet d’avocats Taylor Wessing, tandis que Google les aidera à se développer sur le digital.
Alors que les prix célébrant la jeune création organisés par différentes institutions ou grands groupes de luxe sont désormais légion, le British Fashion Council continue de défendre et de promouvoir sa nouvelle génération de créateurs sur la scène internationale, et s’en fait le porte-voix à travers de multiples projets. Lancé en 1993, le programme NewGen est l’un d’entre eux et contribue grandement a offrir une visibilité aux nouveaux labels et créateurs tels que Matty Bovan, Charles Jeffrey Loverboy, Samuel Ross de A-Cold-Wall*, paria /FARZANEH ou encore Richard Quinn, sacré British Emerging Talent Womenswear en décembre 2018 et récompensé du premier Queen Elizabeth II Award for British Design par la reine d’Angleterre. Alexander McQueen, Christopher Kane, Jonathan Anderson… : par le passé, c’est en partie grâce aux différentes plateformes de soutien du BFC que les ténors actuels de la mode anglaise ont pu percer.
Appréciée pour sa propension à mettre en avant une créativité débridée, la Fashion Week de Londres joue sur son attractivité à l’égard des jeunes designers pour continuer à se différencier des autres semaines de la mode. « Londres est une ville qui a la réputation de produire les nouveaux talents les plus prometteurs de l’industrie de la mode. Grâce au BFC Fashion Trust […], les bénéficiaires ont la possibilité de devenir les leaders créatifs de demain », appuie Stéphanie Phair, présidente du British Fashion Council.