L’interview exclusive d’Alber Elbaz : « Ce temps m’a permis de guérir »

Article publié le 5 octobre 2016

Il vient de se voir décerner la Légion d’Honneur et demeure l’un des créateurs favoris de la mode. Dans une interview exclusive, Alber Elbaz raconte son départ de chez Lanvin, les leçons qu’il tire de ces presque douze mois à l’écart de l’industrie et dévoile ses attentes quant au prochain chapitre de sa vie. Rencontre.

Il est difficile de citer un créateur de mode contemporain plus universellement apprécié et admiré au sein de l’industrie qu’Alber Elbaz. C’est peut-être la raison pour laquelle l’annonce, fin 2015, de son abrupt évincement de chez Lanvin – après quatorze années employées à réveiller la marque et la replacer sur la carte du prestige et du respect – a épouvanté le monde de la mode.

Ainsi que la majorité des équipes, qui sont allées jusqu’à demander une entrevue avec la propriétaire de la marque Shaw-Lan Wang pour lui faire part de leurs inquiétudes face à cette décision. Certains parlaient même d’intenter une action en justice pour le retour d’Elbaz. Et à la suite du départ du créateur, une partie considérable des employés qui travaillaient à ses côtés a quitté la maison.

Pour tout vous dire, je suis une admiratrice d’Elbaz, l’homme et le créateur, depuis le jour où j’ai vu sa première collection pour Guy Laroche en 1997. Aujourd’hui encore, je regrette de ne pas avoir acheté l’une de ces robes féminines et fleuries en tulle. C’est grâce à cette collection que j’ai compris le pouvoir de transformation de la mode et que j’ai décidé de tenter ma chance dans la critique de mode.

Au fil de toutes ces années, nous avons gardé contact et quand Antidote a choisi la liberté comme thème de ce numéro, j’ai tout de suite pris conscience qu’une interview avec Alber s’imposait. Cela fait aujourd’hui presque un an qu’il parcourt le monde pour tenir des conférences dans des écoles de mode, participer en tant que jury à des concours de design, et aussi pour prendre du temps bien mérité, sans se soucier de l’horloge de la mode, pour faire le point et réfléchir à ce qu’il veut faire ensuite.

Lui et son partenaire, dans la vie et au travail, Alex Koo, ont libéré une après-midi de leur calendrier de globe-trotteurs pour déjeuner avec moi dans l’un de leurs restaurants préférés situé sur une petite rue à l’ombre de l’église Saint-Sulpice à Paris. Là, sur la table à l’angle du trottoir sous le soleil de juillet, Alber m’attendait avec une surprise. Je ne l’avais pas vu aussi en forme depuis bien longtemps et je n’avais surtout pas prévu de le retrouver ainsi – il s’ est teint les cheveux en rouge.

Tandis que nous regardions les élégants parisiens flâner et que nous goûtions à nos plats respectifs, Alber abordait de nombreux sujets et se posait de multiples questions existentielles sur son futur et la situation globale de la mode. Parmi ce dont nous avons discuté, il s’est confié sur la façon dont il a vécu son départ de Lanvin, a expliqué pourquoi la liberté est d’après lui un état d’esprit et s’est exprimé sur ce qu’il souhaite faire à présent.

ANTIDOTE. Je suis obligée de vous demander, que s’est-il passé avec vos cheveux ?
ALBER ELBAZ. J’étais chez Christophe Robin, qui est un très bon ami, et il m’a dit : « Tu sais John [Galliano] est venu, nous avons parlé de toi et il a dit que tu devrais être roux » alors j’ai dit… « ok » et voilà le résultat.

ANTIDOTE. Que pensez-vous du résultat ?
ALBER ELBAZ. C’est très bizarre. C’est un truc de méchant, de méchant comme ceux que l’on voit dans tous les films. Mais, voilà où on en est.

ANTIDOTE. Mais c’est un gros changement. Je me souviens avoir écrit dans un article sur l’arrivée de Maria Grazia Chiuri chez Dior qu’une femme qui initie un changement capillaire aussi radical, de brun à blond platine, est prête pour un bouleversement dans sa vie.
ALBER ELBAZ. Je pense que c’est un choix très intéressant. Je pense aussi qu’elle est talentueuse. Elle a fait un travail extraordinaire en duo avec Pierpaolo [Piccioli] chez Valentino. Je suis un grand fan du tandem, donc ça m’a fait naturellement un peu mal d’apprendre qu’ils se séparaient. Mais, le temps est peut-être venu pour chacun d’entre eux d’évoluer séparément. Ça va être intéressant de voir comment ils vont se débrouiller indépendamment. Et je fais confiance à Dior, à M. Arnault et à Sydney [Toledano], je sais qu’ils ont choisi une créatrice avec de l’expérience, une vraie expérience. Je lui souhaite le meilleur parce qu’en plus d’être extrêmement talentueuse, c’est aussi une personne incroyable.

ANTIDOTE. Cela fait maintenant huit mois que vous avez quitté Lanvin. Vous sentez-vous désormais libre ? 
ALBER ELBAZ. Vous savez, la liberté, c’est un état d’esprit. C’est presque comme la solitude. Vous pouvez être entouré de centaines de personnes et vous sentir seul, et parfois vous êtes physiquement seul mais ne vous sentez pas seul pour autant. Et c’est exactement la même chose pour la liberté. Je suis vraiment quelqu’un qui aime le travail. J’adore travailler, et c’est quand je travaille que j’ai le sentiment d’être en vacances. Quand je suis dans un studio, que j’attrape un morceau de tissu, que je m’engage dans sa découpe, et que je commence à transformer le rêve, l’abstraction, en réalité. Tout ça, c’est ce que je suis, et ça me manque. Je ressens vraiment un manque terrible. Pour moi, la liberté aujourd’hui, c’est de pouvoir faire ce que j’aime vraiment.

ANTIDOTE. Vous parlez de vous sentir libre et d’aimer créer, mais aujourd’hui, certains créateurs assument des rôles bien plus importants dans leur entreprise. À l’instar de Christopher Bailey, désormais président de Burberry, d’Alexander Wang, PDG et président du Comité de sa marque, puis Justin O’Shea, qui n’a jamais été designer et à présent directeur artistique de Brioni, que pensez-vous de toute cette tendance ?
ALBER ELBAZ. Ce n’est pas nouveau. Geoffrey Beene était à la tête de son entreprise, Bill Blass aussi et Oscar de La Renta dirigeait sa société. Cela amène la discussion autour de la création et du pouvoir de la création. La création est le pétrole de cette industrie, sans vraie création et sans profonde réflexion, il n’y a plus de luxe. Je pense aussi que l’intuition est un ingrédient très important, particulièrement dans le luxe, et je crois qu’il faut y retourner et accorder de la place à l’intuition.

« Aujourd’hui, tous les acteurs ou mondains célèbres s’autoproclament designer »

ANTIDOTE. Mais les créateurs, avec le travail qu’ils doivent effectuer pour créer autant de collections, la gestion des réseaux sociaux, de la presse, la création d’une campagne publicitaire pour chaque collection, peuvent-ils en plus assurer le rôle de PDG et demeurer créatifs ? N’avez-vous pas l’impression que les créateurs sont en train de se transformer en spécialistes du marketing ?
ALBER ELBAZ. Je pense que pour les créateurs, il ne s’agit pas juste de venir au studio et de faire des essayages. Quand j’étais chez Lanvin, je travaillais sur la collection, je travaillais sur le défilé, j’étais l’architecte des boutiques, je travaillais sur les vitrines des magasins, je travaillais avec l’équipe des relations presse et je m’occupais aussi d’embaucher des gens. Donc, hormis le côté financier, vous faites vraiment tout. Et je pense qu’en tant que créateur, il est impossible de dire : « je suis juste un créateur ». Si vous voulez que votre marque ait une ligne directrice, vous devez faire plus que simplement « designer ». Mais la question est la suivante : « c’est quoi le design ? ». C’est ça, la vraie question. Comment définiriez-vous le design ? Est-ce que designer entend simplement aller sur Google pour faire des recherches et refaire ce que vous y avez trouvé ? Est-ce que c’est plutôt donner à une grande équipe un thème puis venir apporter des corrections à ce qu’ils ont fait ? Aujourd’hui, tous les acteurs ou mondains célèbres s’autoproclament designer. Comment décririez-vous leur travail, que font-ils ? Je pense que le sujet est ouvert.

ANTIDOTE. Quid de vous ? Vous affirmez vous sentir le plus libre quand vous créez un vêtement. Pensez-vous avoir pris assez de temps à l’écart de l’action pour vous remettre dans le bain ?
ALBER ELBAZ. Peut-être. Ce temps m’a permis de guérir. Et il m’a accordé de l’espace pour penser, bien qu’il ne soit pas toujours facile d’avoir autant de temps libre. Mais je pense commencer à savoir ce que j’ai envie de faire. Enfin, d’un côté, j’ai envie de penser avec mon coeur, et de l’autre, j’ai envie de penser avec ma tête. J’adore l’idée d’un certain luxe démocratique. Comment faire baisser les prix ?Comment se lancer sur le marché de masse ? Et qu’est-ce que cela implique réellement ? Je déteste le mot « marché de masse » parce qu’il veut tout et rien dire à la fois. Mais la question est : comment combiner grand public et mode avec un grand M tout en maintenant des exigences sans tomber dans le mainstream ? Si vous voyez ce que je veux dire… Alex et moi avons déjà fait presque deux fois le tour du monde et quelque chose d’intéressant est en train de se passer. Les boutiques Uniqlo sont pleines à craquer. Les gens achètent ! Vous y trouvez des couples amoureux, des mères avec leurs filles, des copines, tous venus faire du shopping, la vie réelle… et c’est ce qui m’attire. La mode, c’est comme la nourriture. Si ce n’est pas comestible, ce n’est pas de la nourriture. Si vous ne la mangez pas aujourd’hui, elle sera fichue demain. Donc si on fait quelque chose dans notre studio, il faut qu’elle ait un avenir, que quelqu’un finisse par s’en servir. Et aussi, je concentre toujours mon énergie sur la recherche de nouveaux moyens de combiner besoin et rêve, de trouver un juste milieu, sans jamais tomber dans la médiocrité.

ANTIDOTE. Parlons d’amour. Dès que nous sommes amenés à discuter ensemble, l’amour arrive toujours tôt ou tard dans la conversation. Et au regard de ce qui s’est passé chez Lanvin, vous avez encaissé un coup dur et en même temps reçu de l’amour à profusion, à la fois des gens avec qui vous travailliez chez Lanvin et du monde de la mode en général. Comment l’avez-vous ressenti ?
ALBER ELBAZ. De voir tout cet amour, c’était vraiment un moment incroyable pour moi. Je pense que c’est ce qui m’a sauvé. Vous savez, je me suis tellement investi dans l’entreprise pendant toutes ces années et ce qui s’est passé m’a profondément blessé, au niveau personnel, émotionnel et professionnel. Mais j’ai vu tout cet amour, et le respect de l’équipe qui travaillait avec moi, tout le soutien de l’industrie, depuis les quatre coins de la planète. C’était génial parce qu’ils n’ont pas fait référence à moi seulement en tant que créateur mais aussi en tant que personne. C’est aussi la raison pour laquelle je me suis créé un compte Instagram.

ANTIDOTE. Je me demandais quand exactement vous aviez rejoint Instagram.
ALBER ELBAZ. Au début, je ne voulais pas puis Kevin [Systrom] m’a demandé si j’étais inscrit sur Instagram. J’ai dit « non » et il m’a dit : « mais comment c’est possible ? » et j’ai répondu « je n’ai pas d’amis photogéniques, j’ai de vrais amis ». Je ne voyais pas l’intérêt de photographier chaque plat que je commande au restaurant et chaque aéroport où j’atteris. Puis, j’ai vu la quantité d’amour que je recevais de tout le monde. C’était tellement beau. Je recevais un message d’un rédacteur-en-chef important, puis du propriétaire d’une grande société, puis un d’une femme de ménage, un autre d’un de mes assistants, et d’autres créateurs; un melting-pot de gens me contactaient. Vous savez, je parle toujours de la mode comme d’un grand business de famille plutôt que comme d’une industrie. Et vous savez quoi ? Au bout du compte, nous avons une jolie industrie avec beaucoup de gens magnifiques – et par cela, j’entends des bonnes personnes, avec un coeur. Des gens qui disent ce qu’ils pensent et qui pensent ce qu’ils disent. Je suis amoureux de cette industrie. C’est pourquoi j’ai commencé à m’impliquer dans des écoles et dans des concours.

ANTIDOTE. En effet, j’ai remarqué que vous aviez présenté le concours du « Créateur de demain » à Berlin et que vous aviez posté deux photos sur votre compte Instagram de la gagnante Edda Gimnes et de ses robes coloriées.
ALBER ELBAZ. Quand je me suis plongé dans les plus de deux cents dossiers qu’ils m’ont envoyés, je suis tombé sur le sien et je me suis dit : « c’est elle la gagnante », je le savais. Puis j’ai vu le défilé de tous les participants en ligne – parce que je ne voulais pas prendre de décision juste sur ce coup de coeur – mais en fait, le visionnage m’a juste conforté dans l’idée qu’elle serait la gagnante.

ANTIDOTE. Je trouve intéressant le fait que vous ayez aimé son travail, dont le schéma et le croquis sont visibles, parce que je me souviens que vous m’aviez dit, après tout ce qui s’est passé chez Lanvin, que vous n’arriviez plus à dessiner.
ALBER ELBAZ. Vous savez, je suis encore dans une phase de réflexion. Et je me demande ce que nous faisons aujourd’hui pour diversifier et améliorer notre travail. Que pouvons-nous changer ? Comment pouvons-nous aller vers l’avant ? Comment pouvons-nous produire des pièces non seulement intellectuelles mais aussi intelligentes ? Pourquoi le monde de la technologie a-t-il remplacé le côté glamour de la mode ? Qu’avons-nous mal fait ? Comment pouvons-nous rendre la mode glamour à nouveau ?

ANTIDOTE. En regardant autour de nous, chez Azzedine Alaïa, ou Dries Van Noten, ou d’autres… Y’a-t- il un exemple brillant, ou une direction, que vous appréciez en particulier ?
ALBER ELBAZ. Vous savez Jessica, j’ai toujours aimé l’individualité. J’aime les gens qui sortent des sentiers battus, qui sont plus authentiques. Bien sûr, je respecte beaucoup ce que font Azzedine et Dries. Mais je pense qu’il y a tellement à faire aujourd’hui dans la mode et c’est cela qui me fascine. Quand j’ai reçu le prix Fashion Group, celui que Meryl Streep m’a remis, c’était à propos du système et de ses dysfonctionnements. Et je pense qu’il y a un vrai problème avec le système actuel. Et nous devons trouver un moyen de le rendre amusant à nouveau. Est-il vraiment nécessaire de faire autant de collections colossales ? Est-il vraiment logique que les femmes qui voient un défilé en janvier soient obligées d’attendre juillet pour acheter les pièces ? Ont-elles le sentiment de s’offrir quelque chose de déjà dépassé ? Y’a-t-il une solution à cela ? Quand vous allez dans une boutique, avez-vous vraiment besoin de neuf étages de produits ?

ANTIDOTE. Vous parlez comme quelqu’un qui serait en quête d’une version plus rationnelle de la mode ?
ALBER ELBAZ. Concentration. Concentration. Contrentation ! Pour revenir à l’essence, et voir qui sont vraiment les femmes. Vous savez, j’ai désormais le temps d’aller déjeuner, je vois plus de femmes et je ressens beaucoup de confusion. Je pense que les femmes d’aujourd’hui ne savent pas vraiment ce qui est convenable ni comment porter les vêtements ensemble et je sais que l’heure est au « mélange des pièces ». Mais pour moi, vous savez, la mode n’est pas une question de savoir comment mixer le vintage, mais plutôt de savoir comment créer du vintage. Il ne s’agit pas pour autant de futurisme. Le futurisme ne m’intéresse pas, et le vintage non plus. Ce que devrait être le design, comme je le dis toujours, c’est quelque chose de semblable à une scène de crime. Vous vous retrouvez sur place et vous devez effacer les preuves. Vous pouvez donc être inspiré par le passé mais en fin de compte, quand vous présentez votre travail – il peut y avoir l’esprit de quelque chose – mais il doit y avoir de la nouveauté. Et je milite pour la nouveauté. Je suis concentré sur le jour présent et les besoins d’aujourd’hui.

« Mais pour moi, vous savez, la mode n’est pas une question de savoir comment mixer le vintage, mais plutôt de savoir comment créer du vintage »

ANTIDOTE. Et que pensez-vous de l’obsession qu’a la mode pour la jeunesse ?
ALBER ELBAZ. Mon amie Julie Gilhart m’a envoyé ce petit article qui révèle que 70 % du pouvoir d’achat provient des femmes de plus de 50 ans. Et pourtant, seuls 5% de la publicité générée ciblent ces femmes. Réfléchissez-y. Je ne dis pas qu’il faut travailler selon une philosophie gériatrique. Ce n’est pas question de ça. D’après moi, je crée vraiment pour les femmes – sans distinction de couleur, je n’y vois aucune différence. Et je n’ai de problème ni avec la minceur ni avec le surpoids, pareil pour la jeunesse et la maturité. Je ne vois pas ces choses-là. Pour moi, ce sont juste des gens, ce sont des femmes. Répondre aux besoins de femmes d’âges et de corps différents, ça, c’est mon travail ! Et ça me pose un problème quand je vois un défilé et que je sais qu’une grande partie de la collection ne sera jamais commercialisée – que c’est juste pour l’image. Ce n’est pas mon truc. Je pense que si vous invitez quelqu’un à dîner, vous le laissez manger ce que vous avez préparé. Vous ne lui montrez pas une table garnie de plats pour ensuite lui dire : « nous n’allons pas manger ça » et le ramener dans la cuisine pour dîner.

ANTIDOTE. Vous êtes en couple avec Alex depuis vingt-trois ans et vous travailliez ensemble chez Lanvin. Vous avez été tous les deux disponibles pendant les huit mois précédents, et ensemble, en même temps. Comment cela s’est passé ?
ALBER ELBAZ. C’est un moment intéressant. Pendant très longtemps, nous travaillions ensemble et nous étions partenaires. Maintenant, nous formons de nouveau un couple.
ALEX KOO. Nous avons dû procéder à quelques ajustements. Vous savez, nous sommes tous les deux accros au travail et nous aimons ce que nous faisons. Ce n’est pas comme si nous avions une famille et des enfants à qui prêter notre attention et dédier notre temps. Et puisque Alber dit toujours que Lanvin était comme son bébé, c’était aussi notre bébé. Nous nous y sommes dévoués et avons travaillé avec passion. Donc évidemment, au travail, il y avait une sorte de défi puisque c’était lui le big boss. Mais à la maison… non, non, non… Et ce n’est pas toujours simple de tout laisser derrière vous quand vous fermez la porte d’entrée. Mais nous sommes très patients l’un avec l’autre et nous nous comprenons aussi très bien. Nous nous faisons vraiment confiance.
ALBER ELBAZ. Parce que c’est très simple de s’entourer de gens qui acquiescent toujours tout. Au moins, avec Alex, je suis persuadé d’avoir quelqu’un qui me dira toujours la vérité.
ALEX KOO. Nous parlons beaucoup. On lit, on parle de choses et d’autres, de la situation des femmes. Je veux dire par là que beaucoup de bonnes idées sont nées lors de moments où nous discutions simplement autour d’un petit café ensemble. C’est un dialogue continu.

ANTIDOTE. Alors, sur quoi travaillez-vous désormais Alber ?
ALBER ELBAZ. Ce que je recherche aujourd’hui, c’est de la nouveauté dans ce que je vais faire par la suite. Et je réfléchis aussi à la façon dont je pourrais être plus pertinent.

ANTIDOTE. Mais il y a assurément un prochain chapitre. Vous n’avez pas prévu de vous retirer de la mode ?
ALBER ELBAZ. J’aime la mode – vous rigolez, j’espère.

ANTIDOTE. Alors, quand pourrons-nous nous offrir un nouveau vêtement signé « Alber Elbaz » ?
ALBER ELBAZ. Bientôt. Croyez-moi, je suis plus pressé que vous.

Cet article est extrait du dernier numéro du Magazine Antidote : The Freedom Issue, disponible sur notre eshop.

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