L’univers de Takashi Murakami, fusion extrême de tradition japonaise et de culture pop, investit jusqu’au 23 décembre 2016 les salles immaculées de la Galerie Perrotin avec l’exposition inédite « Learning the magic of painting« . Psychédélique, mystique et iconique.
Avec Koons et Hirst, Murakami incarne l’art contemporain, sa magie et ses travers. Les fleurs kawaii de cet artiste né à Tokyo en 1962 se sont baladées de galerie en musée avant d’éclore en 2010 dans les Grands appartements et la Galerie des glaces du château de Versailles. Et de provoquer le scandale auprès de conservateurs outrés qui ne voyaient en les travaux de Takashi Murakami qu’une vaste imposture, un exemple de la décadence navrante de l’art et une invasion capitaliste nauséabonde.
Reste que Murakami ne s’en cache pas, son art n’est pas confidentiel et encore moins ésotérique. Ses oeuvres se déchiffrent. Et se chiffrent aussi, souvent en millions. Classé parmi les artistes contemporains les plus cotés, Murakami a vu sa célèbre sculpture baptisée My lonesome cowboy s’adjuger pour 15 millions de dollars. Collaborateur de Louis Vuitton dont il a fait subir au classique monogramme son traitement pop et multicolore du temps de Marc Jacobs, Murakami est une signature et une marque à lui seul.
“Homage to Francis Bacon (Three Studies for Portrait of George Dyer (on light ground)”, 2016
Photo : Claire Dom courtesy of Galerie Perrotin
© Takashi Murakami/Kaikai Kiki Co., Ltd.
Son travail, soutenu par les galeristes les plus influents du marché de l’art et notamment l’américain Larry Gagosian, n’a pu échapper à quiconque s’est un jour intéressé à l’art de loin. Ce mois-ci, il revient à la Galerie Perrotin située dans le 3e arrondissement de Paris pour présenter « Learning the magic of painting ». La 12e exposition que consacre le galeriste français à Murakami en 20 ans présente une quarantaine d’oeuvres encore jamais exposées.
“Dragon Heads – Gold”, 2015
Photo : Claire Dom courtesy of Galerie Perrotin
© Takashi Murakami/Kaikai Kiki Co., Ltd.
Des pupilles diaprées aux références manga en passant par les crânes et les touches de feuille d’or, les codes de l’artiste japonais sont tous là. Il ajoute ici une dimension plus spirituelle à son oeuvre à travers son exploration des arhats, disciples clairvoyants de Bouddha, qu’il n’épargnera pas non plus. Le thème de la méditation, il l’aborde également avec la série Ensō, dont l’élément central est le cercle, symbole de vide, d’unité et d’éternité dans le bouddhisme zen.
Avec cette nouvelle exposition, Murakami confesse, à 54 ans, qu’il n’est pas encore maître dans son domaine : « À ma façon, j’ai poursuivi mon chemin en toute sincérité, pourtant je suis toujours loin d’arriver à l’essence de la magie telle que je la conçois ». Le chemin déjà parcouru mérite quoi qu’il en soit un joyeux détour par la Galerie Perrotin.
Vue de l’exposition Takashi Murakami “Learning the Magic of Painting” à la Galerie Perrotin
Photo : Claire Dom courtesy of Galerie Perrotin
© Takashi Murakami/Kaikai Kiki Co., Ltd.
L’exposition « Learning the magic of painting » est à découvrir à la Galerie Perrotin, 76, rue de Turenne, 75003 Paris, jusqu’au 23 décembre 2016.