L’exposition revient sur l’œuvre protéiforme de l’artiste français, ayant contribué à redéfinir et moderniser le langage de la sculpture.
La rétrospective se tient au sixième étage du Centre Pompidou, où un large espace totalement décloisonné accueille les œuvres de César Baldaccini. Avant de connaître la célébrité et de concevoir les trophées de la cérémonie de cinéma qui porte son nom, ce fils d’immigrés italiens passionné par Giacometti a tout d’abord commencé par souder de la ferraille, seul matériau de travail qu’il pouvait s’offrir alors qu’il était étudiant aux Beaux-Arts.
Il n’aura ensuite de cesse de triturer, façonner, et remodeler les diverses matières qui passeront entre ses mains (et ses outils), de ses « Enveloppages » des années 1970, pour lesquels il recouvre de vieux objets dans un linceul de Plexiglas, dans le prolongement des ready-made de Duchamp, aux blocs de métal comprimé de ses fameuses « Concrétions ».

Ses Expansions des années 1960 leurs offrent un parfait contrepoint, conférant une impression de mouvement, de propagation, à des pièces statiques, grâce à la découverte d’une nouvelle matière solide mais malléable – la mousse de polyuréthane. Organisée à l’occasion des vingt ans de la mort de César, l’exposition revient aussi sur sa parenthèse pop, durant laquelle il conçoit des sculptures géantes de son propre pouce – symbole tout aussi phallique qu’ironique -, dont l’une a été placée sur le parvis faisant face au musée, ou encore un sein taille XXL moulé sur la poitrine d’une des danseuses du Crazy Horse (à défaut d’avoir obtenu l’accord de Brigitte Bardot ou Jane Fonda).

Œuvre : Suite milanaise, César.
La rétrospective s’achève enfin sur son point d’orgue : la Suite milanaise, créée en 1998 à partir de Fiat neuves que la firme italienne accorde à César, qu’il compresse et repeint en couleurs vives, légères, contrastant avec le poids du métal.
L’exposition « César » se tiendra jusqu’au 26 mars 2018 au Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, Paris 4.
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