À la fin de l’année 1964, Brian Wilson est victime d’une crise de panique dans un avion qui l’emmène en tournée avec les autres membres des Beach Boys . Aux abois, il décide ne plus monter sur scène et de rentrer chez lui, à Los Angeles. Pendant que le groupe fait le tour du monde, il réalise l’un des plus grands chef d’œuvres de la musique moderne : Pet Sounds, qui paraît en 1966. Personne ne s’en remettra, et lui encore moins.
Tel est le point de départ de l’histoire raconté par Love & Mercy, qui débute sur le coup de foudre entre Brian Wilson et sa deuxième épouse, Melinda, dans un magasin de voiture où travaille cette dernière. Entre temps, il est tombé au plus bas et subit l’autorité tyrannique du psy fou des stars de l’époque, le Dr Eugene Landy. Melinda réussira-t-elle à l’arracher à sa condition de génie déchu, bourré de médicaments et paralysé par la peur ?
On connait la réponse : Brian Wilson vit aujourd’hui heureux, même s’il y a laissé une bonne partie de ses neurones. Mais qu’importe le suspense : récit musical et l’histoire d’amour, Love & Mercy est un excellent biopic d’envergure hollywoodienne mais évite le piège de la niaiserie et repose sur le talent de Paul Dano (Wilson jeune) et John Cusack (Wilson plus âgé). Le tout avec une photographie superbe, une reconstitution quasi impeccable et, surtout, un sujet passionnant : comment l’âme des Beach Boys s’est perdu sans jamais vraiment se retrouver…
Bill Polhard, Love & Mercy, avec Elizabeth Banks, Paul Dano et John Cusack.
Un texte de Sophie Rosemont