Du rap, des Lamborghini et beaucoup de pixels, telle est la formule employée par le collectif A$AP Mob pour le clip de son morceau “Yamborghini High” inspiré des hypnotisantes photographies de Richard Mosse.
Le monde du hip hop et ses artistes n’ont jamais été aussi prolifiques qu’aujourd’hui. SI les grosses cylindrées, les substances illicites et les bitches demeurent son éternel motto, le collectif américain A$AP Mob, formé à Harlem en 2006, s’aventure avec sa dernière production sur des terrains encore inexplorés.
Le titre « Yamborghini High », dévoilé en janvier à la mémoire d’A$AP Yams, fondateur d’A$AP Mob décédé un an plus tôt d’une overdose, s’offre un clip à la hauteur de sa démesure.
Cette aventure lysergique de cinq minutes prend place dans une forêt colorée dont jaillit une file de Lamborghini pixellisées. A$AP Rocky décharge son verset. La musique dit : « Je fornique avec des catins étrangères avec qui je sors, genre, tous les jours. Je porte Raf, j’ai acheté The Wraith. J’ai quitté l’état, j’aime faire la course. Je me réveille tard, j’ai perdu la forme, ouais, je mange des crêpes. »
Le rappeur avide de mode porte un ensemble imprimé camouflage multicolore, semblable à celui de la collection capsule printemps-été 2015 baptisée « Camupsychedelic » de Valentino. Ces vêtements-là sont signés du label VLONE piloté par A$AP Bari qui présentait ses créations à Paris pour la première fois lors de la dernière Fashion Week homme en janvier.
L’univers militaire et hyper saturé de « Yamborghini High » semble, lui, directement inspiré des clichés du photographe Richard Mosse. Cet artiste irlandais avait remporté en 2014 le prix de photographie Deutsche Börse à la Biennale de Venise pour son installation baptisée « The Enclave ».
Sa série de photos Infra, capturée à l’aide de films infrarouges utilisés d’ordinaire pour identifier des cibles dissimulées, révèle en couleur des scènes de guerre au Congo, où plus de cinq millions de combattants et civils ont trouvé la mort.
Photos : Richard Mosse, issues de la série Infra, 2010.