Recherche.
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Après avoir cité Picasso et Cézanne, Simon Porte Jacquemus semble cette fois-ci avoir regardé du côté des tableaux de Jean-François Millet, à l’instar « Des Glaneuses ». Transcrivant la simplicité et le caractère humble induit par le travail de la terre à travers des silhouettes monacales, l’absence de fioritures et la pureté du noir et du blanc, le créateur propose également un prosaïque upgradé. Ici, fidèle à sa démarche duchampienne, Simon Porte Jacquemus transforme l’ordinaire en œuvre d’art et habille les poireaux et autres fruits et légumes ainsi que leurs cagettes de cuir, parsemant les silhouettes souvent en popeline de coton de touches colorées.
Inspirée par l’esprit japonais d’itadakimasu, prononcé avant chaque repas en signe de respect, la collection printemps-été 2026 de Masayuki Ino pour le label Doublet rend hommage à la gratitude envers la nature, les vies qui la cultivent, et les savoir-faire nécessaires à la production de nourriture. Appliqué à la mode, l’itadakimasu donne naissance à des pièces construisant une mode plus respectueuse de la nature, confectionnées à partir de peaux de poisson, de membranes d’œufs, ou encore de filets de pêche upcyclés.
Sous les plafonds féeriques du Musée des Arts Décoratifs, Colm Dillane invitait les spectateur·ice·s du dernier show de son label KidSuper à vivre un voyage entre imaginaire et optimisme, mêlant silhouettes lunaires, inspirations vintage et une collaboration folle avec Mercedes-Benz. Entre costumes rétro, pièces peintes évoquant des dessins enfantins et accessoires littéraires, la collection printemps-été 2026 de KidSuper incarne le courage du fait d’essayer, même lorsque le succès n’est aucunement garanti.
Pour célébrer l’ouverture de son nouveau flagship au 34 avenue Montaigne, Moynat dévoile une collection capsule exclusive en édition limitée de sacs cabas en toile brune signature, inspirée des malles d’archives et noue une collaboration unique avec l’artiste Michael Samuels, qui habille pour l’occasion la vitrine d’une sculpture contemporaine, réinventant l’univers du voyage selon Moynat. Fidèle à son héritage, le malletier propose aussi des personnalisations sur-mesure, célébrant le savoir-faire artisanal unique de ses ateliers, entre tradition et modernité.
Pas de défilé cette saison pour Marine Serre, qui choisissait d’accueillir la presse le temps d’une présentation et d’un cocktail à l’ambiance intimiste et engagée. Accueilli·e·s par des mannequins s’embrassant, vêtus de combinaisons moulantes imprimées des emblématiques croissants de lune du label en all-over, les invité·e·s ont pu découvrir la collection avec les explications en live de la créatrice, soulignant son approche du « care », plus que jamais essentielle aujourd’hui.
Présenté au Musée des Arts et Métiers, l’unique show de Craig Green de l’année convoquait les Beatles, s’inspirait des patrons de manteaux pour chiens pour les adapter aux humains et mettait en scène les mannequins avec des lunettes scintillantes donnant au regard une puissance lumineuse. Hybride, tactile et sentimentale, la vision de la masculinité du créateur semblait également habitée par l’idée du vêtement comme mémoire ou vestige du passé.
Au Palais de Tokyo, Rick Owens signe un nouveau show spectaculaire, où les silhouettes plongent littéralement dans l’eau avant de ressurgir trempées. Baptême gothique, introspection sur la gloire et la mort, hommage à son propre parcours… Dans cette collection faite de nylon, denim, soie et cuir, Rick Owens explore son ADN : un « elegant sleaze » radical, où shorts découpés, vestes effilochées et capes de cuir frangées composent un vestiaire théâtral et brutal, sublimé par la mise en scène aquatique.
Avec « Huron », Willy Chavarria livre un hommage puissant à ses racines et à sa communauté. Sur un podium habité par une performance en soutien aux droits des migrant·e·s (trente-cinq hommes agenouillés en blanc, clin d’œil aux prisons salvadoriennes et à la politique de renvoi d’immigrés de l’ère Trump), le créateur réaffirme sa vision d’une mode porteuse d’amour et d’activisme.
Pour l’été 2026, Acne Studios imagine une garde-robe masculine fluide et multi-générationnelle, faite de contrastes assumés entre sportswear brillant et denim usé, polos vintage et bombers amplifiés. Sous l’impulsion de Jonny Johansson, la silhouette s’affirme avec nonchalance, préférant le mélange des genres. Cropped hoodies, textures glossy, imprimés japonais, vestes biker ultra-moulantes et sacs Camero revisités esquissent le portrait d’un homme geeky qui n’a rien à prouver, sauf peut-être qu’il est cool sans même le chercher.
Pour sa collection inaugurale chez Dior, Jonathan Anderson orchestre un défilé entre dandy casual et normcore assumé. Vestes d’officier, pantalons en denim ou rentré dans les chaussettes, cravates légèrement relâchées, lacets défaits : la silhouette Dior Homme se joue des contrastes avec poésie. Les basques du mythique tailleur Bar donnent naissance à de nouveaux trenchs sculpturaux aux volumes de tissu plissées sur les hanches, tandis que des trèfles à quatre feuilles et des fleurs ponctuent certaines pièces.
Sharon Stone incarne l’esprit femme fatale et le power dressing iconique de Mugler dans la campagne de la nouvelle capsule « re/edit » de la maison. Conçue comme un hommage aux pièces cultes de Mugler, cette collection sous forme de rétrospective revisite des silhouettes extraites des collections les plus flamboyantes de Mugler, à l’instar de la veste en laine rayée et de la jupe fendue de la collection automne-hiver 1998/1999 « Lingerie ».
Pour le printemps-été 2026, Walter Van Beirendonck nous embarque dans un pèlerinage postmoderne et poétique, guidé par ses « Stars Eyes » (le nom de la collection), symboles d’espoir et de naïveté assumée. Entre blouses de peintres tachées, costumes/exosquelettes inspirés du XVIIIe siècle et clins d’œil à la flamboyance d’Anna Piaggi, la collection joue de contrastes, de volumes exagérés et de détails revisités (boutons recouverts, cols en soie effilochée).