Près de 400 pièces (peintures, photographies, estampes, textiles, dessins, etc.) pour rendre hommage à celle qui, pourtant impressionnante de talent, resta longtemps dans l’ombre de son mari, Robert Delaunay. Et pourtant… Née à Odessa en 1885, la jeune Sara Stern se familiarise avec l’art chez son oncle, Henri Terk, bourgeois amateur de belles choses. Elle fait les Beaux-Arts de Karlsruhe, en Allemagne, puis se lance à la conquête de Paris en 1906, en pleine fièvre du fauvisme. C’est la révélation de la couleur, qui ne la quittera jamais, de ses toiles à ses vêtements – Sonia Delaunay créa sa propre maison de couture dans les années 1920. Et le début d’un langage abstrait bien à elle, dont la première expression serait, selon elle, le tissu du berceau de son fils. Elle voyage, tombe amoureuse du Portugal, traverse courageusement la Seconde Guerre Mondiale, et ce malgré la maladie et la mort de son mari. Dans les années 50, son abstraction s’accomplit pleinement et elle signe des œuvres aujourd’hui connues de tous… Il s’agit ici de la première grande rétrospective parisienne consacrée à Sonia Delaunay depuis 1967. Et il était temps ! Dense et pédagogique, la manifestation choisit le fil chronologique sans perdre de vue les principaux enjeux créatifs de l’artiste. On s’y attarde, on pourrait se perdre, et on garde en tête ces couleurs inoubliables. Il vous reste quelques semaines, courrez-y !
Un texte de Sophie Rosemont
Jusqu’au 22 Février, Sonia Delaunay, Les couleurs de l’abstraction, au Musée d’Art Moderne.
11 avenue du Président Wilson – 75116 Paris
http://www.mam.paris.fr