Des lunettes à la maroquinerie, les accessoires proposés par Bulgari en cette saison hivernale ont réussi haut la main leur hommage à Rome. Or, la seule description du sac Serpenti donne l’eau à la bouche. Des cuirs aux antipodes (alligator glossy versus nappa sage) ; des couleurs qui s’assument ; une bandoulière permettant le mouvement urbain, un format idéal. Sans oublier un effet microplissé évoquant les écailles d’un serpent qui, tout en émail et pierreries, a l’honneur de fermer le sac. On songe alors, les yeux mi-clos, aux vers de Charles Baudelaire : « Tes yeux où rien ne se révèle/ De doux ni d’amer, /Sont deux bijoux froids où se mêlent /L’or avec le fer. /A te voir marcher en cadence, /Belle d’abandon,/ On dirait un serpent qui danse / Au bout d’un bâton. » Imaginez une Cléopâtre des temps modernes, qui, la tête froide dans les affaires, perd tout sens commun en amour. Qu’importe si l’on n’est pas Italienne, qu’importe si on ne sait qui tient le rôle de Marc-Antoine aujourd’hui. La mythologie est belle ; et bien là, narrée par ce sac de dame plus explosive qu’elle n’en a l’air.
Texte de Sophie Rosemont.