Un texte de Sophie Rosemont
Daniel est petit, menu, doté d’une petite bouille mignonne qui le fait passer souvent pour une jeune fille… et qui lui vaut le surnom de Microbe. Théo est arrivé quelques jours après le début de la rentrée, il est le fils d’un antiquaire sans le sou et adore manipuler des moteurs. Ces deux-là vont devenir amis, le temps de quelques mois où ils vont inventer le moyen de s’évader… au moyen d’un véhicule fabriqué par leurs petites mains habiles et inventives en soif de liberté.
« Le but, ça devait être de mettre en avant les émotions des enfants, d’abandonner toute prétention esthétisante » explique Michel Gondry dans une note d’intention – rassurons-nous, Microbe et Gasoil est loin d’être un film sans attraits visuels. Or, on est touché en plein cœur par ces ados en opposition avec ce qui les entoure (la mère démissionnaire ou dépressive, le père absent même en étant là) sans s’inscrire dans une révolte démesurée. Film d’apprentissage croisé avec le road movie, ponctué musicalement par les douces mélodies de Jean-Claude Vannier, le nouveau long-métrage de Michel Gondry prouve à quel point sa sensibilité est indispensable au cinéma français.