« On vivait comme le plongeur sous sa cloche de verre, dans ce noir océan de silence, mais un plongeur qui pressent déjà que la corde qui le reliait au monde s’est rompue et qu’on ne le remontera jamais de ces profondeurs muettes. On n’avait rien à faire, rien à entendre, rien à voir, autour de soi régnait le silence vertigineux, un vide sans dimensions dans l’espace et dans le temps. On allait et venait dans sa chambre, avec des pensées qui vous trottaient et vous venaient dans la tête, sans trêve, suivant le même mouvement. » Stephan Zweig, Le Joueur d’Echecs.
La chevelure courte, mais savamment ébouriffée, il joue aux échecs, et pense sans doute à la meilleure stratégie à adopter. Contre un adversaire ou en solitaire ? Qu’importe, ses réflexions l’ont emmené suffisamment loin pour que cela soit secondaire, ou presque. Adrien Sahores (tel est le nom de ce modèle songeur) est particulièrement élégant, d’une élégance intemporelle et incontestable signée Ermenegildo Zegna. Fondée il y a un peu plus d’un siècle, la maison italienne rend grâce à ses origines en proposant nobles matériaux et coupes acérées. Avec un simple gilet et une veste en drap de laine, Zegna redéfinit l’homme tel qu’il doit être : imposant sans être pédant, masculin sans être macho, classieux sans être apprêté. Echec et mat.
Un texte de Sophie Rosemont.