Lorsque son épouse attendait leur premier enfant, le photographe sud-africain Pieter Hugo a eu comme un électro choc : pour assumer pleinement ce nouvel être qui faisait son entrée dans sa vie, il devait remonter jusqu’à ses racines. En témoigne une série de photos, dont une quarantaine est exposée dans deux salles savamment éclairées de la Fondation Henri Cartier Bresson. Des portraits, des paysages, des natures mortes, mais surtout des portraits. De proches, de connaissances, d’inconnus. Tous incarnent la diversité de ce pays complexe, hanté par la colonisation et l’apartheid, rongé en son sein par la violence. Ces images sont prenantes, bouleversantes parfois, étonnantes souvent. Elles nous interrogent comme elles ont interrogé Pieter Hugo dans son rôle de parent (« kin » en anglais), façonnant l’identité mémorable de cette série, quelque part entre intime et universel, espoir et fatalisme, richesse et pauvreté, solitude et dialogue, couleur et obscurité…
Pieter Hugo, Kin. Jusqu’au 26 avril à la Fondation Henri Cartier Bresson, 2 impasse Lebouis, 75014 Paris.
Un texte de Sophie Rosemont