Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu’il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte.
Guillaume Apollinaire, La Chanson du Mal-Aimé
Depuis toujours, l’homme Fendi fait confiance en son charisme. Nul besoin d’en faire des tonnes ou de jouer mille fois de suite la carte de l’excentricité. Le classicisme lui convient parfaitement, comme à tous ceux qui savent de quoi ils sont capables (en l’occurrence, de beaucoup). Cachemire sombre près du corps, chapeau de dandy, jambe souple, moue confiante… Et puis, surtout, ce manteau de cuir sur ses épaules.
Ce bouclier de peau retournée, on le retrouve sur les podiums du défilé automne-hiver 2015-2016, dans des couleurs performantes (noir, rouge, camel), accompagné d’une écharpe XXL rayée et de maille seyante. Et, lorsque les petits monstres chers à Fendi s’y invitent, le simple manteau devient un manifeste à la fois ludique et existentiel. L’effet Peekaboo… ?
Une chose est sûre: l’hiver prochain est empreint de légèreté : un vent souffle dans les cheveux de ces colleges boys incarnant la relève d’une certaine bourgeoisie 70’s. Rafraîchissant.
Un texte de Sophie Rosemont.