Texte : Laurence Vely
C’était il y a 5 ans, pile. En septembre 2010. Antidote sortait son premier numéro, The denim issue. « Plus brutal, plus cru que tout ce que je faisais jusqu’à ce jour-là dans les magazines, Antidote est surtout né de l’envie de créer un support de désintoxication de la presse mode ». La douceur de la voix de Yann Weber peut quelquefois trancher avec son propos (a-t-on bien entendu d’ailleurs ?), mais il est impossible de douter de sa sincérité. Se désintoxiquer donc. « Mon garde-fou, c’est le fonctionnement par thématique ultra-anglée du magazine, qui m’oblige à dépasser la série mode, à ne pas rentrer dans l’image que par le prisme de la tendance ».
Deux fois par an, en février et en septembre, plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le monde vont donc acheter, certains religieusement (j’ai vu de mes propres yeux quelques personnes parler d’Antidote en regardant vers le ciel) la nouvelle issue.
Dix numéros plus tard donc, Antidote fait plus que jamais partie du paysage de la presse mode, singulier, effronté, et régulièrement salué pour la qualité de ses séries mode et de ses articles – quelques-unes des plus belles plumes de la presse française viennent se faire plaisir ici. C’est sur cette base de plaisir, de confiance et d’envie, loin des diktats de l’audience et du clic à tout-va, que nous avons eu envie de réfléchir à une déclinaison digitale plus engagée du Magazine Antidote.
Nous voulons être avant tout une fenêtre ouverte sur les personnalités qui nous inspirent, les créatifs, les photographes, les designers, les artistes, mais aussi devenir le support incontournable de cette industrie incroyablement moderne et changeante qu’est la mode. Nous positionner de façon forte et pérenne sur ce qui constitue l’avant-garde du moment, sans céder à l’hystérie de la tendance, et de la consommation junk de l’information. Fournir une réflexion inspirée et inspirante pour les créatifs des années 2015, ceux qui, pour citer Yann Weber « aiment l’art, la culture, l’image, la littérature ». Et le digital, of course. Bienvenue sur le nouvel Antidote digital.