Sœur de Miley et fille de Billy Ray, Noah, 17 ans, est la dernière du clan Cyrus à se lancer en solitaire avec un single intitulé Make Me (Cry) et la sortie prochaine d’un premier album. Rencontre avec une pop star en devenir.
Elle était déjà célèbre avant même d’avoir souhaité l’être. Noah Cyrus, élevée par un père star de la country dans l’ombre médiatique de son illustre aînée, n’a jamais vraiment connu l’anonymat.
Née au lendemain du millénaire, elle n’a que trois ans quand elle fait ses débuts dans une série américaine avant de figurer, quelques années plus tard et à plusieurs reprises, dans Hannah Montana, incarnée par une Miley Cyrus encore paisible.
Celle dont on avait retenu jusqu’alors le visage mutin des premiers et très jeunes tapis rouges emprunte cette année le chemin qui lui semblait déjà tracé en dévoilant un premier single Make Me (Cry) en featuring avec le producteur britannique Labrinth. La Californienne raconte dans cette ballade mélancolique, entre le répertoire voluptueux de Lana Del Rey et la pop électrique de Miley, la difficulté à se défaire d’une relation toxique.
À 17 ans, Noah Cyrus a grandi plus vite que le reste de ses camarades. Sa fanbase aussi. Avec près de 3 millions de followers Instagram et un clip visionné 70 millions de fois sur YouTube, elle se targue déjà d’un single disque d’Or aux États-Unis et termine un album pour la fin de l’année. Derrière l’apparente assurance d’une jeune artiste bien conseillée, découverte d’une musicienne précoce, d’une jeune femme engagée et d’une adolescente sensible.
Robe en maille à strass, Sonia Rykiel. Choker à clous, Métamorph’Ose.
Que s’est-il passé depuis la sortie de Make Me (Cry) à la fin de l’année passée ?
À vrai dire, je ne pensais pas que tout irait aussi vite et ne m’attendais pas à ce que ce morceau reçoive un tel accueil. C’était mon premier single, et je sais que tous les artistes n’ont pas la chance de rencontrer le succès immédiatement. J’ai travaillé avec Labrinth, un producteur, compositeur et chanteur incroyable sur ce morceau que nous avons écrit et enregistré en une journée. Nous avons travaillé vraiment très vite.
Pourquoi alors attendre presque un an pour dévoiler votre album ?
Je crois qu’il faut juste que je sois patiente. Avant l’album, je dois réflechir et organiser de prochaines sorties de singles. En réalité, l’album n’est pas encore terminé et je n’ai pas envie de le bâcler. J’ai commencé à l’écrire à l’âge de 15 ans alors je m’y accroche.
Êtes-vous toujours en phase avec ce que vous écriviez à l’âge de 15 ans ?
J’écoutais mon tout premier morceau il y a quelques jours de cela avec mon manager et tout est en effet très différent aujourd’hui. J’ai beaucoup grandi dans ma façon d’écrire : je suis passée du récit d’une situation hypothétique à la vraie vie au cours des trois ou quatre dernières années.
À gauche : Robe, Alyx. Bomber, Icosae.
À droite : Robe en maille à strass, Sonia Rykiel. Choker à clous, Métamorph’Ose. Ceinture à œillets métallique, Alyx. Chaussures à plateformes, Marc Jacobs.
Robe, Alyx. Bomber, Icosae.
Robe en maille à strass, Sonia Rykiel. Choker à clous, Métamorph’Ose. Ceinture à œillets métallique, Alyx. Chaussures à plateformes, Marc Jacobs.
Que faut-il attendre de cet album ?
L’album s’appelle NC-17, il devrait sortir cet automne si tout se passe bien. En fait, je passe mon temps à ajouter des sessions d’enregistrement supplémentaires dès que de nouvelles idées me viennent à l’esprit. Je pense cependant ne plus en avoir pour longtemps. Il aura, je l’espère, beaucoup de sonorités différentes, toujours dans cette veine pop. J’ai grandi avec la musique country, et on en retrouvera des influences ça et là.
Qui vous a inspiré pour cet opus ?
Ben Howard m’a toujours inspiré, depuis que j’ai commencé la musique à 14 ans. J’ai beaucoup d’inspirations. Mon père en est une majeure, My Morning Jacket, Band of Horses, puis Ed Sheeran, Lady Gaga, Bruno Mars. Tous m’inspirent de façon différente et souvent au-delà de leur musique.
Vous n’avez donc aucun problème avec le mainstream ?
J’adore la musique commerciale. Je mélange un son mainstream avec d’autres sonorités, c’est d’ailleurs ce mélange que l’on retrouve dans Make Me (Cry). Je pense que ce morceau n’est pas un morceau mainstream typique mais il fonctionne à la radio et s’inscrit malgré tout dans la lignée des tubes actuels.
Ce morceau raconte le chemin pour venir à bout d’une relation toxique, à quoi faites-vous référence ?
Ce que Make Me (Cry) dit entre les lignes, c’est : « J’ai du mal à partir, je t’aime à mourir mais tu n’as rien à m’offrir en échange ». À l’époque où je l’ai écrit, je ne faisais référence à rien en particulier mais je pense qu’aujourd’hui il résonne différemment quand je l’écoute.
Vous chantez : « I never needed you like I do right now », qui est la personne dont vous avez le plus besoin aujourd’hui ?
Je suis partie depuis trois semaines pour cette tournée de promotion européenne et j’ai toujours besoin de ma mère autour de moi, alors c’est certainement d’elle dont j’ai le plus besoin aujourd’hui. On s’appelle tout le temps, où que je sois. Nous sommes tous très proches au sein de la famille et ma mère fait tout pour repousser le jour où je déménagerai de la maison.
Manteau, Ellery.
Est-il vraiment plus facile de commencer une carrière quand tout le monde connaît déjà votre nom ?
C’est en fait plutôt difficile. D’un côté, vous commencez du début, mais d’un autre, tout le monde a déjà les yeux rivés sur vous et vous attend au tournant. Cela ne laisse pas beaucoup de place à l’erreur, car si vous fautez, vous pouvez être sûrs que tout le monde vous en tiendra rigueur. Je m’y suis habituée et je pense que ça fait partie du jeu. Mais il est simplement difficile de se présenter en tant qu’artiste débutant quand tout le monde pense déjà bien vous connaître.
N’aviez-vous pas peur de ne pas être prise au sérieux avant la sortie de votre single ?
Si naturellement, je pense que cela va durer encore quelques mois ou peut-être même un an. Les gens ne me prendront pas au sérieux puis ils apprendront à me connaître avec mon album qui est vraiment un opus très personnel. J’espère qu’il aidera les gens à se rapprocher de moi et à mieux s’identifier à qui je suis et qui j’ai envie d’être.
Quelles facettes de votre personnalité avez-vous envie de montrer ?
Je veux qu’ils sachent que je suis honnête avec eux, que mes paroles ne sont jamais biaisées. Mes interviews raconteront toujours qui je suis. Je veux aussi qu’ils comprennent que nous traversons finalement les mêmes choses.
Comment avez-vous vécu votre enfance en tant que cadette de cette famille ?
De mon point de vue, c’était totalement normal. Ça a l’air différent pour les gens qui nous regardent de l’extérieur. Ils pensent que j’ai eu une vie dingue mais c’était juste commun. Mes parents ont toujours fait très attention à ce que mon enfance ne soit pas impactée par la célébrité. Ma mère ne voulait même pas que je commence la musique avant l’âge de 18 ans. Et en tant que cadette, c’est comme dans toutes les familles, on te cherche un peu, tes frères et sœurs te portent, te chatouillent et te font hurler jusqu’à ce que ton père intervienne. Plutôt normal, non ?
À gauche : Corset, Cadolle. Culotte en coton, Calvin Klein. Jean oversize, Hed Mayner. Choker, Eddie Borgo.
À droite : Manteau, Ellery.
Corset, Cadolle. Culotte en coton, Calvin Klein. Jean oversize, Hed Mayner. Choker, Eddie Borgo.
Manteau, Ellery.
Qu’avez-vous appris de la carrière de votre père ?
Mon père a été nominé aux Grammy’s. Il a reçu de nombreuses distinctions. Je pense que c’est l’une des personnes les plus talentueuses que je n’aie jamais rencontrées. Il a aussi su rester lui-même et c’est important à mes yeux. J’ai appris qu’il ne fallait pas laisser les médias vous transformer. Il n’avait pas accès aux réseaux sociaux à ses débuts, et il a pu se concentrer sur sa musique et c’est aujourd’hui quelqu’un de très terre-à-terre. Peu importe sa notoriété, il n’a jamais pris la grosse tête et c’est pour cela que je l’admire.
Comment appréhendez-vous les réseaux sociaux ?
Les gens peuvent y être extrêmement méchants mais j’y suis habituée. J’ai dû supprimer les commentaires sur Instagram pour mon propre équilibre mental mais aussi celui des autres. Car certaines personnes se faisaient intimider sur mon compte et je me sentais d’une certaine façon coupable de ce harcèlement. Les gens ont beaucoup de confiance en ligne mais ils n’oseraient jamais dire en face ce qu’ils écrivent sur les réseaux sociaux. Ils sont parfois très violents et j’ai horreur de cela. Aimez-vous plutôt que de semer de la haine !
Votre sœur a aussi subi ces violences en ligne, qu’en retenez-vous ?
Il est vrai que ma sœur a subi les foudres de pas mal de haters et j’ai beaucoup appris de cela. Elle s’en est toujours moqué, elle se fiche de ce que les gens peuvent penser d’elle. Elle m’a fait comprendre qu’il ne fallait pas se laisser intimider ou essayer de changer pour répondre aux attentes de ceux qui vous harcèlent.
À gauche : Robe, Alyx. Bomber, Icosae.
À droite : Manteau, Ellery. Chaussures à plateformes, Marc Jacobs.
Robe, Alyx. Bomber, Icosae.
Manteau, Ellery. Chaussures à plateformes, Marc Jacobs.
Comment vous aide-t-elle au quotidien ?
Elle est vraiment très douée quand il s’agit de vous aider à prendre confiance en vous. C’est le genre à m’appeler pour me dire qu’elle m’aime et que je lui manque, nous nous témoignons respectivement de l’amour au quotidien. C’est vraiment un modèle de réussite.
Vous étiez aussi en 2008 la voix de Ponyo dans le manga de Hayao Miyazaki, votre évolution a-t-elle été aussi magique que celle de votre personnage ?
Ce film est très spécial, il y a des similitudes entre ce qui m’est arrivé et ce qui se passe dans le film. Il y est aussi question de réchauffement climatique.
Quelles sont les causes qui vous importent ?
Je déteste les parcs aquatiques SeaWorld plus que tout au monde, je voudrais pouvoir libérer toutes ces magnifiques créatures dans la nature. Je travaille avec PETA pour faire sortir les animaux des cirques, nous essayons actuellement d’y interdire la présence d’éléphants d’ici à 2019. Nous voulons faire arrêter la dissection dans les lycées et aussi interdire les chevaux d’attelage à New York pour les remplacer par des voitures électriques. Je reçois beaucoup d’attention, notamment sur les réseaux sociaux et je souhaite me servir de cette communauté qui me suit pour mener à bien des actions qui m’ont toujours tenu à cœur.
Le single Make Me (Cry) [ft. Labrinth] de Noah Cyrus est disponible sur iTunes et les plateformes de streaming légales.