Photographe : Liang Hengyi. Direction de création : Yann Weber. Stylisme : Imruh Asha. Groomer : Thomas Lorenz @ Atomo. Motion designer : Golgotha.
Texte : Maxime Leteneur.
En seulement quelques années, 13 Block s’est imposé comme l’une des références les plus sûres de la trap française. En parallèle, les quatre rappeurs de Sevran qui composent le groupe ont également été choisis comme nouveaux ambassadeurs de la Nike Air Max Plus, aussi connue sous le légendaire nom de
« TN ». 2019 leur tend les bras.
Zed, Zefor, Stavo et Oldpee se connaissent depuis la primaire, ils ont grandi ensemble dans la même cité, fréquenté les mêmes halls d’immeuble, ont eu les mêmes professeurs, ont fait les mêmes conneries… Mais surtout, ensemble, ils ont rappé. Aujourd’hui, les liens qui unissent le groupe ne semblent pas s’être effrités une seconde. Ils pensent comme un seul homme tout en faisant valoir leur individualité et leur talent respectif, pour mieux annexer la planète rap.
Sorti en avril dernier, leur dernier projet Triple S a consacré le quatuor sevranais comme l’un des groupes les plus excitants du moment. Le disque entremêle des flows explosifs réunis dans une série de bangers incandescents, des textes forts qui racontent la rue, la violence et la dureté d’une vie passée dans la cité des Beaudottes, et des productions signées par les meilleurs beatmakers de l’hexagone. Le triptyque gagnant d’une ascension vers les sommets du rap game français. Près d’un an plus tard, 13 Block est resté hyperactif : le groupe multiplie les concerts, freestyles et featurings de choix sur les albums de Ikaz Boi, Myth Syzer ou encore Maes, tout en préparant un nouvel album, alors qu’il a été intronisé ambassadeur des Nike TN. Rencontre.
ANTIDOTE. De la sortie de votre mixtape XIII sortie en 2014, suivie de Violence Urbaine Émeute et Ultrap en 2016 puis enfin Triple S cette année, pouvez-vous nous expliquer votre processus de création ?
OLDPEE. On a fait la net-tape XIII avec nos propres moyens, qu’on a révélée sur la plateforme Datpiff. On n’a pas fait de clip à ce moment là, on a payé que le studio. Au moment de sa release, on travaillait déjà sur Violence Urbaine Émeute que l’on a sorti sur le label HotDeff avec qui on venait de signer, puis Ultrap est sortie 6 mois après VUE. Au moment où Ultrap tournait et où on faisait des showcases, on composait quelques nouveaux sons et puis on a rencontré Ikaz Boi, on a noué des liens, fait deux-trois morceaux ensemble, et c’est comme ça que Triple S est né.
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Zefor. Pantalon, Off White. Pull col roulé, Uniqlo. Veste, Pihakapi. Sneakers OG Sunset, Nike.
À vos yeux, en quoi Triple S se différencie de vos précédents projets ?
ZEFOR. Il y a une différence au niveau des productions déjà : les beats d’Ikaz Boi nous ont « ouverts », si on compare avec nos anciens projets. Les instrus nous emmenaient dans des flows différents, il y a eu une bascule. Et entre-temps, on a aussi changé nos manières d’écrire.
OLDPEE. On a atteint une certaine forme de maturité. Et le bilan est assez positif : il n’y a eu que des bons retours, et des sons comme « Vide » ou « Somme » ont bien marché.
Vos morceaux ont toujours été très ancré dans votre quotidien, vous y décrivez ce que vous vivez au jour le jour. Votre réalité a-t-elle cependant changée depuis le succès de votre dernier album ?
OLDPEE. Notre quotidien est resté le même, on est toujours à Sevran, mais notre réalité elle a un peu évolué. Triple S nous a permis d’obtenir davantage de reconnaissance. Mais on ne se dit pas qu’on traverse la gloire, qu’on a percé et qu’on est connus. On est reconnus, ce n’est pas la même chose.
Studio, featurings, clips, promo, concerts… Vous êtes très demandés en ce moment. Comment vous adaptez-vous à ce rythme ?
ZEFOR. C’est un métier. Quand il n’y a pas de taff, t’es ramolli, mais quand il y en a tu dois charbonner, tu t’adaptes.
« L’idée derrière notre collectif, c’est de diviser pour mieux régner »