Encore assoupis par les ponts de mai, on débute la semaine en douceur avec le folk minimal de William Fitzsimmons. Rien d’ennuyeux là-dedans : le musicien américain, qui est aussi psychothérapeute, peut accompagner sa guitare acoustique d’une boîte à rythmes avec un naturel déconcertant. Pittsburgh (Grönland) est si joli qu’on aurait tort de s’en priver.
En revanche, si l’on a besoin d’un réveil-matin efficace, il suffit de passer à haut volume le nouvel album du groupe anglais Hot Chip, Why Make Sense ? (Domino). L’électro est délicieusement eighties, mâtinée de hip-hop et il est impossible de résister à la voix d’Alexis Taylor, qui mène avec Joe Goddard ce collectif de geeks accros au dance-floor.
Dans la catégorie des bonnes surprises, nous avons Shamir. À 19 ans, il vit encore chez sa maman, en banlieue de Las Vegas, mais son premier album, Ratchet (XL) est une révélation. Avec ses instrumentations synthétiques et sa voix sans âge, sans sexe mais douée d’un maximum d’émotion, il nous épate avec sa pop polymorphe.
Enfin, la touche féminine de la semaine est sans conteste Beth Jeans Houghton alias Du Blonde, qui se réinvente totalement dans son second album, Welcome Back To Milk (Mute). Le rock y est brut, charnel et n’est pas sans nous rappeler un certaine Courtney Love d’antan.
Attention cependant aux rivales telles que Torres. À 23 ans, Mackenzie Scott a déboulé de Nashville avec un second album elle aussi. Le rock de Sprinter (Partisan Records) est remarquablement troussé… Et il peut, avec Adrian Utley de Portishead à la production et l’apport de la section rythmique de PJ Harvey. Tiens, tiens…
Un texte de Sophie Rosemont