Honey Dijon : « Le succès est la meilleure revanche »

Article publié le 13 avril 2023

Texte:  Tal Madesta. Photographe : Unai LaFuente. Styliste : Yann Weber. Coiffure : Mike O’Gorman. Maquillage : Maria Comparetto. Coordination mode : Matéo Ferreira. Production : Aurea Productions. Assistant photographe : Matthew Tortolano. Assistant styliste : Tudor Covaciu. Assistante Production : Amélie.

Après un premier album remarqué, la productrice de musique électronique, DJ et designer Honey Dijon a sorti « Black Girl Magic », une ode à l’amour pour sa communauté. Retour avec l’artiste américaine sur son rapport à la mode, à l’art et à la politique.

TAL MADESTA : En 2022, vous avez sorti Black Girl Magic, votre deuxième album. Il s’ouvre avec une chanson intitulée « Love Is », dans laquelle vous dites : « Je danse pour l’amour, je travaille pour l’amour, je suis l’amour. » Est-ce une manière de conjurer quelque chose ?
HONEY DIJON : L’album est une célébration de l’amour de soi, de la communauté, de la musique, de la vie. C’est une lettre d’amour à l’amour, en quelque sorte. La chose la plus radicale que vous puissiez faire dans la vie est de vous aimer complètement, au lieu d’attendre l’amour des autres comme une validation.
Comment avez-vous justement transposé cette lettre d’amour en musique ? Quel a été votre processus de création sur cet album ?
Lorsque j’ai commencé à l’écrire, en 2020, c’était juste avant la pandémie, juste avant George Floyd. Il s’agissait initialement d’une célébration de la musique que j’aimais en grandissant. Puis la vie a pris un nouveau tournant, elle a adopté une tonalité différente. Il y a eu le mouvement Black Lives Matter et beaucoup de violence contre les personnes trans. J’ai travaillé avec beaucoup de femmes et de personnes queer écrivain·e·s et musicien·ne·s. Je voulais m’engager davantage pour ma communauté. L’album part d’une réflexion sur ce que nous avons vécu avec la pandémie et le mouvement Black Lives Matter. Le morceau « Love Is A State Of Mind » est une réaction à cette conjoncture. Je voulais faire passer le message qu’il faut se tenir debout pour défendre ce en quoi l’on croit, ne pas avoir peur d’être qui nous sommes, et être entouré·e·s par nos communautés. Je crois que toute création artistique doit parler de son époque. L’album a commencé comme une lettre d’amour à la musique dance et s’est transformé en un miroir de son temps.
Honey Dijon : Tenue et chaussures, Rick Owens. Boucles d’oreilles, Laruicci.
Vous multipliez les casquettes : vous êtes DJ, productrice, icône de mode et designer, tout en étant politiquement engagée… Pourquoi considérez-vous qu’il est important de faire coexister toutes ces voix ?
Pour la clarté d’esprit et la vision. Je ne sépare pas les disciplines créatives. Faire des vêtements, de la musique, de l’art, c’est la même chose pour moi. Je m’inspire en ce sens d’artistes comme Jean-Michel Basquiat. Il était dans un groupe, artiste, DJ. J’adore cette époque de New York, entre 77 et 81, avant les années SIDA. C’était une période créative et féconde dans l’histoire des clubs de New York. Mon travail prend racine dans la philosophie de ce temps. J’essaie simplement de poursuivre la conversation, de faire perdurer cette culture. 

Honey Dijon : « Nos récits et nos corps sont racontés à partir d’une perspective cis-hétéro. Il faut que cette situation prenne fin. »

Y a-t-il des moments particuliers qui ont constitué des points de bascule dans votre carrière ?
Ma vie entière est un point de bascule ! J’utilise mon expérience de vie en tant que personne noire queer, en tant que femme trans racisée, en tant qu’amoureuse de l’art, en tant qu’amoureuse du sexe, et je me nourris de la manière dont tout cela interagit. Après, il y a eu des bascules concrètes, comme le fait de déménager à New York, d’être entourée de personnes queer du milieu de la mode… Le moment le plus décisif a été ma Boiler Room pendant le Sugar Mountain de 2018. Elle a permis de montrer au monde mon héritage et mon amour de la musique. Toujours est-il que j’ai tellement de souvenirs marquants que je ne saurais tous les lister : je pense à la création de bandes-sons pour Dior et Louis Vuitton, aux fêtes queer underground de New York… J’ai énormément vécu. Tout ce que j’ai fait dans ma vie, ça a été de m’assurer de ne pas mettre les gens et les choses dans des cases. Mes sets sont le reflet de qui je suis : ils sont éclectiques. Je m’intéresse à tout, des travailleur·se·s du sexe aux couturier·ère·s. Je les sublime toutes et tous sous le même jour. C’est pareil depuis mes quinze ans. Je ne crois pas au passé, au présent ou au futur. Tout existe sur une ligne continue. Tout existe en même temps.
Honey Dijon : Manteau, Luis De Javier. Bottes, Abra. Boucles d’oreilles, Justine Clenquet.
Selon vous, la mode et les « tendances » sont destinées aux personnes qui n’ont pas assez de personnalité pour affirmer leurs propres goûts. Mais vous travaillez beaucoup pour l’industrie de la mode ! Comment expliquer cet apparent paradoxe ?
En matière de mode, je travaille surtout avec des ami·e·s et des personnes dont j’aime la vision. Le style est une question d’expression de soi. La mode est une question de tendances. Cela ne signifie pas que ces deux pans ne peuvent pas coexister. Si je devais reformuler ce que j’ai dit, disons que je suis plus intéressée par l’inspiration que par l’aspiration. Souvent, les marques de luxe veulent que vous aspiriez à avoir l’air riche, bourgeois·e ou chic. Moi, je ne m’intéresse pas aux vêtements qui ont pour seule raison d’être le fait de constituer des signes de richesse. Je suis nourrie par la mode qui permet l’expression de soi.

Honey Dijon : « Je n’ai pas besoin qu’on m’aime. Mais je ne devrais jamais être opprimée simplement parce que j’existe. »

Il y a une ironie dans le fait que la mode soit l’apanage des plus riches, alors que les tendances proviennent principalement des cultures marginalisées…
La plupart des marques de mode créent à partir d’un certain endroit. Nous sommes tellement avancés dans l’histoire moderne… Vous ne pouvez rien créer qui n’ait déjà existé avant. Cela dit, on parle actuellement de la manière dont l’intelligence artificielle change la mode, la conception des vêtements, les shootings photo… Mais oui, si on rembobine l’histoire de la mode, elle a été créée pour l’élite de la société. C’était pour les riches ! Ce n’était pas destiné à la rue. Je suis vraiment heureuse que ça change, que la mode soit devenue démocratique et que les influences puissent partir du bas vers le haut au lieu du contraire. J’ai récemment assisté au Prix LVMH et la moitié du catalogue de designers nominé·e·s listait des autodidactes. Aucun·e d’entre eux·elles n’est diplômé·e d’une école de mode : ils·elles ont juste une vision. Ça nous amène à devoir redéfinir ce qu’est la mode. « Être à la mode », ça ne veut plus rien dire.
Honey Dijon : Robe et bracelets, Saint Laurent. Chaussures, Maison Ernest.
La question du profil des designers est aussi importante. Vous dites en avoir assez que des créateur·ice·s essaient de parler à la place des personnes trans. Vous aimeriez voir plus de designers trans parler de nos réalités. Est-ce que ça évolue avec le temps ?
Non. Il n’y a pas beaucoup de personnes trans qui occupent des postes créatifs dans la mode. Je pense par exemple à Pierre Davis de No Sesso, Nix de Lecourt Mansion… Nos récits et nos corps sont racontés à partir d’une perspective cis-hétéro. Il faut que cette situation prenne fin.
Qu’est ce que ça changerait, concrètement ?
Au lieu d’être sur un moodboard, nous serions dans les réunions [en anglais, cette phrase comprend un jeu de mot intraduisible : « Instead of being on a moodboard, we would be in the boardroom », NDLR] ! C’est ce que je fais en tant que femme trans noire : regagner de l’agentivité sur ma narration. Ce sont les cultures queer qui font la mode. Nous sommes celles et ceux qui créent les récits, mais nos propres récits sont racontés sans nous. Nous avons encore un long chemin à parcourir.
Honey Dijon : Tenue, Rick Owens. Boucles d’oreilles, Laruicci.
Cela pose la question de la représentation.
Oui ! Qui voulons-nous devenir et de qui voulons-nous nous inspirer ? Nous devons trouver la beauté en nous-mêmes, dans nos propres histoires, au lieu d’essayer de ressembler aux bourgeois·es. Vous pouvez être habillé par de grandes maisons, ça ne changera pas votre place dans la société. Ne nous leurrons pas. Est-ce qu’on bénéficie du même niveau de respect et de visibilité que les autres dans la société ? C’est la question la plus importante.
C’est important, car les récits que nous avons sur les personnes trans sont très durs. Je trouve difficile d’imaginer une vie en tant que personne trans sans humiliation et sans honte… Pour les jeunes trans en particulier, c’est compliqué de se projeter dans la possibilité que la vie peut être épanouissante.
C’est comme si le but unique, c’était d’avoir le meilleur passing possible. Pour les femmes trans, il faut à la fois passer et correspondre entièrement aux standards de beauté. Si vous êtes un homme trans, vous devez être la version ultime de la masculinité. Nous devons redéfinir la notion de beauté et regagner du pouvoir sur nos récits. Il s’agit encore une fois de la différence entre inspiration et aspiration.

Honey Dijon : Tenue, Alaïa. Bague, Hugo Kreit. Boucles d’oreilles, Laruicci. 
Considérez-vous le fait d’être une femme trans noire qui a réussi comme étant un moyen de montrer que nous ne sommes pas seulement le produit des structures d’oppression ? Est-ce votre façon d’être un modèle ?
Je ne suis pas un modèle, je suis une possibilité. Je veux montrer qu’il est possible d’être designer, directeur·rice artistique, photographe et d’être en tête des line-ups de festivals. Nous n’avons pas à vivre dans l’obscurité. En tant que femmes trans, on n’a pas à se résoudre à être travailleur·se du sexe et à vivre notre vie à travers le regard masculin. C’est aussi une réflexion que je me fais pour les femmes trans mannequins. Elles sont encore enfermées dans l’histoire de quelqu’un d’autre.
Appelons un chat un chat : le mannequin est une publicité humaine. Vous êtes là pour jouer un rôle dans la vision de quelqu’un d’autre. Vous n’êtes pas là pour vous-même. Le mannequinat, c’est un point de départ : pour celles qui le peuvent, il faut le prendre et le transformer en quelque chose d’autre. J’ai eu cette conversation avec Raya Martigny il y a quelques années. Je lui ai dit que c’était incroyable ce qu’elle faisait. Je l’ai encouragée à pousser plus loin. Défendre sa propre histoire. Ne pas être l’objet du récit de quelqu’un d’autre.
Honey Dijon : Combinaison, Mugler. Boucle d’oreille,  Justine Clenquet.
Je vais continuer avec une actualité déprimante. Nous sommes témoins dans le monde et notamment aux États-Unis d’un véritable harcèlement législatif envers les personnes trans, avec plus de 400 projets de loi anti-trans soumis cette année seulement. La musique et l’art peuvent-ils être des outils pour lutter contre la transphobie ?
Il y a plusieurs manières de militer. Je fais du militantisme avec mon travail. J’essaie d’être un vecteur qui permet de poursuivre l’œuvre d’autres DJ queer noir·e·s. Je veux continuer de célébrer cette créativité qui a été colonisée, effacée, diluée. Je veux participer à la conservation de cette énergie historique. Nous sommes historiques. Le politique essaie d’effacer quelque chose qui fait partie du monde depuis sa création. Je ne sais d’ailleurs pas ce qu’il·elle·s essaient de faire disparaître, on ne peut pas anéantir la nature ! La création artistique est réprimée pour nous faire oublier cette vérité.

Honey Dijon : « Nous devons cesser de demander la permission. Au lieu d’essayer de les convaincre, qu’ils aillent se faire foutre. »

Ce que vous dites me fait penser aux interdictions de spectacles de drag queens… C’est la jonction parfaite entre la répression de l’art et des personnes qui ne se conforment pas aux normes de genre attendues d’elles.
Ce qu’il se passe aux États-Unis avec les drag queens est clair comme de l’eau de roche. La personne lambda ne fait pas la différence entre une drag queen et une femme trans. C’est donc une manière détournée pour le politique de rendre illégale la transidentité. Il ne fait qu’utiliser une porte dérobée. Nous ne devrions pas avoir de personnes cis-hétéro qui font des lois sur nous : il·elle·s ne savent rien de ce que l’on vit. Et une des choses que je déteste le plus, c’est quand les personnes trans disent : « Je suis né·e dans le mauvais corps. » Ça n’existe pas, un mauvais corps. Peu importe le parcours, un corps trans est tout aussi précieux et beau que n’importe quel autre corps. Il ne s’agit pas de mauvais corps, il s’agit de mauvaise société. Ce pour quoi nous nous battons, ce pour quoi tous les mouvements de justice sociale se battent, que ce soit la lutte pour le droit à l’avortement, les droits des personnes trans, Black Lives Matter… C’est la lutte pour l’humanité. Je n’ai pas besoin qu’on m’aime. Mais je ne devrais jamais être opprimée simplement parce que j’existe.
Honey Dijon : Veste et jupe, Versace. Top et collier, R&M leathers. Chaussures, Maison Ernest.
Cette pression ne vient pas seulement du pouvoir politique. Les TERF, par exemple, sont de plus en plus présentes dans le débat public, en Europe et aux États-Unis.
Les TERF sont vraiment intéressantes. Il y a tant de questions intersectionnelles en jeu. Il y a le privilège de race, le privilège de classe… et beaucoup de misogynie intériorisée, je pense. Je ne peux pas croire l’inverse quand je vois des femmes se battre autant pour enlever des droits à d’autres femmes. Toutes les femmes n’ont pas les mêmes trajectoires ou les mêmes contours. Le récit selon lequel une femme devrait être comme ceci ou comme cela, c’est une création des hommes. Les mêmes hommes qui font des lois contre les personnes marginalisées. Je trouve cela assez hypocrite, au regard de ce contexte politique, que les TERF existent. Je me dis… Ont-elles perdu la tête ? Où est la logique ? Make it make sense
Votre premier album s’appelle The best of both worlds, ce qui peut être interprété comme un tacle aux personnes qui fétichisent les personnes trans. Du moins, en tant qu’homme trans, c’est comme cela que je l’ai compris.
Les gens qui ont compris, ont compris ! Quand on est trans sur le marché du dating, beaucoup de personnes disent : « Tu es le meilleur des deux mondes ! ». Je pense toujours : « Eh bien, le plaisir est pour qui ? Pas pour moi ! ». Par ailleurs, le nom de l’album est un jeu de mots, parce que le disque est un mélange de house et de techno. C’était une métaphore pour dire que l’album était entre les genres musicaux. Les gens de notre communauté ont compris le clin d’œil à la transidentité. Je veux parler davantage de cela, d’ailleurs : de l’objectification vécue par les personnes trans et de la nécessité d’atteindre l’autonomie dans notre sexualité.
Honey Dijon : Top transparent et jupe, Alaïa. Soutien gorge, R&M leathers. Boucles d’oreilles, Laruicci. Chaussures, Mugler. 
La question de l’autonomie et de l’agentivité revient systématiquement dans vos réponses.
Oui ! Je veux que nous racontions nos histoires sans le regard masculin, le regard des TERF, sans le regard de qui que ce soit… Quand les personnes trans pourront-elles décider seules de qui elles sont ? Une grande partie de la haine qu’on se voue à nous-mêmes réside dans le fait d’essayer de répondre à une norme qui ne fonctionne même pas pour les personnes pour qui cette norme est destinée. Pourquoi devrions-nous essayer de nous y conformer ? L’un des savoirs les plus précieux que Madonna m’a transmis, c’est sa réaction à l’immense backlash qu’elle affronte pour vivre comme elle le veut. Toujours trop vieille pour faire ceci ou cela… Mais elle décide entièrement de comment elle veut mener sa vie. Elle est autodéterminée. Je trouve cette posture d’une force incroyable. Elle ne laisse pas les gens définir à sa place comment elle est, en tant qu’être sexuel. Elle dit : « Je ne vais pas disparaître parce que vous pensez que mon corps ne vaut pas autant qu’un corps de 20 ans. » C’est un jeu auquel les femmes partent perdantes, quoi qu’elles fassent. Autant changer de perspective. C’est la même chose pour les personnes trans. Nous devons cesser de demander la permission. Au lieu d’essayer de les convaincre, qu’ils aillent se faire foutre.

Honey Dijon : « Je suis une totale perverse. J’aime le sexe intense et charnel. »

Et on le voit justement sur le plan légal ou médiatique : essayer de convaincre qui que ce soit ne fonctionne pas.
Je pense que nous devons vraiment commencer à nous impliquer davantage en politique. Mais cela demande de l’énergie. Lorsqu’on est trans, on passe souvent sa vie à essayer d’aller bien, à faire en sorte que l’extérieur reflète l’intérieur. Être trans est éreintant émotionnellement. Les soins, les chirurgies, tout ça simplement pour marcher dans la rue. Le soi-disant privilège du passing permet avant tout de survivre jour après jour. Et au-delà du fait d’être trans, il faut également faire face à la condition de femme. Même quand on passe, on est toujours objectifiées ou vues comme des citoyennes de seconde zone.
À titre personnel, comment réussissez-vous à naviguer dans la vie malgré cet étau ?
Être en bonne santé, heureuse, vibrante, avoir des relations amoureuses et des ami·e·s… C’est la meilleure revanche. Le succès est la meilleure revanche.
Honey Dijon : Robe et chaussures, Rick Owens. Boucles d’oreilles, Laruicci.
Vous vouliez vous venger ?
Non, je ne le voulais pas… C’est juste la cerise sur le gâteau. Si vous agissez par vengeance, vous agissez à partir d’un lieu de peur et à partir du point de vue de la personne qui vous a blessé·e. Vous ne dites pas autre chose que : « Tu m’as fait du mal. » Ce n’est pas un lieu idéal à partir duquel vivre sa vie… Mais c’est un endroit de grande férocité.
La presse centre souvent tout votre parcours de vie autour de votre identité de femme trans noire… N’est-ce pas fatigant d’être constamment réduite à cela ? Comment être quelqu’un d’autre ?
Je trouve ça très ennuyeux [elle dit ces deux mots en français, NDLR]. Ennuyeux et réducteur. Il y a tellement de choses plus intéressantes à propos de moi que ma race et mon genre. Je préfère parler de ce que j’aime dans le sexe, de ma relation avec mes parents…
Du coup, quelle est votre relation avec vos parents et qu’est-ce que vous aimez dans le sexe ?
Je viens d’une famille très aimante et soutenante. C’est génial de passer d’une relation parent/enfant à une relation d’amitié. Je n’ai pas à cacher des parties de moi-même, car mes parents sont mes ami·e·s. Je suis très chanceuse et reconnaissante, car je sais que tout le monde n’a pas eu accès à cela. Mon père et ma mère aiment écouter de la musique et faire la fête, ils ont un sens de l’humour très sarcastique. J’ai hérité cela d’eux·elles. On ne vient pas de ses parents, on vient à travers eux. Quant au sexe, je suis une totale perverse. J’aime le sexe intense et charnel. J’adore l’edging, le spit-roasting, lécher des orteils… J’aime tout ! Je suis une véritable déviante, et je dis ça avec tout l’amour que j’ai dans le cœur.

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