Nouveau logo, nouvelle identité, nouveaux modèles, Lancel fête cette année ses 140 ans et n’a jamais eu l’air aussi jeune. Pour la rentrée, Nicole Stulman, directrice de la création de la maison, imagine Nine, une collection de trois modèles indispensables. Nous l’avons rencontrée, elle raconte le renouveau du maroquinier, évoque ses défis et dévoile son secret le mieux gardé.
Antidote : En quoi Lancel se distingue-t-il des autres marques de luxe sur le marché ?
Nicole Stulman : Je pense qu’en premier lieu, nous ne nous prenons pas trop au sérieux. Il s’agit de faire de belles choses fonctionnelles, réalisées avec le plus grand soin. Mais pas des choses précieuses qui resteraient sur une étagère. Nos sacs sont destinés à être utilisés tous les jours, à devenir des compagnons. Il y a quelque chose d’authentique et de sport dans cette marque, à laquelle je m’identifie avec beaucoup de sincérité.
Qu’est-ce qu’un sac doit absolument avoir ?
Il doit avoir une âme. Je déteste quand un sac n’a aucune interaction avec une personne. […] J’aime que mes petits amis aient du caractère et mes sacs aussi. Créer est pour moi avant tout une histoire de cuir, et des possibilités qu’il offre, ce qu’il veut faire, et d’essayer de concilier son idée et ces possibilités. Je pense qu’il y a une idée de mouvement dans mes créations, et j’aime donner une gestuelle à un sac. Cela commence avec la question : « Qu’est ce qui va distinguer ce sac ? ».
Quel est votre plus grand défi à l’heure actuelle ?
Sans doute le contexte économique. Une de mes amies m’a récemment écrit par email que « le shopping n’est plus fun » et je pense que c’est le grand défi ? Comment enthousiasmer, éveiller l’intérêt des gens à nouveau ? Lancel avait vraiment perdu en panache mais maintenant nous avons à nouveau de beaux produits à un prix juste. Je pense qu’il faut de la patience à l’heure actuelle mais quand les gens vont redécouvrir Lancel, ils comprendront qu’il s’agit d’un nouveau chapitre.
Quelle a été votre première rencontre avec Lancel ?
Quand j’étais à l’université, la sœur d’une de mes amies était la responsable de la boutique Lancel de New York. Et nous pensions que c’était la chose la plus chic du monde ! Nous ne savions même pas à quoi ressemblaient les sacs mais c’était ce nom – Lancel ! Si français, glamour, juste « whaou » !
Au début de votre carrière, vous avez dessiné des vêtements. Pourquoi être passé aux accessoires ?
Parce que je n’étais pas très douée! Mes vêtements ressemblaient à des costumes, mais avec les accessoires, j’étais bien meilleure parce qu’il y a vraiment une minutie dans les détails, on peut les ajuster au millimètre, quelque chose de beaucoup plus personnel.
Qu’est-ce que vous faites quand vous ne travaillez pas ?
Là, j’essaie de me remettre au piano. Et j’essaie aussi de faire du sport. Je me suis inscrite à l’aquabiking, alors on verra ! Mais ce que j’aime le plus, c’est me faire masser. Et j’adore chanter, nous avons une machine à karaoké au bureau.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ?
Le meilleur conseil, c’est de suivre son instinct. Je me suis aperçue que si je ne faisais pas, ça finissait mal. Nous sommes une équipe ici chez Lancel, donc je me retrouve parfois à trop vouloir faire plaisir. Mais quand je le fais, cela ne finit jamais bien, alors je m’oblige à suivre mon nez. Mais en même temps, il faut savoir garder un esprit ouvert.
Un secret que vous n’avez jamais osé confier à personne ?
Et bien… j’ai peur de n’avoir en réalité aucun talent. Que je suis un imposteur et que les gens vont s’en apercevoir.
La collection Nine de Lancel est disponible dès à présent dans les boutiques et points de vente Lancel
et sur la boutique en ligne de la marque.