La nuit, tous les chats sont gris, et tous les styles sont permis. Après des années de dressing cocktail, on se libère et on convoque les différents chics du répertoire mode pour mélanger à notre guise couleurs et matières. Plus besoin de se dénuder le dos ou de jouer les décolletés vertigineux pour faire effet. Les paillettes, les frous-frous et les traînes à n’en plus finir n’ont plus de caractère obligatoire. Ainsi, Balmain joue sur l’éclat des couleurs primaires et une taille diaboliquement ceinturée. Chez Dior, l’effet smoking prime, version veston – et hors de question d’oublier ses longs gants. La robe longue est réinventée chez Givenchy : toujours aussi fluide, mais à la fois pop et ethnique, elle évite le passe-partout tout en se révélant étonnamment portable. Miuccia Prada révèle l’excentricité de la nuit, rappelant la décadence des Années Folles, mises au goût du jour de l’épure. Chez Lanvin, on sait très précisément ce que veut une femme le soir : une jupe qui virevolte, des matières précieuses, une tenue impeccable. Enfin, Gucci investit le cuir pastel, le rehausse de pierreries et livre une robe qui joue sur les codes nocturnes avec une sagesse malicieuse. Les grands soirs n’ont que faire du show-off. Seule compte l’audace de l’allure.
Un texte de Sophie Rosemont – Posté le 15 Décembre 2014