Plongée en eaux troubles. La boucle d’oreille suit le contour du visage, souligne le grain de peau, fait ressortir la couleur de l’iris… Consacrée aux bijoux présentés lors du défilé Dior printemps-été 2015 , cette série issue du « Digital Issue viewed by Daniel Sannwald » partage son esthétique pop intergalactique.
Robes coupées dans le vif, crinolines 2.1 et costume d’obédience spatiale : pour cette saison, Raf Simons vise une autre dimension, tant du point de vue couture que stylistique. « The future is coming on », chantait Gorillaz ! Convoquant la flore universelle, le créateur inscrit cette allure jusque dans ses accessoires. La géométrie miroitante de « Dior Set », l’arborescence futuriste de « Mise en Dior », l’ethnique chic de la culte « Tribale » et, de la toute nouvelle « Diorosphère », en métal finition palladium incrustées de pierres telles que l’onyx ou le corail… Les modèles se suivent et ne se ressemblent pas, à l’image des visages ici présents, de leurs formes et de leurs couleurs, du rouge d’un œil au vert d’une paupière… Rien de rutilant, mais de brillant, oui – dans tous les sens du terme.
Ces mannequins sont-ils humains ? La texture de leur peau et leur regard illuminé semblent indiquer qu’ils ne font peut-être que passer par ici, que leurs origines sont plus complexes que ce que l’on ne pense et, surtout, que l’avenir est ailleurs.
Un texte de Sophie Rosemont