© Photos Jan Welters pour Antidote
Inspirée par sa fille Marguerite, née en 1897, la faiseuse de chapeaux qu’était Jeanne Lanvin est devenue une créatrice qui aimait les bals, les thés entre amies, la couture, le bleu et, avant tout, les belles robes. Agrémentées de rubans, broderies, perles et de jolis nœuds, elles deviennent l’effet de style de la marque. Après l’âge d’or des années 20 et la mort de Jeanne en 1946, Lanvin connaît une période de flottement, et plusieurs couturiers à sa direction artistique (Antonio Cánovas del Castillo, Jules-François Crahay, Claude Montana ou encore Cristina Ortiz) jusqu’à l’année bénie de 2001, quand la mécène Shaw-Lan Wang rachète Lanvin et recrute Alber Elbaz. Depuis, chaque collection est une réussite, chaque défilé est une fête. Champagne, musique calibrée pour le dancefloor, jolies dames célèbres en robe du soir (évidemment !), et mannequins divins glissant sur le sol brillant… Avec Elbaz, Lanvin revit de toutes ses forces. De Catherine Deneuve à Rihanna, les ambassadrices de choc ne manquent pas et même les vitrines de la rue du Faubourg-Saint-Honoré offrent un spectacle savamment mis en scène par Lanvin – immortalisé dans le beau livre « Lanvin, I Love You », paru en 2014. D’après Elbaz, une femme doit tomber amoureuse à chaque fois qu’elle s’habille en Lanvin. Mission accomplie, et les coups de foudre sont voués à durer encore longtemps… Même après 126 ans d’existence, la maison de mode reste indémodable.

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