« Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
Qu’allument les soleils des brumeuses saisons…
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu’enflamment les rayons tombant d’un ciel brouillé ! »
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal.
C’était un instant magique. L’ouverture du défilé Giorgio Armani printemps-été 2015 était traversé par des femmes à la fois sylphides et femmes fatales. Imprimés animaliers, coupes fluides et cette prédominance d’un beige à tomber – Dieu sait pourtant que cette couleur est difficile, aussi bien à créer qu’à porter. Le sable est invoqué dans toute sa dimension estivale. On a chaud mais tout est rafraîchissant, comme ce jeu de découpes sur ce look zébré.
Nomade, aventurière, urbaine : la femme Armani est plurielle, et c’est ce qui se retrouve dans cette image volontairement brouillée, comme peuvent l’être seuls certains paysages. Elle a sans doute chaud, elle est heureuse et elle se laisse aller… La sensualité façon Armani ne suit pas les chemins parfois trop parsemés de bling de la mode italienne. Elle est plus subtile, plus assumée aussi. Plus femme, en somme.
Un texte de Sophie Rosemont.