Comment Nicolas Ghesquière fusionne les cultures chez Louis Vuitton

Article publié le 12 décembre 2017

Photos : Yann Weber pour Antidote : Fantasy hiver 2017-2018. Texte : Edouard Risselet. Modèle : Elise Agee @Ford Models. Coiffure : Rebekah Calo, Natalie Shafili. Maquillage : David Jones, Brodine Naugle.

Le directeur artistique de Louis Vuitton puise dans tous types de cultures et contre-cultures pour ses collections, de la science-fiction au kabuki, en passant par le sportswear.

En parallèle du défilé Croisière 2018 de Louis Vuitton à Kyoto, Antidote a filmé une passion saphique entre deux mannequins du show : Elise Agee et Hannah Elyse, toutes deux photographiées par Yann Weber dans le dernier numéro d’Antidote : Fantasy et vêtues de la collection automne-hiver 2017 de la maison française.

Réalisateur : Yann Weber. Studio Manager : Edouard Risselet.
Modèles : Elise Agee @Ford Models et Hannah Elyse @Oui Management.
Coiffure : Rebekah Calo, Natalie Shafili. Maquillage : David Jones, Brodine Naugle.
Vêtements et maroquinerie, Louis Vuitton automne-hiver 2017-2018.
D’une citation de Kill Bill à un baiser langoureux au rythme du synthé de la chanteuse Fishbach, la vidéo explore, catapulte et célèbre différentes cultures et contre-cultures. En écho au travail de Nicolas Ghesquière dont les multiples et diverses références fusionnent au sein collections qu’il dessine pour Louis Vuitton depuis quatre ans, avec une fluidité totale, brisant frontières et époques.

À gauche : Robe noire brodée lunettes, Louis Vuitton. À droite : Gillet, trench, ceinture, bottes, Louis Vuitton.
Sa ligne Cruise 2018 présentée au Musée Miho, aux alentours de Kyoto, s’inspire ainsi de différents arts traditionnels japonais, du maquillage Kabuki aux masques du théâtre Nô, en passant par les estampes de paysages, les films de Kurosawa et les costumes de Kansai Yamamoto. Elle reflète son obsession pour le pays du Soleil Levant – dans le prolongement bienvenu des collaborations de Louis Vuitton avec Takashi Murakami ou encore Yayoi Kusama -, déjà traduite en 2015 à travers le choix de Lightening comme égérie : l’héroïne aux cheveux roses de Final Fantasy, mannequin virtuel de la campagne Séries 4.

À gauche : Robe, cape en fausse fourrure, Louis Vuitton. À droite : Robe et lunettes, Louis Vuitton.
Le designer nourrit d’ailleurs une passion dévorante pour l’univers de la science-fiction, qui transparaît à nouveau dans sa collection printemps-été 2018, où l’une des modèles arbore un t-shirt à l’effigie des personnages de la série Stranger Things. Et si Nicolas Ghesquière s’aventure parfois du côté de la pop, il n’hésite pas non plus à s’inspirer de références plus classiques, comme pour sa collection automne-hiver 2017, où il mélange des classiques presque caricaturaux de l’élégance française à des détails punk.

Veste, pantalon, petite malle fleurie, Louis Vuitton.
Le choix des lieux de ses défilés fait d’ailleurs écho à la célébration culturelle cosmopolite, totale, et transversale exprimée à travers ses collections. Lors de la Cruise Collection de Rio en 2016, Ghesquière avait choisi d’organiser le défilé Louis Vuitton au musée d’art contemporain à l’allure futuristique Niterói, conçu par l’architecte Niemeyer, un an après celui de Palm Spring où un autre bâtiment à l’architecture grandiose et radicale servait de décor : l’ancienne maison de Bob et Dolores Hopes, signée John Lautner.

À gauche : Veste noir, Louis Vuitton. À droite : Robe à volants, Louis Vuitton.
Mais c’est vraisemblablement en le Louvre, plus grand musée au monde revenant sur tous les courants artistiques ayant marqué l’Histoire de l’Art et rehaussé d’une touche contemporaine grâce à sa pyramide en verre, que les collections de Nicolas Ghesquière pour Louis Vuitton trouvent leur plus juste écrin. Le directeur artistique l’investissait à nouveau en octobre pour la présentation de sa proposition printemps-été 2018. Un bataillon de mannequins en redingote, baskets et lunettes rétrofuturistes se lançait cette fois dans le récemment rénové Pavillon de L’Horloge aux épais murs de pierre. Et c’est précisément là, quelque part entre le XVIIIe siècle et l’horizon 2018 que le créateur imposait à nouveau, habilement et de façon pérenne la maison Louis Vuitton parmi les monuments de la culture française.
Cet article est extrait de Magazine Antidote : Fantasy hiver 2017-2018 photographié par Yann Weber.

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