Comment le style des parisiennes est venu à bout des clichés

Article publié le 7 mars 2017

Photographie : Yann Weber. Stylisme : Charlotte Toffin.
Coiffure : Héléne Bidard. Maquillage : Tiziana Raimondo. Assistante Styliste : Charlotte Gendron
Texte : Alice Pfeiffer.

À l’heure de la chute des frontières entre luxe et rue, la mode embrasse plus que jamais un mashup de styles et de références. En partenariat avec la boutique en ligne Zalando, Antidote tire le portrait de six Parisiennes anticonformistes à l’allure téméraire et métissée.

Si la Parisienne fut longtemps rattachée à un certain fantasme de bourgeoisie bohème, se promenant éternellement rive gauche, celle-ci a évolué : en 2017, elle vit parfois dans les périphéries de la ville, a injecté du sportswear et de la fripe au cœur d’un chic assoupli et hybride. Sa mode est le miroir de sa culture : décloisonnée, connectée, décomplexée. Plus qu’une tendance, c’est devenu une philosophie : ce mélange des genres appelé « mashup » juxtapose, confronte et fusionne les styles, en faisant exploser leurs parois.

Cette vision, c’est aussi celle de Zalando, dont la campagne actuelle « Remixez la Mode », avec A$AP Rocky en égérie, prouve la fluidité entre les catégories, les sphères, les moments de la journée. Avec Antidote, voici le portrait d’une génération sans œillères.

CLAIRE MOST

25 ans, rédactrice mode
@claire_most

SHOP THE LOOK   Sweatshirt imprimé, Topshop sur Zalando.fr Bomber, House of Sunny sur Zalando.fr Jean brodé, Topshop sur Zalando.fr

SHOP THE LOOK   Sweatshirt imprimé, Topshop sur Zalando.fr Bomber, House of Sunny sur Zalando.fr Jean brodé, Topshop sur Zalando.fr

Comment décrirais-tu ton style ? Quelles références sont croisées et remixées ?
J’aime le vintage, les années 90, le sportswear les jeans taille haute dits « mom jeans » – un mélange assez français je pense.

Qu’a apporté le style à ta vie ?
Le style est une façon de parler de soi, de raconter son univers, montrer ce qui nous inspire. Par internet notamment, j’ai pu faire des rencontres, découvrir une communauté des personnalités émergentes, et travailler en tant que modèle.

Quelles idées essayes-tu de véhiculer et démanteler en t’habillant ?
J’évite à tout prix la vulgarité. J’essaye aussi de montrer que je n’ai pas passé trop de temps devant le miroir, que mon look est effortless. En mode, les choses les plus belles à regarder sont parfois les plus simples.

Comment l’arrivée d’internet a-t-elle transformé ton rapport à la mode ?
Les réseaux sociaux ont permis d’ouvrir les portes à des profils autrefois aux antipodes de cet univers : à des blogueurs d’avoir accès à des défilés, à des mannequins plus size d’avoir des centaines de milliers de followers. C’est une petite révolution, cette nouvelle ouverture !

Quel est le pouvoir le plus positif de la mode actuelle ?
C’est connecté au pouvoir d’Instagram : on s’attarde plus sur la personnalité de quelqu’un que sur sa maigreur ou son uniformité. La mode est actuellement en quête de gens normaux, de singularités, de vécus, d’histoires personnelles.

CAMELIA TLEMÇANI

21 ans, fondatrice d’un magazine en ligne
@camelia.tl

SHOP THE LOOK   T-Shirt, Michael Michael Kors sur Zalando.fr Chemise en coton rayé, Patrizia Pepe sur Zalando.fr Jupe en vinyl, Miss Selfridge sur Zalando.fr Sandale en fourrure, Topshop sur Zalando.fr Créoles, Topshop sur Zalando.fr

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Comment décrirais-tu ton style ? Quelles références sont croisées et remixées ?
Je porte beaucoup de pièces normcore trouvées aux puces ou dans des boutiques vintage. Je joue avec des références dites « beauf » et avec le mauvais goût de façon plus large – je viens, par exemple, de me raser une partie du sourcil et refuse de me soucier de ce qu’en penseront les gens.

Que t’a apporté la mode ?
Paris est une grande ville ou l’on peut se sentir perdu lorsqu’on y arrive la première fois, mais la mode permet une intégration plus rapide : les parisiens s’intéressent aux différences stylistiques, se montrent plus avenants. La mode permet d’indiquer une personnalité, des caractéristiques immédiates.

Quelles idées essayes-tu de véhiculer et démanteler en t’habillant ?
On me dit souvent que j’ai l’air méchant parce que je porte majoritairement des couleurs sombres. J’essaye principalement de sortir du lot, de montrer que je suis différente à l’heure ou trop de gens s’habillent pareil.

Comment l’arrivée d’internet a-t-elle transformé ton rapport à la mode ?
Cela apporte évidement beaucoup d’inspiration car on suit de nombreuses marques, mais aussi, cela crée une discussion : je poste mes looks sur les réseaux sociaux, ce qui a convaincu des magazines de me contacter, ou encore Mademoiselle Agnès à me shooter en tant que modèle pour la campagne de sa capsule avec Tati.

Quel est le pouvoir le plus positif de la mode actuelle ?
C’est un mode d’expressions plus variées que jamais : il y a plus de styles et de groupes, et de sous-cultures qui détruisent la vision stéréotypée que les gens ont parfois de Paris.

LAURIANNE MELIERRE

25 ans, journaliste et animatrice radio
@laurianneme

Comment décrirais-tu ton style ? Quelles références sont croisées et remixées ?
Je n’ai pas vraiment d’appartenance fixe, beaucoup de choses différentes me font envie, venant de mes racines camerounaises, de mes voyages, qui m’ont apporté une certaine ouverture d’esprit sur la mode. Au quotidien, je remixe du sportswear et des marques plus traditionnelles. Cela peut aller d’une grande chemise de mon père à une vieille paire de Clarks ou un bon jean Levi’s vintage.

Quelles idées essayes-tu de véhiculer ou démanteler à travers tes vêtements ?
J’aime surtout l’idée que je peux réconcilier beaucoup de gens autour d’une même tenue : qu’un monsieur âgé puisse me complimenter sur mes chaussures vintage et qu’un garçon aime ma veste Adidas. Au travers de ces validations, on réalise que des personnalités a priori lointaines ont plus en commun qu’on pourrait le croire en premier lieu.

Qu’a apporté le style à ta vie ?
Cela m’a appris à être profondément curieuse, à apprécier le bon et le mauvais goût. Après l’adolescence, j’ai commencé à ne plus me conformer au dresscode qu’on voulait bien m’imposer. Autrement dit, ne plus m’habiller pour qui que ce soit, sauf pour moi même, et ne viser que la satisfaction qu’une tenue me procure personnellement.

Comment l’arrivée d’internet a-t-elle transformé ton rapport à la mode ?
Cela a rendu les possibilités d’expression et de visibilité beaucoup plus vastes. On peut s’inspirer de n’importe qui, Instagram est une sorte de moodboard incroyable qui a redonné une puissance aux voix alternatives. Cela a appris aux jeunes de 12 à 18 ans à être beaucoup plus tolérants et accepter les différences. Cette tendance actuelle vers le mashup permet d’arrêter d’enfermer les gens à l’intérieur de catégories : on n’est ni gothique, ni freak, ni emo, mais un mélange de cultures et d’inspirations et c’est extrêmement positif.

Quel est le pouvoir le plus positif de la mode actuelle ?
Il y a un vrai sentiment de prise de conscience générale. Que ce soit une mode ou pas, cela tire tout de même le processus vers le haut : on pense aujourd’hui de façon plus ouverte aux corps, aux sexes, aux genres, aux religions, aux lieux de production. Les gens regardent leur façon de consommer d’un œil critique et connecté à un contexte plus large.

BARBARA MALEWICZ

25 ans, rédactrice mode
@malebitch

SHOP THE LOOK   Pull, Selected Femme sur Zalando.fr Créoles, Aldo sur Zalando.fr Pantalon en velours, The Kooples sur Zalando.fr Bottines à strass, Topshop sur Zalando.fr

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Comment décrirais-tu ton style ? Quelles références sont croisées et remixées ?
Je pense mêler diverses touches des années 90 : du sportswear, du hip-hop, le coté Kids mais aussi le personnage de Natalie Portman dans le film Léon, avec son blouson bomber et son tour de cou. J’ai eu une grosse période rock quand j’étais adolescente, que je continue à citer en portant des chaînes et des baggies, en inspiration à Nirvana et au mouvement grunge.

Qu’a apporté le style à ta vie ?
Je suis réservée en tant que personne et suis devenue plus audacieuse par le biais de la mode. Mes tenues parlent pour elles-mêmes et suscitent un intérêt de la part de marques et de photographes, ce qui m’a amené à prendre part à diverses reprises à des projets mode.

Quelles idées essayes-tu de véhiculer et démanteler en t’habillant ?
J’aimerais aider à décomplexer les choix vestimentaires, à porter plus de choses colorées, plus osées. J’ai vécu à Londres où la liberté créative est incroyable, les gens ne se regardent pas comme à Paris – qui demeure malgré tout plus libre que la province. Autrement dit, oser être différent et en être fier !

Comment l’arrivée d’internet a-t-elle transformé ton rapport à la mode ?
Grâce à internet, j’ai découvert la tendance kawaii quand j’étais jeune, ce qui m’a marqué. Je suis sur les réseaux sociaux depuis les débuts, à commencer par un Skyblog. J’ai toujours pris le parti pris de me montrer, ça fait partie de tout un processus créatif autour d’un look : je pense à une tenue, parfois même en pleine nuit, je réfléchis à une façon de la montrer, de l’incarner, de la mettre en scène, et à qui pourra la prendre en photo. C’est le début d’un dialogue plus large avec des internautes.

Quel est le pouvoir le plus positif de la mode actuelle ?
La mode a libéré les femmes et leur a donné le droit de porter le pantalon. Aujourd’hui, c’est encore via le style que gagnent en visibilité des féminités plus diverses, plus métissées. Le girl power, c’est être et porter absolument ce que l’on veut.

ODILE GAUTREAU

24 ans, graphiste
@o.g.queen

SHOP THE LOOK   Blouson bomber, Baum Und Pferdgarten sur Zalando.fr T-Shirt à manches longues zippé, House of Sunny sur Zalando.fr Jean, Topshop Boutique sur Zalando.fr Sneakers montantes, Opening Ceremony sur Zalando.fr

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Comment décrirais-tu ton style ? Quelles références sont croisées et remixées ?
J’ai un style éclectique qui mélange streetwear, sportwear des années 90 trouvé en fripes et des pièces ethniques. Je peux par exemple porter un t-shirt en wax et un jogging, deux pièces aux origines et significations différentes mais qui peuvent parfaitement cohabiter.

Qu’a apporté le style à ta vie ?
Je n’ai pas eu de phase gothique ou rockeuse par exemple, je suis restée dans une évolution assez constante. J’ai surtout appris à m’assumer, et à aimer, entre autres, mes cheveux naturels. Adolescente, je les défrisais pour moins me démarquer, et en arrivant à Paris, j’ai tout coupé et embrassé ma nature de cheveu crépu. Mon afro est une fierté aujourd’hui !

Quelles idées essayes-tu de véhiculer et démanteler en t’habillant ?
La mode permet d’assumer ses origines et de sortir des clichés : j’aime porter du tissu africain et prouver que ce n’est pas quelque chose d’exotique, et donner à tout cet héritage une nouvelle vision moderne et éclectique.

Comment l’arrivée d’internet a-t-elle transformé ton rapport à la mode ?
Cela m’a permis de découvrir un grand nombre de cultures, de communautés, de pièces, qu’on ne trouve pas physiquement et qu’on ne pourrait pas rencontrer au quotidien.

Quel est le pouvoir le plus positif de la mode actuelle ?
La mode est dans une phase de revendication par rapport aux situations sociales, politiques, féminines, et utilise son pouvoir pour sensibiliser son public, ce qui est bien. On remarque des corps différents sur les podiums, sûrement pour tenter de montrer une plus grande diversité, et toucher un public plus large.

GARANCE ROCHOUX-MOREAU

24 ans, mannequin et élève de théâtre
@garancemorose

SHOP THE LOOK   Veste officier, Denim and Supply Ralph Lauren sur Zalando.fr Pantalon en velours rayé, Baum Und Pferdgarten sur Zalando.fr

Comment décrirais-tu ton style ? Quelles références sont croisées et remixées ?
Avec le mannequinat, je passe énormément de temps à essayer des habits. Dans mon temps libre, j’aime donc être avant tout confortable : je suis frileuse, je ne supporte pas d’avoir mal aux pieds, alors certains choix sont vite faits. Je porte des pièces masculines, beaucoup de blanc, de gris, des belles matières, des variations subtiles, et je possède une incroyable quantité de jeans.

Qu’a apporté le style à ta vie ?
J’ai beaucoup joué avec le style étant adolescente, pour me sentir plus singulière. J’ai une licence en marketing spécialisé dans le luxe, où j’ai étudié l’histoire du costume, ce qui m’a beaucoup apporté. Découvrir les origines des vêtements, des uniformes, du vêtement de travail me fait regarder beaucoup de tendances actuelles d’un œil plus critique.

Quelles idées essayes-tu de véhiculer et démanteler en t’habillant ?
Je suis grande, blonde et mince alors je peux susciter beaucoup d’a priori en entrant dans une pièce. Je peux porter des choses trop grandes, parfois informes, car j’ai tout de suite une sorte de caution féminine que je peux détourner par le vêtement.

Comment l’arrivée d’internet a-t-elle transformé ton rapport à la mode ?
Internet est un panel de recherche immense et fascinant. Cependant, mon Instagram est maitrisé, contrôlé, garde une certaine distance avec la réalité de ma vie malgré une exposition : on peut très bien me voir sans pour autant savoir ce que je lis, ce que je suis, pour qui je vote. On est très visible et pourtant caché.

Quel est le pouvoir le plus positif de la mode actuelle ?
La mode, tout comme la peinture ou n’importe qu’elle autre expression créative, peut véhiculer des idées politiques. Elle peut diffuser et vulgariser, dans le meilleur sens du terme, des notions d’acceptation de différences.

Retrouvez l’ensemble du style Zalando sur zalando.fr
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