Découvrez la nouvelle capsule Antidote Studio x Chen Peng

Article publié le 13 décembre 2018

Photos : Antidote Studio en collaboration avec Chen Peng.
Mannequin : Ross McKenzie.
Texte : Antoine Leclerc-Mougne.

Choisi par le CFDA (Council of Fashion Designers of America) pour défiler à la fashion week de New York en février dernier, le jeune designer chinois Chen Peng collabore cette saison avec Antidote Studio autour d’une collection capsule vendue en exclusivité au Printemps.

À 26 ans, Chen Peng a déjà marqué l’industrie de la mode par sa vision singulière et séduit de nombreuses personnalités comme Rihanna et Lady Gaga. Diplômé du London College of Fashion, le designer chinois qui vend ses créations à travers le monde (Dover Street Market à Londres, Opening Ceremony aux États-Unis) a fondé sa marque éponyme en 2015. Depuis il incarne l’offensive d’une nouvelle garde asiatique de plus en plus en vue et intrigue avec ses silhouettes oversize (qu’il qualifie de « one-sized fashion »), pensées aussi bien pour le confort des personnes minces que celui des personnes en surpoids. L’occasion pour le jeune créateur d’évoquer ici ses inspirations, son processus créatif et sa collaboration avec Antidote, ainsi que le regard qu’il porte sur l’émergence de la scène mode chinoise et les clichés liés au made in China.

ANTIDOTE. Pourquoi avoir accepté de collaborer avec Antidote pour notre seconde collection ?
CHEN PENG. Il y a trois ans, j’ai eu la chance de pouvoir montrer mes pièces dans un magazine pour la première fois et c’était grâce à Antidote. J’ai vraiment apprécié cette opportunité et ça m’a vraiment aidé. Aujourd’hui, je vois cette collaboration comme une continuité, une façon de remercier Antidote et d’engager un nouveau départ.

Quelles ont été vos inspirations pour les pièces que vous avez spécialement créées pour Antidote Studio ?
Les pièces ont été pensées comme une extension de ma collection automne-hiver 2018-2019 entièrement vegan qui était notamment composée de larges doudounes oversize aux couleurs vives,  avec des capuches en pétales de fleurs. De plus, nous n’avons utilisé que du coton recyclé.

À gauche : Doudoune, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros. À droite : Bomber, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Doudoune, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Bomber, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Quel est votre processus créatif ? Comment trouvez-vous vos idées ?
En général, je passe deux à trois mois à faire de la veille et de la recherche d’idées quand je commence à dessiner une collection. Au fur et à mesure, j’expérimente avec ma petite équipe de huit personnes et je teste pour voir si mon idée est faisable ou non. Si on se rend compte que ça ne marche pas, c’est pas grave, on recommence, on pousse les limites.

Comment définiriez-vous votre marque ? À qui est-elle destinée ?
Quand j’ai étudié au Royaume-Uni, je me suis fait beaucoup d’amis. Ils sont tous différents mais chacun d’entre eux a sa propre étincelle et une beauté unique, donc j’avais avec ma marque l’idée de créer une mode indéterminée qui parle à tout le monde. Chen Peng a aujourd’hui l’intention de créer des pièces qui vont et s’adaptent à tous les corps et toutes les personnes, peu importe les caractéristiques liées au genre, au physique ou à l’âge. Nos produits n’ont pas de restrictions.

Vous proposez des pièces qui redéfinissent la notion de taille. D’où vous vient cette amour pour les vêtements oversize ?
Le concept de l’oversize vient de la comparaison que j’ai faite entre le corps gros et le corps maigre. Je voulais effacer cette distinction. Grâce au contour structuré de mes vêtements (épaules tombantes, taille large et grandes manches), n’importe quel type de corps qui les porte donnera le même effet visuel.

Hoodie oversize, Antidote Studio X Chen Peng, 300 euros. Salopette, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Selon vous, quel est la fonction principale du vêtement et de la mode aujourd’hui ?
D’une façon générale, je crois que c’est la fonctionnalité du vêtement qui aujourd’hui lui donne toute sa valeur. La mode peut être facilement définie par des matières, des coupes ou des couleurs qui vont refléter les caractéristiques sociales, culturelles et psychologiques d’une époque. Mais la fonction la plus basique d’un vêtement est de correspondre et répondre aux besoins fonctionnels de différents groupes de personnes dans diverses occasions.

Dès votre diplôme en poche en 2015, vous avez décidé de lancer votre marque. N’était-ce pas difficile au début d’imposer votre univers et votre style ?
Depuis que je suis enfant, je rêvais de faire de la mode. Rêve que j’ai pu réalisé en faisant des études. Mais c’est seulement en créant ma marque que j’ai pu le concrétiser totalement. Je sais que j’ai de la chance. Mon travail de fin d’études a été reconnu par l’industrie et j’ai rapidement gagné l’attention des médias. Après tout, ce n’est pas si difficile de se lancer. Le plus dur, c’est de se maintenir et d’apprendre à stabiliser les ressources et la confection.

Manteau, Antidote Studio X Chen Peng, 510 euros. Salopette, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Manteau, Antidote Studio X Chen Peng, 510 euros. Salopette, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Manteau, Antidote Studio X Chen Peng, 510 euros. Salopette, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Vous avez été invité cette année à défiler à la fashion week de New York. Qu’est-ce que ça a changé pour vous ?
C’était une super opportunité pour percer sur le marché américain. En un mois de temps, on a créé plus de produits pour les consommateurs et l’image de la marque s’est également bien développée.

« Je ferais de mon mieux pour éliminer cette impression négative liée au « made in China » car la Chine a un potentiel énorme de développement »

Avant même d’aller à New York, vous aviez déjà tapé dans l’oeil de pop stars américaines comme Rihanna ou Lady Gaga. Qu’est-ce qui leur plaît tant dans vos créations ?
Je crois qu’elles aiment la philosophie et la cohérence de Chen Peng qui défend le fait que chaque individu a sa propre beauté. Et que cette beauté n’est pas définie par l’âge, le genre ou les origines. Elles aiment aussi notre silhouette ainsi que les couleurs riches et lumineuses qui peuvent les aider à visuellement mettre en avant leur personnalité et leur attitude.

De plus en plus de créateurs de mode chinois comme vous ont droit à une reconnaissance internationale. Que pouvez-vous nous dire de la scène mode chinoise ?
Les créateurs chinois sont devenus beaucoup plus confiants et savent maintenant présenter leurs idées avec leur propre vision. Avant l’an 2000, la Chine était un pays plutôt axé sur la production exécutive pure et manquait d’industries créatives pouvant s’exporter à l’international. Aujourd’hui, les designers chinois, issus de la nouvelle génération ont eu la chance de voyager davantage en étudiant notamment à l’étranger. Développant par la même occasion une esthétique et des valeurs plus internationales, ils ont aussi permis à la culture chinoise (mais aussi asiatique) de se diffuser plus facilement. Désormais, on voit de jeunes gens dans les rues de Paris ou New York avec des tatouages chinois ou des mangas japonais sous le bras. C’est le résultat et la manifestation du progrès de la civilisation humaine.

Doudoune, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

Le marché chinois est souvent lié à la notion de « made in China », qui est encore perçue de façon assez négative. Votre but est-il de changer cette image grâce à votre marque ?
Jusqu’à il n’y a pas très longtemps, beaucoup de gens pensaient que le « made in China » était cheap et de mauvaise qualité. En fait, c’est un malentendu car une seule expression ne peut pas représenter une industrie toute entière. il y a une véritable main d’oeuvre qualifiée en Chine et une culture très développée de l’artisanat. Ce qui est sûr, c’est que je ferai de mon mieux pour éliminer cette impression négative liée au « made in China » car la Chine a un potentiel énorme de développement et de plus en plus d’entreprises qualifiées innovent.

Comment voyez-vous votre marque évoluer dans les années à venir ? De quoi rêvez-vous ?
J’espère pouvoir agrandir mon équipe pour qu’il y ait suffisamment de personnes pour développer la production, la confection et la qualité de nos vêtements. J’espère que Chen Peng pourra devenir une marque grandement reconnue et que chaque consommateur aura au moins une pièce de chez nous dans son vestiaire.

Dans un avenir plus proche, quels sont vos prochains projets ?
Pour notre prochaine collection, nous allons développer la technicité des matériaux pour proposer des fonctionnalités outdoor plus poussées. Nous sommes d’ailleurs actuellement en pourparler avec les sociétés Gore-Tex et 3M dont j’espère pouvoir tirer de nouvelles inspirations.

Bomber, Antidote Studio X Chen Peng, 870 euros.

La collection capsule Antidote Studio en collaboration avec Chen Peng est disponible en exclusivité au premier étage du Printemps de l’Homme, 64, Boulevard Haussmann, Paris 9.

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