Une chose est certaine : ils ne sont pas figés dans une singularité, aussi élégante soit-elle. L’homme se permet tout, y compris d’être plusieurs au sein d’une seule enveloppe corporelle. Et change son humeur au gré des saisons. L’hiver prochain, les maisons de mode se sont donné le mot : l’homme sera actif (Dior), voire pressé (Hermès), sportif aussi (Julien David ou Andrea Crews pour la version futuriste), parfois même explorateur de l’espace (Astrid Andersen). Il n’aura peur d’aucune contradiction en affirmant une insolente coolitude (Saint Laurent ou MSGM dans un autre genre). Il sera joyeux, avec toutes les couleurs à sa disposition. Mais optera bien souvent pour le risque zéro du noir (Prada) ou, petite gourmandise, du chocolat – le marron fait un come-back pour le moins surprenant (Versace). Courageux mais pas téméraire ? Si, tout de même, car il osera la jupe (Givenchy) et l’exhibitionnisme (Rick Owens). Il sera à la fois totalement contemporain et sous la coupe des seventies, fantôme envahissant de nombreux podiums. Mais ces années 70 ne sont pas hippies, elles sont chic comme elles savaient l’être : smoking ajusté, col roulé, velours impeccable, motifs géométriques colorés (Valentino), mohair (Iceberg, Marni ou N°21) et touches de fourrure. On pense à Starky et Hutch, à la Blaxploitation, à Born To Be Wild, à James Bond, à Michel Legrand, à Dirty Harry… Oui, l’homme ne peut plus se contenter d’un seul credo s’il veut s’affirmer tel qu’il est : unique en son genre.
Un texte de Sophie Rosemont.