Depuis quelques années, le photographe Rankin (qu’on ne présente plus, rappelons seulement qu’il a fondé Dazed & Confused avec Jefferson Hack et qu’il a su imposer sa patte au sein du monde de la mode) nous offre sa vision de la beauté via des ouvrages hautement esthétiques. Chaque volet est consacré à un make-up artist : jusqu’ici, Alex Box, Ayami Nishimura et Caroline Saulnier. Le quatrième volet est consacré à un virtuose du maquillage, Andrew Gallimore. Et le résultat impressionne. Rankin, 49 ans, et Gallimore, 36 ans, sont prêts à tout pour faire effet. Révolutionner un visage, en faire un masque, une parure, une œuvre d’art, un objet étrangement futuriste, une fête – à l’image, par exemple, du festival mexicain nommé Dia De Los Muertos. « La mort et la beauté sont deux choses profondes/ Qui contiennent tant d’ombre et d’azur qu’on dirait/ Deux sœurs également terribles et fécondes/ Ayant la même énigme et le même secret » écrivait Victor Hugo. La tête de mort aura rarement été aussi sensuelle. Tout est possible, entre les pinceaux, les perles, un objectif affûté… et quelques manipulations de la 3D.
Andrew Gallimore by Rankin, Boutique Mags.
Un texte de Sophie Rosemont
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