Emily DiDonato est plongée dans une obscurité bleutée – celle qu’on imagine pour le cultissime parfum Angel. Son regard, lourdement maquillé, est à la fois sensuel et bravache. C’est une femme comme Thierry Mugler les a fantasmé puis façonné : sexy, téméraire, confiantes. Sa robe est à son image : crêpe de soie et métal, blanc virginal versus gris shiny, tout appelle ici à la sensualité.
Mariée à un sens de la découpe et de la structure, cette alliance peu orthodoxe a fait tout le sel du premier défilé de David Koma pour Mugler. La peau se montrait ici et là, les bandes de métal sublimaient la féminité qui, sur le podium, est pourtant libre de tous les carcans sociétaux. On pense au Cinquième Elément, à Anna Karina, à Helmut Newton évidemment et à toutes celles que Thierry Mugler a aimé, passionnément.
« La plus grande élégance, c’est la vérité » a-t-il affirmé. David Koma l’a bien compris : tout en usant le pouvoir stratège du vêtement, il lui confère le pouvoir de détacher la femme de ce qui peut l’astreindre…
Un texte de Sophie Rosemont