À mi-chemin entre art numérique et rituel corporel, Cellulemere a transformé la scène de la dernière Antidote Party en laboratoire affectif. Un cocon fait de chair, de lumière et de code, dans le cadre d’une performance nommée « iMom, (ai)Baby », qui transforme l’amour en interface. Artiste plasticien, scénographe et designer franco-taïwanais, Hélio Chen (né Herve Chen) a grandit entre Bourges et Taiwan, dans une tamille d’artistes.
Formé à l’École Boulle, la Sorbonne et Olivier de Serres, il développe un langage visuel où le corps devient une architecture et l’espace un récit. Influencé par les mouvements Dada, Fluxus et par Marina Abramovic, il compose des performances où le spectateur est à la fois témoin, intrus et miroir. En forme de mot-valise, son nom d’artiste est un manifeste, évoquant tout à la fois une cellule biologique, familiale, carcérale, et un téléphone cellulaire. Inspiré par Louise Bourgeois et sa mère-araignée, Cellulemere joue sur la tension entre refuge et enfermement, connexion et isolement.
Dans son œuvre, la mère, protectrice, exigeante, hyper-connectée, à la fois femme, machine et mythe, est omni-présente. C’est cette dualité, entre douceur et contrôle, qu’Hélio réactive dans « iMom, * (ai)Baby ». Le corps y devient machine, la tendresse, un système. Le spectateur assiste à une boucle émotionnelle entre amour et dépendance. Formé au design d’espace, Hélio manipule la notion de confort: ce qu’on croit apaisant devient contraignant, ce qui rassure finit par enfermer.
Comme une mère trop aimante. Cellulemere, c’est un miroir de notre époque: des corps branchés, des cœurs connectés, des liens qui étouffent autant qu’ils nourrissent. Un cri doux et digital sur l’amour, la maternité et la dépendance technologique.


