Baptême fashion dans les fontaines du Palais de Tokyo : Rick Owens signe à nouveau un show spectaculaire.

Au Palais de Tokyo, Rick Owens signe un nouveau show spectaculaire, où les silhouettes plongent littéralement dans l’eau avant de ressurgir trempées. Baptême gothique, introspection sur la gloire et la mort, hommage à son propre parcours… Dans cette collection faite de nylon, denim, soie et cuir, Rick Owens explore son ADN : un « elegant sleaze » radical, où shorts découpés, vestes effilochées et capes de cuir frangées composent un vestiaire théâtral et brutal, sublimé par la mise en scène aquatique.

Avec « Huron », Willy Chavarria replonge dans ses racines californiennes et signe un hommage vibrant à l’identité latino-américaine.

Avec « Huron », Willy Chavarria livre un hommage puissant à ses racines et à sa communauté. Sur un podium habité par une performance en soutien aux droits des migrant·e·s (trente-cinq hommes agenouillés en blanc, clin d’œil aux prisons salvadoriennes et à la politique de renvoi d’immigrés de l’ère Trump), le créateur réaffirme sa vision d’une mode porteuse d’amour et d’activisme.

Mini shorts, pantalons raccourcis, denim enduit : chez Acne Studios, la masculinité s’exprime dans une sensualité nouvelle, instinctive et affranchie.

Pour l’été 2026, Acne Studios imagine une garde-robe masculine fluide et multi-générationnelle, faite de contrastes assumés entre sportswear brillant et denim usé, polos vintage et bombers amplifiés. Sous l’impulsion de Jonny Johansson, la silhouette s’affirme avec nonchalance, préférant le mélange des genres. Cropped hoodies, textures glossy, imprimés japonais, vestes biker ultra-moulantes et sacs Camero revisités esquissent le portrait d’un homme geeky qui n’a rien à prouver, sauf peut-être qu’il est cool sans même le chercher.

Jeans, baskets à lacets défaits, cravate relâchée : Jonathan Anderson apporte une touche de poésie aux pièces du quotidien pour son premier défilé Dior.

Pour sa collection inaugurale chez Dior, Jonathan Anderson orchestre un défilé entre dandy casual et normcore assumé. Vestes d’officier, pantalons en denim ou rentré dans les chaussettes, cravates légèrement relâchées, lacets défaits : la silhouette Dior Homme se joue des contrastes avec poésie. Les basques du mythique tailleur Bar donnent naissance à de nouveaux trenchs sculpturaux aux volumes de tissu plissées sur les hanches, tandis que des trèfles à quatre feuilles et des fleurs ponctuent certaines pièces.

Walter Van Beirendonck rallume l’étincelle de l’optimisme avec un vestiaire mi-onirique, mi-chaotique.

Pour le printemps-été 2026, Walter Van Beirendonck nous embarque dans un pèlerinage postmoderne et poétique, guidé par ses « Stars Eyes » (le nom de la collection), symboles d’espoir et de naïveté assumée. Entre blouses de peintres tachées, costumes/exosquelettes inspirés du XVIIIe siècle et clins d’œil à la flamboyance d’Anna Piaggi, la collection joue de contrastes, de volumes exagérés et de détails revisités (boutons recouverts, cols en soie effilochée).

Standing ovation chez Dries Van Noten, où Julian Klausner imagine la silhouette d’une aube sans fin.

Entre classicisme et spontanéité, le premier défilé homme de Julian Klausner pour Dries Van Noten a démontré que le successeur du créateur anversois était la meilleure personne pour reprendre le flambeau. Fidèle aux codes de la maison, le designer a imaginé pour le printemps-été 2026 une garde-robe reprenant les codes du tailoring mais les faisant flirter avec l’esprit d’un moment suspendu en bord de mer, à l’aube.

Avec Achilles Ion Gabriel, Camperlab revendique son statut de marque de mode pour son premier défilé.

Pour son tout premier défilé à la Fashion Week de Paris, Camperlab et son directeur artistique Achilles Ion Gabriel opèrent un changement de cap, affirmant le label de chaussures comme un acteur mode à part entière, via sa ligne expérimentale Camperlab. Dans un ancien parking transformé en décor dystopique, des silhouettes trempées d’huile et de sueur chaussent la nouvelle sneaker Tornado, vêtues de grands manteaux en denim imprimé ou des cuirs volontairement usés. Une collection unisexe incarnée par un casting ultra-divers mêlant figures culturelles et talents anonymes, pour refléter l’énergie libre de Camperlab. Avec ce premier show, Achilles Ion Gabriel introduit également un nouveau monogramme, symbole d’une indépendance affirmée.

Chez Ouest, la cravate côtoie le kinky et le workwear flirte avec l’espace.

Cette saison, Arthur Robert poursuit l’obsession américaine de son label Ouest en s’inspirant des archives de la NASA des années 60. En résulte un mélange de tailoring rigide, de motifs rétro et de détails western, évoquant les ingénieurs de Houston tantôt dans la boardroom tantôt en combinaison spatiale. Mi-businessman, mi-cowboy, mi- astronaute, l’homme Ouest brouille les pistes avec un twist kinky assumé.

Jeanne Friot place la communauté trans au centre de son show « Resistance », et fait de la Fashion Week une tribune pour la visibilité et le soutien.

Avec sa collection « Resistance », Jeanne Friot transforme le défilé en acte politique. En plaçant des personnes trans au cœur de son casting, la créatrice fait de la mode une scène de visibilité, de lutte et de fierté. Militante dans l’âme, elle célèbre les identités queer et marginalisées, refusant le silence ou l’effacement à l’heure où la communauté transgenre fait face à toujours plus de menaces. Véritable manifeste, la collection dénonçait également les guerres, toujours plus nombreuses, en cours.

Swipe pour découvrir quelques uns de nos looks préférés du show des étudiant·e·s de l’Institut Français de la Mode.

Le défilé des étudiants de l’IFM a une nouvelle fois lancé les festivités en ouvrant la Fashion Week masculine de Paris printemps-été 2026. Avec une énergie brute et sincère, trentaine de jeunes designers ont présenté leur toute première collection, explorant le vêtement comme espace de réflexion parfois politique. Jeux de volumes, trompe-l’œil, upcycling… Porté·e·s par une même urgence de créer, les étudiant·e·s sont venu·e·s saluer vêtu·e·s de T-shirts flanqués des phrases « No civilians should pay for their government’s choices » ou « Stop financing wars ». Swipe pour découvrir quelques uns de nos looks préférés.

Le tailoring d’Egonlab joue les funambules sur le fil de l’élégance et de la grâce.

Présenté en hommage au grand-père de Florentin Glémarec, l’un des deux fondateurs du label, le défilé Egonlab printemps-été 2026 « In Memoriam » puise dans les racines bretonnes du designer pour tisser un récit intime, traversé par la poésie et la mémoire. Entre ciel et terre, porté par des silhouettes aériennes et un sens de la douceur, le show mettait en scène des cols pointus en suspension, des broderies traditionnelles, tandis que les binious, portés à l’épaule devenaient de nouveaux it-bags. Mention spéciale à la chemise finale, co-créée avec le sculpteur Flávio Juán Núñez, symbole d’un amour éternel.

3.Paradis imagine un manteau tapissé de montres comme autant de fragments du temps, dans une époque sans pause.

Avec cette silhouette, le label 3.Paradis interroge notre rapport au temps dans une société qui court en permanence. Sur un manteau recouvert de montres vintage, chaque cadran devient un fragment de mémoire, figé dans le tissu. Présenté sur un sol de sable, ce look évoque l’immobilité du désert et la quête intérieure chère au Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, dont la silhouette s’invite sur certaines pièces de la collection. À travers cette vision poétique et contemplative, Emeric Tchatchoua transforme le vêtement en manifeste, invitant à ralentir et à se recentrer.

Pharrell emmène Louis Vuitton en Inde et rend hommage aux pièces créées par Marc Jacobs pour « The Darjeeling Limited » de Wes Anderson.

Présentée face au Centre Pompidou, la collection homme printemps-été 2026 de Louis Vuitton s’inspire du vestiaire indien contemporain et de ses contrastes, entre ville et nature, tradition et modernité. Imaginé comme un immense plateau du jeu Snakes and Ladders (l’ancêtre indien du jeu de l’oie), le set du show incarne les hauts et les bas du voyage intérieur, une métaphore du destin, des choix, et de l’élévation personnelle, chère à la philosophie de Pharrell. Inspirées par le dandysme réinterprété via le prisme de l’Inde, les silhouettes affichent des couleurs éprouvées par le temps (oranges brûlés, indigos délavés, blancs patinés…), comme diluées par soleil.