Âmes gothiques, visions spectrales et natures mortes : Glenn Martens mêle mélancolie et beauté brute pour ses débuts envoûtants chez Maison Margiela.

Alors que Demna faisait ses adieux à Balenciaga quelques heures plus tôt, le microcosme de la mode se pressait déjà pour assister au défilé Maison Margiela Artisanal, impatient de découvrir la toute première collection imaginée par Glenn Martens. Chargé de succéder à John Galliano, dont l’ère s’est conclue en apothéose, le créateur a choisi de revenir aux fondations symboliques de la maison, en habillant notamment le visage des mannequins de masques, un accessoire emblématique depuis le tout premier défilé de Martin Margiela en 1988.
Lignes saillantes, fleurs vénéneuses et visages masqués : Robert Wun dirige un ballet de silhouettes aussi sublimes que terrifiantes.

Pour sa collection Haute Couture automne-hiver 2025/2026, baptisée « Becoming », Robert Wun orchestre un défilé où les corps se dédoublent, métamorphosés par des vêtements-sculptures aux lignes acérées. Le créateur explore l’acte de s’habiller comme un rituel intime, un passage entre le réel et l’imaginaire, entre le soi et ce que l’on devient. Une rêverie fantastique nous enveloppe, donnant vie à des créatures magnifiquement terrifiantes.
Chez Schiaparelli, Daniel Roseberry s’imprègne d’un passé révolu pour imaginer la mode de demain.

Schiaparelli a ouvert la Fashion Week haute couture automne-hiver 2025/2026 à Paris avec une collection à la fois sombre et symbolique. Cette saison, Daniel Roseberry fouille les archives de l’entre-deux-guerres, époque où Elsa Schiaparelli fuyait Paris pour New York en 1940, et imagine une capsule temporelle en noir et gris, inspirée des photos d’époque. Les silhouettes, dramatiques et surréalistes, mêlent épaules accentuées, broderies célestes et détails artisanaux à l’instar de l’emblématique motif oculaire « Eyes Wide Open ».
Mini jupe, mini bra, maxi aura : chez Patou, Guillaume Henry convoque souvenirs d’été et sensualité urbaine.

Mini jupe, mini bra, maxi aura. Présentée à Paris ce dimanche 6 juillet, la collection printemps-été 2026 de Patou, intitulée « JOY », célèbre une élégance affûtée et une sensualité urbaine. Guillaume Henry, le directeur artistique de la maison, compose cette saison un vestiaire fait de contrastes : taffetas froissé, dentelles légères, tailleurs structurés et éclats argentés, sur les cols rigides de vestes portés avec des mini-robes.
Colliers statement, vibe seventies et silhouettes preppy effortless : Michael Rider fait des débuts fracassants chez Celine.

De retour chez Celine après y avoir travaillé sous l’égide de la légendaire Phoebe Philo, le designer américain de 44 ans Michael Rider, présentait son tout premier défilé pour la maison ce dimanche. Nommé directeur artistique en octobre dernier, il a dévoilé une collection déjà largement saluée par la critique, tirant habilement un trait d’union entre le Celine de Phoebe Philo et celui d’Hedi Slimane, son prédécesseur.
Qui est Gary Intox, l’artiste graffeur derrière les tags de notre série mode avec Theodora ?

Collaborateur sur le dernier numéro d’Antidote, pour lequel il a réalisé les graffitis de notre série mode avec la Boss Lady Theodora, l’artiste @garyintox explore le graffiti depuis 1998. Alors en classe de 5ème, sa curiosité vis-à-vis de cette pratique artistique est attisée par un camarade d’internat venu de Rome. Autodidacte, il intègre un groupe de graffeurs prolifique et a fait ses armes, bombes de peinture à la main, sur les autoroutes, les trains ou encore dans le métro, porté par un goût du défi et de la liberté qui traverse encore son œuvre. Influencé par tout ce qui l’entoure, sans style figé, il développe un univers explosif et vibrant, où la couleur percute et domine.
Meryll Rogge, Alain Paul, Burc Akyol… Coup de projecteur sur les lauréat·e·s du prix ANDAM 2025.

Ce lundi 30 juin, les onze finalistes du prix ANDAM 2025 se sont retrouvé·e·s dans les jardins du Palais-Royal. À l’issue de cette soirée, le jury, notamment composé de Sarah Andelman, Alexandre Mattiussi ou encore Carlos Nazario, a distingué quatre talents prometteurs. Grande lauréate de cette édition, Meryll Rogge s’est imposée grâce à un vestiaire audacieux, mêlant rigueur classique et liberté d’allure. Diplômée de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, la créatrice belge remporte ainsi le Grand Prix de l’ANDAM.
En majesté, les « paysan·ne·s » de Jacquemus défilent à l’Orangerie du château de Versailles, et rendent hommage aux racines familiales du créateur.

Après avoir cité Picasso et Cézanne, Simon Porte Jacquemus semble cette fois-ci avoir regardé du côté des tableaux de Jean-François Millet, à l’instar « Des Glaneuses ». Transcrivant la simplicité et le caractère humble induit par le travail de la terre à travers des silhouettes monacales, l’absence de fioritures et la pureté du noir et du blanc, le créateur propose également un prosaïque upgradé. Ici, fidèle à sa démarche duchampienne, Simon Porte Jacquemus transforme l’ordinaire en œuvre d’art et habille les poireaux et autres fruits et légumes ainsi que leurs cagettes de cuir, parsemant les silhouettes souvent en popeline de coton de touches colorées.
Doublet fait son marché sur les toits de Paris, entre matériaux recyclés, philosophie circulaire, et célébration du respect du vivant et de la nature.

Inspirée par l’esprit japonais d’itadakimasu, prononcé avant chaque repas en signe de respect, la collection printemps-été 2026 de Masayuki Ino pour le label Doublet rend hommage à la gratitude envers la nature, les vies qui la cultivent, et les savoir-faire nécessaires à la production de nourriture. Appliqué à la mode, l’itadakimasu donne naissance à des pièces construisant une mode plus respectueuse de la nature, confectionnées à partir de peaux de poisson, de membranes d’œufs, ou encore de filets de pêche upcyclés.
Avec « The Boy Who Jumped the Moon », KidSuper nous invite à rêver et offre une échappatoire, avec un conte pour enfants réconfortant.

Sous les plafonds féeriques du Musée des Arts Décoratifs, Colm Dillane invitait les spectateur·ice·s du dernier show de son label KidSuper à vivre un voyage entre imaginaire et optimisme, mêlant silhouettes lunaires, inspirations vintage et une collaboration folle avec Mercedes-Benz. Entre costumes rétro, pièces peintes évoquant des dessins enfantins et accessoires littéraires, la collection printemps-été 2026 de KidSuper incarne le courage du fait d’essayer, même lorsque le succès n’est aucunement garanti.
Nigo injecte une énergie pop, street et cartoonesque aux tigres et coquelicots emblématiques de Kenzo.

Pour sa collection Kenzo printemps-été 2026 présentée au Maxim’s, Nigo signe un savant mélange entre héritage et modernité, inspiré par le studio parisien de Kenzo Takada dans les années 1970 et par la Factory d’Andy Warhol. Tigres iconiques et coquelicots vibrants reprennent vie sur des silhouettes jouant avec les codes classiques pour les détourner avec malice. Tailoring italien, streetwear et touches punk cohabitent sur une seule et même silhouette, dans un esprit ludique et libre, célébrant un été joyeux et insouciant.
Sous les éclats de ses croissants de lune iconiques, Marine Serre tisse une ode à l’artisanat engagé et au corps en mouvement.

Pas de défilé cette saison pour Marine Serre, qui choisissait d’accueillir la presse le temps d’une présentation et d’un cocktail à l’ambiance intimiste et engagée. Accueilli·e·s par des mannequins s’embrassant, vêtus de combinaisons moulantes imprimées des emblématiques croissants de lune du label en all-over, les invité·e·s ont pu découvrir la collection avec les explications en live de la créatrice, soulignant son approche du « care », plus que jamais essentielle aujourd’hui.
Comme un disque préféré passé à l’envers, Craig Green revisite ses uniformes et les découpe, entre souvenirs et nouveaux élans.

Présenté au Musée des Arts et Métiers, l’unique show de Craig Green de l’année convoquait les Beatles, s’inspirait des patrons de manteaux pour chiens pour les adapter aux humains et mettait en scène les mannequins avec des lunettes scintillantes donnant au regard une puissance lumineuse. Hybride, tactile et sentimentale, la vision de la masculinité du créateur semblait également habitée par l’idée du vêtement comme mémoire ou vestige du passé.