« La Parade de l’aveuglement » : l’exposition minimale et queer de Dorian Sari

Avec « La Parade de l’aveuglement », le Centre Culturel Suisse (CCS) à Paris consacre la première exposition personnelle en France de l’artiste Dorian Sari, né en 1989 à Izmir (en Turquie), et désormais installé à Bâle. Sculptures, vidéos et performances y résonnent entre elles dans une tentative complexe de transformation des mythologies et des rites. Le corps, joué, heurté ou empêché se débat et s’élance. Il cherche sa place, se mesure au monde. Trouble, non essentialisé, il catalyse les désirs, les paradoxes et les doutes. Le corps, désirant, queer et potentiel est en même temps soi et l’interface à l’autre (la société, le groupe, la communauté).

Qui est Richard Torry, figure oubliée du punk et virtuose du tricot ?

Jusque-là très confidentielle, l’œuvre du londonien Richard Torry s’expose pour la toute première fois, dans l’artist run-space Goswell Road à Paris. Designer à l’avant-garde du knitwear dans les années 80, également musicien, et collaborateur de l’iconique Leigh Bowery ou encore de Vivienne Westwood, cet artiste était l’un des catalyseurs de la culture punk DYI londonienne.

Pourquoi le « corps valide » est une chimère

À travers leurs œuvres, de nombreux artistes remettent en cause l’exclusion des personnes handicapées dans nos sociétés capacitistes – où la norme s’incarne dans un corps jugé fonctionnel –, et forgent de nouvelles représentations résistant au misérabilisme, à une fascination malsaine ou à une forme d’exotisme.

La réalisatrice underground Marie Losier mise à l’honneur dans une rétrospective au Jeu de Paume

Avec une vingtaine de courts-métrages et deux longs-métrages remarqués, la réalisatrice franco-américaine Marie Losier s’est imposée comme l’une des artistes les plus singulières de sa génération. Portraitiste hors pair, mêlant l’intime au féérique, faisant du travestissement une manière de mieux se dévoiler, elle a su saisir, à travers sa caméra, bon nombre de talents notamment issus de la scène underground new-yorkaise. Durant tout le mois de novembre, le Jeu de Paume la met à l’honneur à travers une rétrospective et une carte blanche.

Pourquoi l’esthétique gothique est de retour

Issu du Moyen Âge, réhabilité au XIXème par les Romantiques puis dans les années 80, le gothique est aujourd’hui décloisonné. Hybride, son esthétique revient en force depuis les années 2010, au point d’être devenue mainstream. Un engouement qui met en évidence la manière dont la culture métabolise les angoisses et la violence de nos sociétés.

Capucine et Simon Johannin signent une nouvelle exclusive pour Antidote

Les auteurs de Nino dans la Nuit, roman viscéral et abrasif rédigé à quatre mains, signent une nouvelle sur l’émancipation d’un adolescent s’apprêtant à démarrer une nouvelle vie : la sienne, qu’il se réapproprie après s’être longtemps effacé devant l’invisible violence de la pression sociale. Un basculement provoqué par une virée nocturne et une rencontre imprévue, fugace mais déterminante.

Rencontre avec John Waters : « Divine a vraiment changé le monde des drag queens »

Auteur d’une œuvre cinématographique avant-gardiste célébrant fièrement sa fascination pour la queerness, le réalisateur, écrivain et roi du mauvais goût a évolué du statut de personnage culte et controversé à celui d’artiste « respectable » approuvé par l’institution. Un revirement déroutant qu’il décrit dans son nouveau livre Mr. Know-It-All : The Tarnished Wisdom of a Filth Elder (“Monsieur Je-Sais-Tout : La sagesse perverse d’un doyen de la crasse”), sur lequel il revient pour Antidote.