Apparu au début des années 1990 aux Etats-Unis, via la maison star de logiciels Adobe, Photoshop a immédiatement été adopté par les professionnels de la mode. Certes, la retouche avait toujours existé, mais elle n’avait jamais été aussi simple.
D’un seul coup, tout a été possible. Amincir une silhouette, éclairer un visage, corriger un défaut, rajouter des décors, jouer avec la luminosité et les contrastes… Tout ceci en un clic. Magique ? Assurément. Tant et si bien que beaucoup, enivrés par le pouvoir de leur baguette magique, en ont abusé. Ainsi, Photoshop a connu bien des dérapages – on ne compte plus les couvertures de magazines où les stars étaient méconnaissables, voire inhumaines. Parce que trop parfaites, tout simplement.
Comme on a pu le constater sur les défilés Marc Jacobs ou Valentino du printemps-été 2015, ou sur de nombreuses campagnes publicitaires, de Givenchy à Theory, la peau laissée à l’état naturel est le nouveau statement beauté. La perfection n’a plus lieu d’être. L’objectif : laisser voir les pores, les petits duvets et autres aspérités soigneusement dissimulées jusqu’ici. Une tendance qui suit une autre, celle d’apposer son veto à la retouche, comme l’ont fait récemment Keira Knightley, Cindy Crawford ou Lara Stone, pour montrer son corps post grossesse.
Mais ne sous-estimons pas le pouvoir de Photoshop : grâce à lui, la beauté peut, au même titre que le passage du mascara ou l’application d’un baume à lèvres, apprendre à cultiver son naturel.
Un texte de Sophie Rosemont