C’était le dernier challenge en date de Victoire de Taillac et de Ramdane Touhami, mari et femme, complices professionnels et figures incontournables de la bohème intellectuelle contemporaine – de Paris à Brooklyn en passant par Tanger. Victoire est passionnée de cosmétiques et de beauté depuis toujours, Ramdane est un directeur artistique passé par la mode qui a le nez creux dès qu’il s’agit de parfum…
Ensemble, ils gravissent des montagnes : après avoir réinventé la maison de bougies Cire Trudon (née en 1642 et devenue indispensable à nos intérieurs), lancé un magazine parlant aussi bien de beauté, d’histoire que de philosophie (Corpus), les voici depuis l’année dernière à la tête de Buly. Située au 6, rue Bonaparte, cette Officine Universelle a été créée en 1803 par le parfumeur Jean-Vincent Bully, née en 1803. Ayant perdu un l (« buly » signifie « truand » en anglais), cette boutique d’apothicaire a en revanche regagné ses lettres de noblesse.
Tout est ancien et authentique, du carrelage aux boiseries en passant par le design des flacons, et tout est absolument moderne. Pommade Virginale, l’Eau triple, l’Huile Antique : les noms des produits font rêver tout en étant pragmatiques, et s’avèrent d’une efficacité bien réelle, sans parabens ni autres poisons à éviter. Dans des grands flacons, huiles végétales, argiles et autres produits naturels d’une performance millénaire… On y trouve même des allumettes parfumées – le comble du chic ! Buly, pari réussi – haut la main.
Officine Universelle Buly, 6 rue Bonaparte, 75006 Paris.
Un texte de Sophie Rosemont