Rencontre avec Petite Noir
 

Article publié le 20 février 2016

Art

Photographies : Kent Andreasen et Travys Owen
Texte : Sophie Rosemont

Oublions l’orthographe douteuse du nom de scène de ce jeune musicien baptisé Yannick Ilunga. Né à Bruxelles d’un père congolais et d’une mère angolaise, sud-africain d’adoption et souvent de passage à Londres, il ne choisit pas entre la cold-wave, l’afro-beat ou le hip-hop. Et ça marche !
Tout en étant invité sur le meilleur titre du dernier disque des Shoes, « Lost In London », il a fait grand effet avec son premier album, La Vie est Belle/Life is Beautiful, paru à l’automne dernier. Et devrait bientôt nous faire frissonner en live…

Pouvez-vous nous parler un peu plus de ce qu’est la Noirwave, dont vous vous réclamez ?
Noirwave est un mouvement. Un état d’esprit. Il est né en tant que mélange entre la new wave et la musique africaine mais je commence à réaliser que c’est bien plus important que ça ! C’est une culture entière qui comprend également des films, de la photographie, de la musique, de la mode… Aujourd’hui, et pour l’instant, c’est le son qui prime le plus à mes yeux. Le noir est le résultat de toutes les couleurs mélangées et je dirais même plus : de toutes nos influences. Libérez vos esprits !

Pourquoi vous être baptisé Petite Noir?
Petite Noir est arrivé de nulle part ! J’aime raconter qu’il m’a été soufflé par Dieu… Je ne suis pas petit mais mon nom, Ilunga, signifie « Petit John » – j’ai ensuite rajouté le « e » pour faciliter les choses aux anglophones. Très simpliste, comme explication, je sais…

Avez-vous trouvé votre place sur la scène artistique du Cap ?
Même si je m’y sens merveilleusement bien, car Le Cap est une ville incroyable, je ne suis pas certain d’avoir apporté autant que d’autres talents sud-africains… Mais j’espère inspirer les gens. Car c’est tout ce qui compte, lorsqu’on est artiste. Il ne faut surtout pas penser à soi, mais aux autres : se dire qu’on poursuit tous le même rêve et qu’on peut l’accomplir ensemble.

Quels artistes vous ont donné envie de devenir musicien ?
Quand j’étais petit, j’adorais Tom Delong de Blink 182. Je le trouvais particulièrement cool… C’était le meilleur, et il avait une vraie signature sonore en tant que guitariste. Kanye West a aussi beaucoup joué dans mon éveil artistique. La première fois que j’ai entendu « 808 & Heartbreaks », je me suis dit que moi aussi je pouvais chanter ! J’ai aussi compris que j’avais ça en moi. Ouvrir son esprit est la seule clé, et c’est ce que Kanye a montré à beaucoup de gens.
D’autre part, j’ai longtemps adoré des groupes des années 2000 issus de la scène metal et hardcore : Underoath, The Devil Wears Prada, Trivium, etc. Puis j’ai découvert l’indie rock, celui de Foals par exemple. Ces mecs ont signé la bande sonore de mes années lycée et tourner avec eux a été complètement dingue. Ils m’inspirent encore beaucoup aujourd’hui.

Lorsqu’on baptise son album La Vie Est Belle, c’est qu’on aime la France, n’est-ce pas ?
Bien sûr, j’adore ce pays. Quand j’étais enfant, ma mère m’a beaucoup emmené en France, nous y avons de la famille, j’ai des frères qui étudient ici… Je suis d’ailleurs le seul à n’avoir jamais appris la langue mais c’est la première que j’ai entendue après ma naissance. Jouer en France, c’est vraiment une expérience particulière à mes yeux… Je me rappelle d’un journaliste me disant que j’étais « la voix de la jeunesse française », ce qui est évidemment complètement exagéré et totalement à côté de la plaque. Mais je ne m’en suis pas remis !

En concert el 8 mars à la Laiterie de Strasbourg, le 9 mars à la Maroquinerie de Paris, le 10 mars à La Fabrique de Nantes, le 11 mars à Echonova, à Sainte-Ave et le 12 mars à Tourcoing, pour le Grand Mix.

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