À l’aide des images de la Lune récoltées par la NASA, le célèbre sculpteur britannique s’est associé à l’astrophysicienne Priyamvada Natarajan pour créer une expérience de réalité virtuelle inédite.
Alors que la Royal Academy of Arts de Londres s’apprête à lui consacrer une exposition majeure en septembre prochain, Antony Gormley vient de dévoiler sa nouvelle œuvre Lunatick. Une installation immersive qui, grâce à la réalité virtuelle, propose au spectateur de parcourir le sol lunaire. Un périple de quinze minutes réalisé en collaboration avec Priyamvada Natarajan, professeure de physique et d’astronomie à l’université de Yale et Acute Art, un studio de production de réalité virtuelle spécialisé dans la création digitale.
Un casque vissé sur la tête et une manette en main, dans une salle du 180 The Strand – un hub créatif de Londres à l’architecture brutaliste -, on évolue d’abord sur une version imaginaire de l’île Christmas dans l’océan Indien, avant d’être projeté dans la stratosphère à la vitesse de la lumière. Une fois arrivé à la surface de la Lune – après avoir traversé la ceinture d’astéroïdes -, on peut alors se lancer dans une exploration des cratères du satellite naturel de la Terre, modélisés à l’aide des données amassées par la NASA grâce à la sonde spatiale Lunar Reconnaissance Orbiter, lancée en 2009. « La Lune est notre voisin le plus proche et ce projet nous permet de l’expérimenter comme un objet trouvé dans l’espace », a expliqué Antony Gormley. À l’aube du cinquantenaire du premier alunissage, Lunatick propose de suivre les pas de Neil Armstrong et simule même une impression d’apesanteur.
Photo : Lunatick, Antony Gormley.
« Cette collaboration est l’occasion d’expérimenter la relation corps-esprit d’une nouvelle façon et d’examiner la relation qu’entretient notre propre corps avec les autres corps dans l’espace », analysait Antony Gormley. Né à Londres en 1950, l’artiste célèbre pour ses sculptures de corps humains a régulièrement cherché à révéler et souligner l’interaction entre ceux-ci et l’espace avec son travail, que ce soit à travers des œuvres monumentales comme L’Ange du Nord (1998) ou, à l’inverse, via des installations de figurines minuscules telles que Field (1989-2003). Avec sa première incursion dans le monde de la réalité virtuelle – où le corps du spectateur devient à la fois le sujet, l’outil et le matériau de l’œuvre -, il poursuit cette obsession en amenant le public à s’interroger sur sa propre position face au cosmos.
Lunatick est à découvrir jusqu’au 25 avril au 180 The Strand à Londres.