Treize ans après son premier passage, le photographe japonais Daido Moriyama revient à la Fondation Cartier pour l’art contemporain avec Daido Tokyo. Entre intime et réel, inhabituel et quotidien, couleur et noir et blanc, l’exposition explore les multiples facettes d’une oeuvre extraordinaire.
Reconnue internationalement pour la série de sulfureux clichés de jambes de femmes enlacées dans des collants en résille, l’oeuvre de Daido Moriyama est toutefois loin de se résumer à son travail en noir et blanc. Daido Tokyo, sa nouvelle exposition qu’accueille jusqu’au 5 juin 2016 la Fondation Cartier pour l’art contemporain, met en lumière ses récents travaux en couleur.
Photo : courtesy of Fondation Cartier pour l’Art Contemporain
“ Le noir et blanc exprime mon monde intérieur, les émotions et les sensations que j’ai quotidiennement quand je marche sans but dans les rues de Tokyo ou d’autres villes. La couleur exprime ce que je rencontre, sans aucun filtre, et j’aime saisir cet instant pour ce qu’il représente pour moi. Les premières sont riches en contraste, dures, et reflètent pleinement ma nature solitaire. Les secondes sont polies, sages, comme je me présente au monde”, raconte le photographe débarqué dans la capitale japonaise en 1961 après avoir étudié le graphiste à Osaka.
« La couleur exprime ce que je rencontre, sans aucun filtre, et j’aime saisir cet instant pour ce qu’il représente pour moi. »
Armé de son appareil photo compact, Moriyama arrache à un quotidien a priori prosaïque des scènes aussi inhabituelles que fascinantes. Des affiches publicitaires déchirées aux expressions volées de visages rencontrés lors des interminables périgrinations du photographe dans le quartier de Shinjuku, les oeuvres accrochées capturent l’esprit d’un Tokyo instantané, exaltant et parfois inquiétant.
Daido Tokyo est à découvrir à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, Boulevard Raspail, 75014 Paris, jusqu’au 5 juin 2016.
Photos extraites de la série « Tokyo Color », 2008-2015, par Daido Moriyama