Dès le 24 octobre, Paris vivra au rythme d’une nouvelle édition de la semaine de l’art, notamment avec le retour au Grand Palais d’Art Basel Paris: une événement gigantesque mettant pas moins de 206 galeries en avant. À cette occasion, Antidote met en lumière le travail des artistes queer exposé·e·s, à ne surtout pas manquer.
Paul Mpagi Sepuya
Le travail de ce photographe américain né en 1982 et basé à Los Angeles se compose essentiellement de portraits nus. Influencées par le travail de Robert Mapplethorpe, ses œuvres se présentent comme des explorations intimes des identités queer et noires. Toujours en studio, l’artiste créé un lien avec les individus photographié·e·s, déconstruits par un important travail formel entre collage, fragmentation et jeu de miroirs. Son travail est a découvrir sur le stand de la galerie américaine DOCUMENT.
Linder
Depuis les années 1970, Linder, de son nom complet Linder Sterling réalise des photo-montages qui questionnent le genre et la sexualité. C’est avec ses collages punk qu’elle se fait connaître dans les années 1970. Elle réalise notamment les pochettes d’album du groupe Ludus, dont elle est la chanteuse. Désormais entièrement plasticienne, elle crée des représentations de corps hybrides qui remettent en question les normes sociales, en assemblant des images issues de magazines ou de films pornographiques. Son travail est exposé par la galerie Andréhn-Schiptjenko.
Hunter Reynolds
Décédé en 2022, l’artiste américain Hunter Reynolds est mis à l’honneur par la Galerie PPOW. Comptant parmi les premiers membres de l’association ACT UP, engagée dans la lutte contre le VIH/SIDA, l’artiste à fait de ce sujet l’un des principaux thèmes abordés à travers son œuvre. Très dense, celle-ci inclut aussi bien des installations, des performances que des photographies explorant les questions de genre, la sexualité ou encore la mort.
David Wojnarowicz
Également présenté par la Galerie PPOW : le travail de David Wojnarowicz, artiste et militant américain, devenu une figure emblématique de l’art des années 1980 et 1990. Décédé du Sida en 1992 à 37 ans, il a donné naissance à une œuvre pluridisciplinaire, nourrie par les milieux queer et alternatif de New York, allant de la peinture à la photographie en passant par la poésie et la musique. Il est notamment connu pour ses photographies de son mentor Peter Hujar, qui ont inspiré Jonathan Anderson chez Loewe, et ont été créées afin de contrer la désinformation publique liée à la politique de Reagan au début de l’épidémie de VIH/SIDA.
Ash Love
Entre exploration collective et personnelle, l’artiste bordelais Ash Love présente avec la galerie exoexo « Bébé Boom », un projet qui explore les enjeux sociaux des fêtes d’anniversaires. Combinant installation et peintures aux couleurs acidulées, l’artiste plasticien a créé un espace qui détourne les images et les objets commerciaux et déconstruit le rite de l’anniversaire tout en nous invitant à célébrer ce qui compte réellement.
Xiyadie
Les représentations homoérotiques sont au centre des œuvres de l’artiste chinois Xiyadie, dont le travail est présenté par la Blindspot Gallery. En revisitant des formes ancestrales d’art chinois, les motifs deviennent un espace d’exploration intime et personnel. Dans des scènes où les fleurs, les oiseaux, les papillons rencontrent des corps d’hommes nus, l’artiste conte sa vie en tant qu’homme homosexuel dans une Chine rurale. En s’appropriant des symboles chinois traditionnels, il exprime ses contradictions internes, identitaires et culturelles.